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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Quel bilan devant des aphtes qui récidivent…

... un peu trop souvent ?

Un petit cratère jaunâtre et douloureux sur la muqueuse de la bouche ?
Il s’agit probablement d’un aphte, autrement dit une petite ulcération bénigne.
Quand faut-il s’inquiéter ?

L’aphte est une pathologie fréquente. Très rares sont ceux qui échapperont à cette petite ulcération de la bouche. Il suffit tout simplement d’une blessure avec la brosse à dents ou d’une morsure en mastiquant. Chez certains, ils surviennent en mangeant des aliments un peu durs (croûte de pain, coque d’un fruit sec, gressins…) qui vont endommager la muqueuse. Pour d’autres enfin, c’est le port de prothèses dentaires qui est en cause.

Une ulcération bénigne

L’aphte se manifeste sous la forme d’un petit cratère à fond jaunâtre cerclé par un liseré rouge inflammatoire. Il est bénin et ne s’accompagne d’aucun effet secondaire autre que la douleur qui peut persister plus d’une semaine, mais peut être responsable parfois d’une anorexie passagère liée à la difficulté à s’alimenter, notamment s’il est situé au fond de la gorge.

Des aliments à risque…

Outre les aliments durs, certains contacts alimentaires exposent tout particulièrement aux ulcérations, comme le gruyère et les fromages à pâte dure, les fraises, les bananes, les noix et les noisettes, les agrumes, les épices, l’ananas ou les amandes. Aucun bilan n’est donc nécessaire lorsque les aphtes disparaissent lors de l’éviction alimentaire

… aux déficits divers

Lorsque les aphtes se prolongent pendant plus de 3 semaines ou récidivent en dehors de toute blessure ou d’alimentation à risque, c’est vers un déficit immunitaire qu’il faut d’abord se tourner avant d’envisager d’autres pathologies (voir encadré). En effet, les aphtes surviennent alors plus facilement lors des épisodes infectieux, en cas de stress, de fatigue, de fièvre, de surmenage et en période de règles. Il peut s’agir également d’une carence alimentaire. Un bilan sanguin peut donc être nécessaire à la recherche d’une perturbation des globules blancs, mais aussi d’un déficit en fer, en zinc, ou en vitamines du groupe B (1,2,6,9,12).

*

Traitement

Quand il est isolé, un aphte régresse en une dizaine de jours. Le traitement comporte des bains de bouche. L’application d’aspirine effervescent à même l’aphte ou d’un gel anesthésique permet de mieux supporter la phase aiguë où tout contact alimentaire est douloureux et réveille la brûlure. En cas d’aphtes multiples, étendus ou récidivants, des antibiotiques (tétracyclines) peuvent être indiqués. En prévention, il faut choisir des aliments riches en vitamine B (céréales complètes, abats, œufs), en zinc et en fer. Enfin, il faut observer une hygiène bucco-dentaire stricte et ne pas se brosser les dents de façon trop rapide ou brutale. Optez pour des brosses à dents souples.

Pièges diagnostiques

Certaines pathologies peuvent s’accompagner d’aphtes ou d’ulcérations similaires comme :

– Le sida (HIV)
– Les cancers buccaux
– La maladie cœliaque (intolérance au gluten)
– Les mycoses
– Certaines infections virales (Epstein-Barr, cytomégalovirus, virus coxsackie…) ou bactériennes (gonococcie, syphilis, mycobactérie…)
– La maladie de Behçet, une maladie génétique où les aphtes sont récidivants ou multiples et peuvent concerner également la sphère génitale.

 

Dr Daniel Gloaguen         

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