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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Reconnaître le syndrome de Pancoast-Tobias…

...pour ne pas passer à côté d'un cancer du poumon

Une paupière qui tombe et l’œil qui paraît plus rentré dans l’orbite, une douleur dans l’épaule ? Attention, il s’agit peut-être d’un syndrome de Pancoast-Tobias, autrement dit d’un cancer du poumon. Gros plan sur ce syndrome lanceur d’alerte.

Quoi de plus banal qu’un œil fermé ou qu’une douleur du bras ou de l’omoplate ? On pense alors conjonctivite, tendinite ou fracture de l’omoplate. Problème, l’œil n’est pas rouge, l’examen clinique ne retrouve pas de tendinite de l’épaule et il n’y a pas eu de traumatisme de l’omoplate. C’est le tout le piège du syndrome de Pancoast-Tobias (SPT), du nom de leurs médecins découvreurs, et qu’on appelle également syndrome apico-costo-vertébral douloureux. Le SPT s’avère à la fois déroutant, car la solution du problème se trouve à distance de l’œil et n’a rien à voir avec les douleurs ostéo-articulaires habituelles, mais aussi très précieux en matière de diagnostic. Encore faut-il y penser et savoir associer tous les symptômes pour en faire un SPT.

Processus tumoral

Car il y a urgence. En effet, le SPT peut cacher un cancer du pou­- mon. Et malheureusement, le retard diagnostic est de 6 à 10 mois. Une perte de temps préjudiciable au traitement et donc au pronostic. Le SPT n’est donc pas une pathologie en soi, mais un ensemble de symptômes qui, lorsqu’ils sont présents et reliés les uns aux autres, doivent mettre en alerte sur l’existence d’une tumeur pulmonaire. Précisons toutefois que certains SPT sont le fait de tumeurs non cancéreuses (abcès, amylose…).

Symptômes projetés

Le SPT est en réalité la traduction de l’irritation des nerfs qui passent à côté du cancer, à l’instar de la fameuse douleur du bras gauche ou de l’auriculaire gauche quand on souffre d’un infarctus cardiaque. Dans le SPT, le cancer se développe au sommet de l’un des deux lobes pulmonaires et va irriter – voire emprisonner – les nerfs qui passent à proximité et en particulier, les nerfs du plexus brachial.

Diagnostic clinique et confirmation par une radiographie pulmonaire

Le diagnostic de SPT est donc essentiellement clinique et associe du même côté que l’atteinte pulmonaire :

• une douleur du bord interne du bras, de l’épaule et/ou de l’omoplate
• une atrophie des muscles de la main (diminution de volume)
• un engourdissement des doigts
• une douleur de la paroi thoracique supérieure
• une atteinte ophtalmique assez spécifique comportant la baisse de la paupière supérieure, ou ptosis (l’œil paraît plus fermé que l’autre), l’impression que l’œil est un peu plus enfoncé dans l’orbite (énophtalmie) et une pupille très serrée (myosis). Les médecins parlent de syndrome de Claude Bernard- Horner lorsque les trois éléments ophtalmiques sont réunis.

Enfin, la sévérité des symptômes du SPT dépend essentiellement du volume et de l’extension de la tumeur. Et n’attendez pas les symptômes pulmonaires habituels du cancer pulmonaire, souvent absents dans le SPT débutant (toux, crachats sanglants…), car la tumeur est périphérique et n’atteint pas – encore – les bronches.

Traitement

La guérison du SPT, autrement dit la disparition des symptômes, repose sur la prise en charge de la tumeur pulmonaire, seule à même de traiter le SPT. Il faut agir vite. Il est important de repérer les petits signes de début du SPT, sans attendre que le SPT soit au complet, et de consulter son médecin sans tarder. Bien que technologiquement dépassée, la radiographie pulmonaire systématique comporte encore des avantages en matière de prévention à l’échelle individuelle !

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