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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Atteindre le podium : la guérison !

À l'annonce du diagnostic de cancer du sein, Ariane Parachini a choisi de poser un autre regard sur sa maladie.
Telle une sportive de haut niveau, elle n’a jamais lâché l’objectif : le podium, celui de la guérison.

Ariane, quand votre cancer a-t-il été diagnostiqué ?

En 2016, alors que je travaillais depuis 2 ans et demi au cabinet du Préfet et que j’avais vécu des expériences particulièrement riches et heureuses, un certain nombre d’événements m’ont fait réfléchir sur la nécessité de partir. C’est ce que j’ai décidé de faire après l’attentat de Nice, épreuve particulièrement traumatisante à laquelle j’ai été confrontée dans le cadre de mes fonctions.
J’ai alors trouvé un travail dans une commune proche, qui allait dans le sens de l’orientation que j’avais envie de donner à ma vie, notamment privée et familiale.
Au même moment, dans mes relations, une personne me répétait souvent : « Avec le stress que tu as, tu ne fais pas de contrôle des seins, c’est de l’inconscience ». Mon mari me disait la même chose et, un soir, alors que le sujet était revenu dans la discussion, j’ai décidé d’aller consulter pour qu’on me laisse tranquille.

C’était à la fin du mois de novembre 2016. Après la mammographie, le médecin m’a dit : « On va faire une échographie, puis une biopsie ».
Les résultats devaient arriver une dizaine de jours après, mais, 4 jours plus tard, j’ai reçu un appel sur mon lieu de travail me demandant de venir rapidement. Et là, on se dit, cette fois c’est mon tour.

Pourquoi ?

C’est mon tour, car j’avais perdu mon frère 3 ans auparavant d’un cancer du poumon. La projection s’est faite immédiatement.

À l’annonce du cancer, vos premières pensées sont donc allées vers votre frère ?

Oui, absolument. Et puis après, je me suis dit : « Je le savais ». C’est vrai que ça faisait quelques mois que mon sein était douloureux. Ayant des problèmes dorsaux du même côté, j’avais mis ça sur le compte du dos. Et puis, en même temps, après le décès de mon frère, j’ai fait n’importe quoi avec ma santé. Je me suis jetée à corps perdu (sic) dans le travail et j’abusais trop souvent à mon goût de whisky. Je me suis aussi remise à fumer.

J’avais pourtant pleinement conscience d’être dans l’autodestruc-tion, et j’étais persuadée d’aller droit dans le mur et de me déclencher quelque chose. Avec le recul, je me dis qu’il fallait que j’y aille aussi pour comprendre ce par quoi mon frère était passé. J’étais extrêmement proche de lui. C’était mon jumeau d’âme. Mais quand on m’a annoncé que j’avais un cancer, le monde s’est effondré.

À ce moment-là, comment parvient- on à se mobiliser et à se préparer mentalement ?

Ça ne vient pas tout de suite. Il y a quand même une phase très sombre où l’on se dit que tout est fini (ce qui est idiot quand on y pense, car on finit tous par mourir !).
Après, je suis rentrée dans la période médicale avec l’opération chirurgicale. Tout s’est bien passé. Je ne pensais donc avoir que de la radiothérapie. Mais non, les ganglions étaient atteints et j’ai appris que j’allais faire de la chimio : « Il va falloir faire des petites piqûres de médicaments, Mme Parachini », m’a dit le médecin, pour dédramatiser.
Et là, re-projection sur mon frère : cathéter et perte de cheveux.
Ensuite, il y a eu une période de 12 jours pendant laquelle j’attendais les résultats du Pet scan pour savoir s’il y avait des dégâts ailleurs. Et là, c’est long.

Résultats ?

Mon mari était certain qu’il n’y aurait rien au Pet scan et il avait raison. Il m’a fait promettre qu’à partir des résultats, je me retrousserais les manches et qu’on irait tous ensemble traverser cette épreuve.

La présence de votre mari a donc été précieuse…

Oui, primordiale… Vitale.

Comment avez-vous vécu le traitement ?

