communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Une douleur dans l’épaule ?

Et si c'était une une paralysie du grand dentelé ?

Des douleurs sourdes dans l’épaule irradiant dans le dos après un effort intense ? Il s’agit peut-être d’un syndrome du grand dentelé, autrement dit d’une atteinte neuromusculaire qui peut entraîner une paralysie de l’épaule.

Bonnes résolutions obligent, nombreux sont celles et ceux qui vont s’adonner à la musculation. Derrière les blessures directes (traumatisme par haltères), tendineuses (tendinites) ou musculaires (déchirures) se cache également un risque de lésion neuromusculaire : le syndrome du grand dentelé, une lésion du nerf qui innerve le muscle grand dentelé et qu’on appelle « nerf de Charles Bell ».

Placage de l’omoplate

Difficile d’aborder ce syndrome sans parler de la situation du muscle grand dentelé et de son rôle. En effet, il s’agit d’un large muscle tendu à l’arrière du thorax, sur les côtes, jusqu’au bord intérieur de l’omoplate. Trop méconnu et pourtant essentiel au mouvement de l’épaule, ce muscle sert à plaquer l’omoplate sur les côtes. Il est mis à contribution dans certains gestes sportifs, comme les pompes, le développé couché (soulèvement d’une barre de musculation allongé sur le dos), et de nombreux autres gestes sportifs (tennis, planche à voile, natation, sport de combat…). On le sollicite également dans la vie quotidienne (déménagement, taille d’une haie…).

Douleur…

C’est donc essentiellement lors des efforts intenses, mal contrôlés, inhabituels, ou lors d’étirements, que le nerf peut être violemment étiré, jusqu’à se rompre parfois. À l’instar d’autres lésions nerveuses (lésion du plexus brachial), celle-ci se traduit dans un premier temps par une douleur de l’épaule, sourde, permanente, à recrudescence nocturne, à l’effort comme au repos, irradiant dans le dos ou le membre supérieur.

… et paralysie

Les muscles alentour n’étant plus – ou étant mal – innervés, le syndrome s’accompagne progressivement d’une paralysie : les mouvements de l’épaule – comme soulever le bras à l’horizontal – sont de plus en plus difficiles et douloureux. C’est bien souvent cette paralysie qui permet de faire le diagnostic. En effet, l’omoplate n’étant plus fixée à la paroi thoracique, elle est anormalement mobile lors de certains mouvements, comme celui qui consiste à pousser contre un mur, les deux mains à plat. L’omoplate se décolle du thorax du côté lésé. Un décollement dit en « aile de papillon ». On peut également retrouver ce signe lors des mouvements de « pompe », qui vont fatiguer précocement le muscle concerné.

Électromyogramme

Le syndrome du grand dentelé n’est pas, pour autant, toujours facile à diagnostiquer, surtout lorsque l’atteinte est modérée. Dans certains cas, il ne se manifeste que par une fatigabilité de l’épaule et l’omoplate reste collée au thorax lors du test des mains contre le mur. D’où l’intérêt de l’électromyogramme pour faire le diagnostic, qui montre alors une diminution de la conduction nerveuse sur le trajet du nerf de Charles Bell.

Repos

Seul le repos total permet d’espérer une parfaite récupération nerveuse (réinnervation) et donc musculaire. Il faut au moins une dizaine de mois, pendant lesquels pourra être mise en place une rééducation fonctionnelle (électrothérapie, balnéothérapie…). Une reprise trop précoce expose à une rechute ou à une absence durable de récupération. En cas d’échec, l’intervention chirurgicale peut être nécessaire (fixation de l’omoplate, chirurgie du nerf, transfert musculaire…).

Magazine

À lire aussi

Névralgie pudendale, la maladie des gens assis

Douleurs périnéales à la position assise, brûlures anales ou au niveau des organes génitaux, les symptômes de la névralgie pudendale, qu’on appelle aussi «syndrome du canal d’Alcock», sont insupportables. De nombreux Français souffriraient de cette compression nerveuse, encore trop souvent méconnue des médecins et des chirurgiens.

Le syndrome de Parsonage-Turner…

Tendinite, périarthrite d’épaule, nécrose ou tumeur du col de l’humérus, voire fracture ou luxation après une chute… Les raisons de souffrir d’une épaule ou de perdre sa musculature ne manquent pas au quotidien. Mais quand rien ne semble expliquer les douleurs et la fonte des muscles, pourquoi ne pas envisager l’existence d’un syndrome de Parsonage-Turner ?