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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Un Jardin-forêt cultivé à l’instinct  

Depuis six ans, Catherine Bréant cultive son jardin-forêt selon les principes de la permaculture et de l’agro-écologie. Mais pas seulement. Grâce à l’observation et au ressenti, elle a développé un rapport très intime avec son jardin. Au point de se laisser guider par ce que réclament les végétaux… 

C’est un petit havre de paix en pente douce, à quelques encablures de la ville de Verrières-le-Buisson, en région parisienne. On y accède par un petit chemin qui monte jusqu’aux abords de la forêt. À l’ombre des arbres, on découvre les parcelles en pleine nature. Il y a une quinzaine d’années, dans cette clairière de chênes, la municipalité a créé des terrasses pour faire plusieurs jardins de maraîchage destinés aux habitants de la ville.  

Un jardin d’expérimentations

Catherine Bréant a bénéficié d’une parcelle. Une aubaine pour elle. Homéopathe, kinésiologue, formée à la phytothérapie et l’aromathérapie, cette amoureuse des plantes et de la nature a saisi cette chance pour expérimenter et suivre au plus près les interactions des végétaux entre eux, leurs conditions de croissance et affiner ce qu’elle appelle « la maternance » du sol. Condition essentielle pour faire vivre ce jardin dont la terre, qui avait été raclée, se trouvait délestée de son précieux humus… et recouverte d’herbes opportunistes. La connaissance des plantes et de l’homéopathie ont guidé Catherine Bréant pour faire grandir cette parcelle végétale, sans oublier ce qui reste essentiel pour elle : l’intuition et le ressenti.

Pour Rebelle-Santé, nous avons suivi le petit chemin perdu dans la forêt et rencontré Catherine Bréant…

Rebelle-Santé : Quel est l’intérêt d’un jardin en bordure de forêt ?

Catherine Bréant : Cela donne de la diversité. Il y a les plantes de la forêt, les arbres. À la base, la terre était riche, mais comme le sol a été raclé, j’ai eu envie de recréer des petits biotopes pour voir comment cela fonctionnait entre les plantes. J’ai voulu redynamiser ce sol très appauvri. Car faire du maraîchage ne pouvait pas avoir de sens bien longtemps avec une terre très nue.

*

Du coup, tu as abandonné le maraîchage au profit des plantes médicinales ? 

Je voulais faire les deux car je préparais déjà des macérâts et je souhaitais pouvoir prélever des fleurs dans mon jardin sans courir les régions de France. J’envisageais aussi de petites cultures maraîchères pour la famille. Je me suis vite rendu compte que ce n’était pas le maraîchage qui primait, du fait de la pauvreté du sol, de la sécheresse, et parce qu’il n’y a pas d’eau courante au jardin. Il fallait plutôt optimiser la « maternance » du sol et l’entretien des plantes que j’allais y mettre. Choisir les associations de plantes, etc. Très vite, j’ai lu les travaux de Vaikunthanath Das Kaviraj. C’est un homéopathe hollandais qui a pris un nom indien. Il a travaillé pendant des décennies sur des grandes et petites cultures. Son expérience m’a beaucoup aidée car il parle d’abord de la nutrition des sols.

Comment as-tu relancé la vie dans ce sol ? 

J’ai fait confiance à ce qui existait déjà, à savoir la ronce, car son rôle est d’oxygéner la terre. Ici, la ronce est très présente, elle pousse très vite, partout, n’importe comment. L’idée n’était pas de la supprimer mais de la diriger si elle me gênait, ou de la couper pour m’en servir car elle se consomme. J’utilise les jeunes pousses en salade ou en infusion. Ensuite, j’ai fait de la place pour des framboisiers. Il y en avait un tout petit peu, j’en ai implanté et je les ai laissés se reproduire. Sur la butte de gauche, il y a un petit groupe de framboisiers et eux, je ne les arrose jamais. Les autres, je les arrose. La différence est au niveau du goût : ceux qui ne sont pas arrosés sont bien meilleurs. Ils ont le goût des framboises sauvages de montagne.

Comment se crée cette vision globale entre l’homéopathie, les plantes et l’humain ?

Je ressens ce qui se passe et je choisis le ou les remèdes qui conviennent. L’été, quand il y a beaucoup de chaleur et pas assez d’eau, j’utilise du soufre, de la belladone. Les végétaux sont tellement sensibles qu’il faut utiliser de très hautes dilutions, a priori au moins 200 CH. En France, on ne trouve pas de dilution au-delà de 30 CH. J’utilise donc des dilutions en 30 CH, et les résultats sont là. En urgence, si l’on cible le remède, quelle que soit la dilution, cela fonctionne. L’intention joue aussi un rôle. Je l’ai fait avec des calamondins que j’avais achetés chez un fleuriste. Je savais qu’ils étaient plein de pesticides. J’ai choisi d’abord du Nux vomica, détoxifiant général, pour éliminer les toxiques. On a mangé les fruits [sorte d’oranges amères, ndlr]. Ensuite, je voyais que la plante continuait à faire du feuillage mais s’essoufflait ou stagnait. J’ai donné Calcarea phosphorica en 9 CH, qui permet de maintenir la croissance, de manière endurante. Ainsi, la plante a le temps de faire des fleurs, de nouveaux fruits. Ça fonctionne très bien. 

Cela demande une grande écoute du jardin ?

Surtout de la contemplation, ce qui veut dire passer du temps dans son jardin à ne rien faire. C’est sentir avec le nez, avec tout le corps, observer, regarder de près les tiges, les feuilles, les fleurs. C’est aussi sentir ce que l’on peut apporter. À chaque fois que je fonctionne dans cet esprit, il y a un résultat, de l’harmonie, et ça pousse.. 

Quelles semences utilises-tu ?

Uniquement des semences libres et reproductibles que je trouve chez des petits producteurs ou des associations (1). J’échange des graines avec des amis ou des voisins. 

(1) Graines Del Païs, Engraine-toi, la ferme de Sainte-Marthe, le jardin de Sauveterre, Semailles.

Plus d’info : Le site de Catherine Bréant : www.nam-silim.fr

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