Endométriose : les abus d’un grand “ponte”

Peut-être ne connaissez-vous pas cette maladie, qui touche pourtant environ une femme sur dix (voir l’article de Didier le Bail sur le sujet). Des tissus semblables à la muqueuse utérine se situent en dehors de l’utérus et donnent lieu à des maux de ventre, des règles douloureuses, des douleurs pendant les rapports sexuels, parfois une infertilité. C’est souvent un calvaire pour les femmes qui en sont affectées. Alors quand on leur parle d’un grand spécialiste qui pourrait enfin les aider, elles accourent dans son cabinet, c’est bien normal.

C’est ainsi que nombre d’entre elles sont allées consulter le Pr Daraï, Pr de gynécologie obstétrique à l’hôpital Tenon, à Paris (il est aussi enseignant à la faculté de Médecine).

Le “messie” de l’endométriose est-il plutôt un bourreau ? Le 23 septembre dernier, France Info a publié le témoignage de plusieurs des femmes qui l’accusent de violences physiques et verbales. C’est bouleversant.

Ce professeur est aujourd’hui visé par une enquête interne au sein des Hôpitaux de Paris. Mais notez qu’il avait déjà fait l’objet de signalements, dont trois auprès de l’Ordre des Médecins en 2014.

Nous sommes en 2021.

Et les langues des victimes se délient enfin. Il est déjà extrêmement difficile, pour les femmes, de parler de telles violences, de dévoiler ainsi leur intimité. Et souvent, les victimes redoutent la manière dont leur témoignage sera reçu. On peut les comprendre.

Petit rappel, dans un rapport de la Cour des Comptes sur le Conseil de l’Ordre rendu début 2020, il est souligné que “les plaintes à caractère sexuel sont le plus souvent négligées par l’Ordre, mises au panier ou sous une pile de dossiers à traiter. Le Conseil de l’Ordre attend que la justice pénale ait condamné le médecin pour sortir les éléments qu’il détient et éventuellement le sanctionner à son tour.”

Retrouvez ici mon petit article sur le sujet.

Rien d’étonnant, donc, à ce que les “affaires” de ce type mettent des années à “sortir”.