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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Autisme : réfléchissons ensemble !

Le témoignage de mes amis Reynald et Neslihan, le mois dernier, a suscité de nombreuses réactions. Il me semble intéressant de partager avec vous certaines réflexions qui peuvent ouvrir de nouvelles perspectives.

L’ÉCOLE, UNE BONNE IDÉE ?
Selon Mélanie, éducatrice spécialisée de longue date, les institutions spécialisées offrent aux enfants autistes un accueil bien plus adapté et bien plus riche que l’école ne peut le faire. « En Institut Médico-Éducatif (IME), la prise en charge des enfants est plus globale ; il y a trois axes. Le premier est thérapeutique qui concerne les psychiatres, les psychologues, les orthophonistes. Le deuxième est éducatif et concerne le travail sur l’autonomie, la socialisation, l’épanouissement et l’expression personnelle. Et le troisième est l’axe pédagogique qui englobe les ateliers d’apprentissages scolaires en petits groupes d’enfants, conduits par des institutrices spécialisées. »

Mélanie raconte qu’ils accueillent en IME des enfants qui sortent d’une expérience scolaire catastrophique « avec de gros sentiments d’échec, une estime de soi ruinée, crispés sur les objets scripteurs que nous leur proposons, stressés… Les professeurs des écoles ne sont pas formés à l’accompagnement des enfants présentant des troubles autistiques. Ce n’est pas leur mission. » Elle explique que les IME travaillent en partenariat avec l’école, lorsqu’une scolarisation semble pertinente, c’est-à-dire, quand ils entrevoient des possibilités d’apprentissages scolaires et un potentiel de socialisation : « Cela se fait au cas par cas, tout en douceur et en équipe pluridisciplinaire réunie régulièrement. Ces enfants sont scolarisés en CLIS (classe d’intégration scolaire) à temps partiel, augmenté au fur et à mesure quand cela est opportun. Surtout, l’enfant est partie prenante de ce projet. »

Pierre, éducateur auprès d’enfants en difficulté et lecteur de Rebelle-Santé, n’est pas non plus convaincu que l’école soit le meilleur lieu social pour certains autistes : « Comment peuvent-ils y exister, y affirmer leur personnalité, y dire leurs désirs ou leurs refus, et tout particulièrement lorsqu’ils sont non verbaux ? »
Selon lui, l’école représente la normalité et les parents d’enfants présentant des pathologies altérant les apprentissages cognitifs se rassurent en tentant d’y intégrer leur enfant. « On s’interroge alors : qui rejette la différence ? Pourquoi cet acharnement à vouloir scolariser un enfant qui ne sera à l’aise ni en cours, ni dans la cour de récréation ? »

CHAQUE CAS EST UNIQUE
Vous le voyez, le sujet de l’autisme suscite de nombreux débats. Neslihan et Reynald, confrontés à l’autisme en tant que parents, insistaient également sur le besoin de diversité de thérapies : « Les enfants autistes ont besoin d’une diversité de thérapies qui doivent pouvoir se conjuguer et être suffisamment flexibles pour s’adapter à chaque enfant, car il n’y a pas une forme unique d’autisme, chaque cas est différent. »
Chaque expérience est unique et chaque avis mérite d’être entendu.

Avant de vous souhaiter un bel été, j’ai une nouvelle un peu triste à vous confier… Vous vous souvenez sans doute de mon amie Mylène (que je vous ai présentée il y a un an dans Rebelle-Santé). Un jour, elle est tombée, chez elle, toute seule, et elle est restée des heures sans pouvoir bouger avant d’attraper enfin le téléphone pour appeler les secours. Depuis, elle est à l’hôpital Cimiez à Nice. Même fatiguée et amaigrie, elle reste forte. J’espère pouvoir vous donner de bonnes nouvelles d’elle dans le prochain numéro. Si vous voulez lui faire un signe, l’appeler, demandez Émilie Verstappen (c’est son vrai nom, Mylène étant son nom d’artiste).

Je termine en remerciant bien chaleureusement mon ami Alain Desgranges, qui était à mes côtés encore une fois pour travailler à cet article.
Je vous souhaite un très bel été.

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