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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Tensioactif

Incontournables des émulsions (près de 90 % des formules cosmétiques) comme des gels lavants, les tensioactifs sont de vrais agents doubles, du point de vue de leur structure chimique, comme de celui de leurs propriétés…

Les tensioactifs sont des molécules dites amphiphiles : ils sont en effet formés d’une partie hydrophile qui leur confère une affinité avec l’eau et les phases aqueuses, et d’une partie lipophile qui leur donne également une affinité avec les lipides et les phases grasses.
Cette double affinité les oriente naturellement aux interfaces* des deux phases des émulsions cosmétiques, mélanges d’eau et de corps gras, que sont les crèmes, laits, masques, fonds de teint… Conséquence : la tension aux interfaces chute, et les deux phases, à l’origine non miscibles, peuvent se mélanger de façon homogène.

Côté face : belles mousses et crèmes homogènes

Selon la taille respective des parties hydrophiles et lipophiles, les tensioactifs ont en fait des propriétés diverses :
mouillantes : ils augmentent l’étalement d’un liquide sur une surface, ce qui améliore la détergence ;
émulsionnantes : ils permettent de mélanger deux liquides non miscibles, comme l’eau et l’huile ;
détergentes : ils sont utilisés en agents lavants ;
moussantes : ils permettent la formation des mousses des gels-douche et des shampooings ;
solubilisantes : ils s’associent pour former des micelles, très en vogue dans les lotions nettoyantes dites micellaires…

Ils peuvent aussi, selon les cas, être antiseptiques, antistatiques, conditionneurs capillaires…

Côté pile : irritations et pollutions

Certains peuvent être totalement naturels, mais ces lécithines, stérols et autres saponines ne sont pas les tensioactifs les plus fréquemment utilisés en cosmétique.
La plupart, même quand ils peuvent avoir une base naturelle, sont issus de transformations dont certaines relèvent de la chimie plutôt lourde et polluante : les PEG, par exemple, sont obtenus par un procédé d’éthoxylation par lequel de l’oxyde d’éthylène est greffé à des molécules apolaires (comme des acides gras). Une réaction chimique dont les conséquences environnementales sont loin d’être neutres…

Autre nuance : on distingue plusieurs familles de tensioactifs : les ioniques (anioniques, cationiques, amphotères) et les non-ioniques. Leurs propriétés sont différentes, mais aussi leur tolérance. Et comme toute médaille a son revers, il faut le savoir, les tensioactifs les plus moussants sont aussi les plus irritants… même quand ils sont autorisés par les référentiels bio.

Dis-moi quel tensioactif tu es

Anionique

Propriétés : moussants, mouillants, détergents.
Particularité : irritants.
Exemples : savons alcalins (de sodium, de potassium), Ammonium lauryl sulfate, Sodium lauryl sulfate.

Cationique

Propriétés : peu moussants, mais antistatiques et conditionneurs capillaires.
Particularités : toxiques, irritants, peu biodégradables et polluants.
Exemples : ammoniums quaternaires, ingrédients se terminant par les suffixes -monium, -dimonium, -trimonium, et ingrédients dont le nom comprend les termes Quaternium ou Polyquaternium.

Amphotère

Propriétés : nettoyants, détergents et modérément moussants.
Particularité : bonne tolérance cutanée.
Exemples : Cocamidopropyl betaine, Disodium cocoamphodiacetate, Sodium lauroamphodiacetate.

Non-ionique

Propriétés : émulsionnants, mais peu moussants.
Particularité : très bonne tolérance cutanée.
Exemples : esters de glycérol (Glyceryl stearate, Glyceryl cocoate, Glyceryl caprylate…), de saccharose, de sorbitan (Sorbitan oleate, Sorbitan sesquiisostearate, Sorbitan laurate…).

* Interface : zone de contact entre les deux phases des émulsions cosmétiques.

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