Dans mon métier, et pendant une dizaine d’années, j’ai travaillé dans l’évènementiel sportif. Quand j’ai annoncé au Préfet, avec lequel j’avais gardé contact, qu’il n’y avait rien au Pet Scan, il m’a dit : « Vous êtes désormais prête pour vos olympiades ». Cette phrase a été primordiale dans la façon dont je me suis engagée « sur le terrain » et je me suis mise dans un état d’esprit de compétition sportive en vue des jeux olympiques.

Les 3 premières chimio sont deve-nues les pré-qualifications, les 12 suivantes furent les qualifications, puis les rendez-vous de radiothérapie
sont devenus des séances de décrassage musculaire !

J’ai commencé un traitement homéopathique 3 semaines avant de commencer la chimio avec le Dr Ricci (médecin homéopathe et acupunctrice à Vence), granules et préparation du foie (desmodium, chardon-Marie…). Mon ami Philippe, ostéopathe, m’a offert son talent et s’est occupé de mon crâne pour recentrer les énergies. Et puis, j’ai pratiqué le jeûne thérapeutique sur les conseils de Virginie Parée (rires) que je ne connaissais pas et qui m’a épaulée tout au long du traitement. Le jeûne a été salvateur pour moi, même si c’est très difficile, la veille, le jour et le lendemain de la chimio. J’avais perdu beaucoup de poids (12 kilos). Mais, après le 3e jour de jeûne, je pouvais reprendre une alimentation normale, sans aucun problème, ni nausées, ni vomissements. Jamais. Bref, je recommande le jeûne et même le médecin était interloqué par les bons résultats de mes analyses de sang.

Toutes ces personnes et leurs conseils (diététique) ou soins (acupuncture, homéopathie, ostéopathie) m’ont énormément aidée. L’entourage a été extrêmement important.

Que diriez-vous à une personne qui apprend qu’elle a un cancer ?

L’amour que l’on a autour de soi est très important. L’amour qui porte, l’amour qui transcende, l’amour qui insuffle la vie. Mon mari, mes enfants m’ont littéralement portée dans tous les sens du terme. La présence constante de mes amis, du maire pour lequel je travaille ou de collègues m’ont maintenue dans le positivisme.

Et puis, il y a les thérapeutes.
L’abattement est inévitable. Mais, ensuite, j’ai pu reprendre courage grâce au soutien de mes proches et à l’énergie de tous les intervenants. Je me suis mise dans l’état d’esprit d’une épreuve sportive.

Pour mon mental, j’ai appris la méditation avec le psy hospitalier et la vidéo de Guy Corneau, Dialogue avec les cellules. J’ai découvert la kinésiologie (qui favorise un état d’équilibre et de bien-être physique, mental, énergétique et émotionnel) et cela m’a tellement passionnée que je vais suivre la formation.
Pour le physique, je n’ai jamais arrêté le sport. Sauf au moment du jeûne ou en cas de grande fatigue. J’ai fait du vélo elliptique en musique dans mon jardin.
Et grâce à ces olympiades, j’ai appris à connaître mon corps et ses limites.
Tant qu’on est dans ces pratiques, on est actif et on garde le moral. On ne subit pas, on est acteur. On ne se bat pas non plus. On est acteur de sa vie.

Qu’est-ce qui a changé pour vous maintenant que vous êtes en train de sortir de cette épreuve ?

Le regard sur tout un tas de choses. J’ai posé des sacs.
Par exemple, j’avais rompu avec mes parents depuis 9 ans et cet été, je suis allée en Bretagne et j’ai renoué avec eux. Ma fille a joué un rôle primordial, car elle a fait le lien et je l’en remercie. Ce fut un moment précieux.
La kinésiologie m’a permis également de pouvoir parler de mon frère sans tristesse. Je suis apaisée.
Et puis le vent dans mes cheveux qui repoussent, c’est une sensation extraordinaire !

Pour terminer, vous m’aviez raconté un jour, lors d’une de nos conversations, ce que vous avait dit le Dr Ricci…

Oui. Alors que j’étais allée la voir quelques semaines avant le diagnostic du cancer, elle était inquiète de mon état de santé tant physique que psychique.
Je l’ai revue plus tard pendant le traitement. Et elle m’a dit : « Le matin, avant votre douche, regardez votre sein et remerciez-le. Par ce cancer, il vous a sauvé la vie. ».

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