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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La sérologie du coronavirus…

... ou la confirmation du diagnostic

Si l’on en croit les dernières mesures gouvernementales, l’été devrait être mis à profit pour un dépistage à grande échelle du coronavirus par PCR. Mais, contrairement à la PCR qui affiche un taux important de faux négatifs, la sérologie est en revanche l’examen de confirmation du diagnostic de l’infection. 

De nombreuses incertitudes demeurent encore sur le coronavirus, ou SARS-Cov-2.
Mais une chose est sûre, à la différence du VIH, le coronavirus déclenche le développement d’anticorps qui vont s’attaquer au virus. Pour autant, on ignore encore avec certitude si ces anticorps s’avèrent protecteurs à long terme, ni si tout le monde en développe et en quelle quantité…

Plus sûre que la PCR

La sérologie, autrement dit la recherche des anticorps anti-infectieux, vise à confirmer le diagnostic de l’infection en relevant des « traces » de cette infection, à savoir, la spécialisation de certaines cellules du système immunitaire (anticorps), montrant que le virus « est passé par là ».

Comment ça marche ?

Contrairement à la PCR, où l’on fait un prélèvement dans les fosses nasales, c’est dans le sang que l’on recherche les fameux anticorps. Quelques gouttes de sérum suffisent. Plusieurs techniques d’analyse existent, comme l’immunoenzymologie, l’immunofluorescence et les dosages radio-immunologiques. La fiabilité des tests s’améliore au fil des semaines.

Immunoglobulines

L’anticorps, qu’on appelle également immunoglobuline (Ig), est en réalité une protéine complexe dirigée contre un agent infectieux « étranger » à l’organisme. L’Ig est spécifique. À chaque germe (virus,
bactérie, etc.) correspond une Ig dédiée. Retrouver et identifier une Ig permet d’affirmer que l’organisme a été en contact avec le germe associé. Être porteur d’une Ig spécifique au coronavirus, même si la recherche nasale est négative, permet d’affirmer qu’on a été en contact avec ce virus, donc porteur, à un moment ou à un autre. L’absence d’Ig spécifique correspond à la « séronégativité ». Jusqu’à présent, on considérait que la personne n’avait pas été touchée par le virus. Avec ce coronavirus, on n’en est pas 100 % sûr. En effet, il arrive que des personnes ayant effectivement eu la Covid-19 n’aient pas développé d’anticorps spécifiques, mais ce n’est pas la majorité des cas, heureusement.

Datation de l’infection

L’un des intérêts essentiels de la sérologie est aussi de dater l’infection, qu’elle soit récente ou plus ancienne. En effet, les Ig spécifiques à chaque germe présentent des petites différences structurelles qui permettent de dater leur synthèse. On décrit 5 classes d’Ig : IgA, IgD, IgE, IgG, IgM.

IGG ou IGM ?

Pour le coronavirus, et de façon très schématique, la présence isolée d’IgM atteste d’une infection en cours, de plus de 5 jours après l’apparition des symptômes, jusqu’à 7 semaines. Des IgM associées à des IgG montrent une infection datant de plus de 2 semaines. La présence isolée d’IgG (sans IgM), stables dans le temps, serait plutôt le reflet d’une infection ancienne, même si l’on manque encore de recul pour en être sûr. Pour être vraiment informative, la sérologie nécessite deux prélèvements sanguins réalisés à 2 ou 3 semaines d’intervalle.

En conclusion

La sérologie ne permet pas encore d’apprécier avec certitude le degré de contagiosité, même si la phase à IgM isolées (sans IgG) reste théoriquement plus à risque puisque plus proche du moment de la contamination. Elle ne permet pas, non plus, de savoir à coup sûr si on a eu la Covid-19. Mais si elle est « positive », c’est bien qu’on a été en contact avec le virus.

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