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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Syndrome de la vessie douloureuse

La nutri-stratégie à mettre en œuvre

Le seul médicament dédié au traitement du syndrome de la vessie douloureuse (Elmiron) a été retiré de la vente en France en mars dernier : trop cher, trop peu efficace, trop dangereux à long terme pour la rétine (risque de DMLA). Ce qui renforce l’utilité des substances d’origine naturelle à même d’améliorer de façon significative la qualité de vie des malades. Tour d’horizon. 

Le syndrome de la vessie douloureuse est l’autre dénomination – nettement plus explicite – de la cystite interstitielle, une forme de cystite chronique d’origine non infectieuse, qui touche essentiellement les femmes. Ce syndrome se caractérise par une inflammation persistante de la vessie et des douleurs chroniques pouvant s’étendre au bas-ventre (périnée, vagin, urètre, voire région lombaire). Il est à l’origine d’envies très fréquentes d’uriner, de jour comme de nuit. Les douleurs et autres brûlures sont provisoirement calmées par les mictions. Heureusement relativement rare, cette maladie est trop souvent diagnostiquée au terme d’une longue errance médicale. Les souffrances endurées par les malades sont telles que l’on observe un taux de suicide quatre fois plus élevé que dans le reste de la population !

A-t-on identifié les causes de cette affection ?

Pour l’heure, la médecine s’en tient à formuler des hypothèses. Localement, on constate une altération de l’urothélium, autrement dit de la muqueuse qui tapisse l’intérieur de la vessie. L’urothélium a tendance à s’amincir, à saigner, avec pour effet de rendre la paroi de la vessie plus perméable, plus sujette aux inflammations. 

La théorie inflammatoire est d’ailleurs renforcée par le fait que des cellules du système immunitaire appelées mastocytes sont très présentes dans le tissu de la vessie. Ces cellules immunitaires, qui jouent un rôle clé dans les processus inflammatoires, sont surtout connues pour leur implication dans les phénomènes allergiques. Il n’est pas rare que les malades cumulent allergies et syndrome de la vessie douloureuse. On n’exclut pas non plus la possible existence d’une composante auto-immune dans la mesure où un certain nombre de malades souffrent en même temps d’une maladie auto-immune et du syndrome de la vessie douloureuse. Enfin, la multiplication de cystites « classiques » d’origine infectieuse est également susceptible de favoriser l’apparition du syndrome.

Les nutri-mesures à appliquer

Objectifs visés :

1. Diminuer l’inflammation et la douleur en stabilisant l’activité des mastocytes. L’ingrédient de référence est un lipide à l’activité à la fois anti-inflammatoire et analgésique : le palmitoyléthanolamide ou PEA. 

Un autre ingrédient capable de renforcer les effets du PEA est un flavonoïde : la quercétine. 

Des applications cutanées d’huiles essentielles soigneusement sélectionnées sur le bas du ventre et le bas du dos peuvent également être envisagées.

2. Favoriser la régénération de l’urothélium et la guérison d’éventuelles ulcérations dans la paroi vésicale. Le phyto-ingrédient de référence est le gotu kola (Centella asiatica). Les résultats obtenus seront d’autant plus rapides et plus durables que l’on aura adopté une alimentation hypo-acide.

Le pea

Inutile de vous présenter le PEA, auquel j’ai consacré deux articles au printemps dernier (RS 223 et 224). Sa capacité à soulager les douleurs chroniques neuropathiques les plus sévères justifie à elle seule son succès actuel, mais ses prouesses ne s’arrêtent pas là : il régule aussi les processus inflammatoires en s’opposant notamment à la suractivation des mastocytes, dont la concentration dans l’urothélium augmente chez les personnes souffrant de cystite interstitielle.

La quercétine

Pour conforter les effets du PEA, voire constituer une alternative au PEA dans l’éventualité où ce dernier ne donnerait aucun résultat au bout de 2 à 3 mois, n’hésitez pas à recourir à la quercétine. 

Les huiles essentielles (HE)

On se tournera prioritairement vers HE Ylang-Ylang, vivement conseillée en cas de maux de ventre d’origine nerveuse, de syndrome prémenstruel, de douleurs du tractus urinaire, de cystite ou d’urétrite.

En pratique :

Dans une petite coupelle, mélanger 2 gouttes HE Ylang-Ylang complète + 2 gouttes HE Petitgrain Bigarade dans un peu d’huile végétale (calophylle, macadamia, noisette, abricot, sésame…), puis appliquer sur le bas du ventre et le bas du dos jusqu’à trois fois par jour si besoin.

Le gotu kola

*

Également connu sous les dénominations de Centella asiatica et d’hydrocotyle asiatique, le gotu kola est une herbe vivace principalement utilisée pour accélérer les cicatrisations, tonifier la circulation veino-lymphatique et améliorer les performances cognitives.

Dans la mesure du possible, choisir un extrait de gotu kola bio suffisamment titré en saponines (20 %).
La posologie moyenne est de 800 mg par jour pendant 20 jours. Cure renouvelable après une pause de 10 jours (2).

L’alimentation hypo-acide

Il convient aussi de préserver l’urothélium des attaques des acides qui, présents en excès, risquent d’irriter la muqueuse et d’entretenir les processus inflammatoires. Cela passe par l’adoption progressive d’une alimentation hypo-acide.

Vous pouvez vous reporter à l’ouvrage en format poche de Florence Piquet pour connaître en un clin d’œil le pouvoir acidifiant ou basifiant de plus de 800 aliments. Son titre : Guide de l’équilibre acide-base (Thierry Souccar Éditions).

(1) Cervigni M. et al, Micronized palmitoylethanolamide-polydatin reduces the painful symptomatology in patients with interstitial cystitis/bladder pain syndrome, BioMed Research International, 2019 Nov.
(2) Marques conseillées : Ayur-Vana, Vit’all+

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