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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Des maths pour tous.tes

La bosse des maths n’existe pas - Rétablir l’égalité des chances dans les matières scientifiques
Clémence Perronnet
Éditions Autrement – 272 pages – 13,6 x 21 cm – 19 € (livre numérique 13,99 €)

Aussi vrai que deux et deux font quatre, en France, les individus qui s’engagent dans les études et les carrières scientifiques sont pour la grande majorité des hommes blancs issus des classes moyennes et favorisées. La sous-représentation des femmes est un problème bien connu, elle s’accompagne de celle des personnes issues des classes populaires et des minorités ethnoracisées. Alors que les sciences dures sont réputées les plus égalitaires face à l’évaluation scolaire, comment expliquer ce paradoxe et y remédier ?

C’est tout le propos de la sociologue Clémence Perronnet qui entend observer ce phénomène d’exclusion contemporain au terme d’une étude menée auprès de quarante-trois enfants d’un quartier populaire de 2013 à 2017, en les accompagnant du CM1 à la cinquième. La culture scientifique comme construction sociale est au centre de cette réflexion salutaire qui déconstruit méthodiquement les stéréotypes selon lesquels l’esprit scientifique témoignerait d’un don inné et d’un goût naturel qui distingueraient d’emblée les enfants selon leur sexe et leur caractère. “Il faut faire le deuil de la figure du génie”, explique-t-elle.

En passant en revue les différents mécanismes au niveau individuel, familial et scolaire, la chercheuse dissèque les systèmes de représentations et explique également combien un processus de domination sociale est à l’oeuvre en faisant des sciences le modèle de la réussite scolaire. Les enfants sont ainsi trop souvent rendus responsables de leur incompétence alors que ce phénomène implique une responsabilité collective qui engage la société entière.

Avec en avant-propos une interview de la dessinatrice Marion Montaigne, l’autrice de la série Tu mourras moins bête et son avatar le professeur Moustache, la fluidité de la démonstration fait la force de cet appel à réfléchir sur des sciences plus inclusives qui favoriserait réellement l’égalité des chances.

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