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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Centenaire de la grippe espagnole

L’intuition du médecin-chef William Brooks

À l’occasion du centenaire de la pandémie grippale la plus dévastatrice que l’Humanité ait connu à ce jour, je me propose de vous relater l’histoire d’un médecin américain de l’époque, qui a perçu le rôle éminemment favorable du rayonnement solaire sur l’immunité en un temps où la « vitamine du soleil » n’avait pas encore été découverte. Une vitamine du soleil qui, comme vous l’avez déjà deviné, n’est autre que la vitamine D !

Apparue à la fin de la Première Guerre Mondiale, la pandémie grippale a été à l’origine du décès d’une cinquantaine de millions de personnes à travers le monde. Rien qu’en France, plus de 300 000 personnes sont passées de vie à trépas en l’espace de quelques mois !

Grippe espagnole ou américaine ?

L’Histoire a retenu cette pandémie sous le nom de grippe « espagnole ». En réalité, les premiers cas sont apparus aux États-Unis, et ce sont les soldats américains venus prêter main-forte aux Français et aux Anglais dans leur combat contre l’Allemagne, qui ont importé le virus sur le sol européen.

Le virus en question était de type H1N1, comme celui à l’origine de la pandémie de 2009, sauf que la souche virale de 1918 s’est révélée beaucoup plus virulente et incomparablement plus mortelle que celle qui a circulé en 2009.

La grippe espagnole a fait d’énormes ravages au sein des troupes américaines, au point que beaucoup de soldats sont morts avant même d’embarquer pour l’Europe. Aux États-Unis, l’Armée a dû parer au plus pressé face à la progression fulgurante de l’épidémie. Des hôpitaux de fortune ont été aménagés à la va-vite dans les camps militaires. Des photos d’époque montrent des lits alignés dans de vastes hangars ou des rangées de tentes plantées sur les terrains disponibles.

L’intuition du médecin-chef William Brooks

William Brooks travaillait dans un camp militaire du Massachusetts où il s’occupait de nombreux malades installés sous des tentes. Alors que l’été 1918 approchait de son terme, il fit le constat que les patients dont il avait la charge s’en sortaient bien mieux que ceux ayant séjourné dans des hôpitaux « en dur ».
Il n’avait pourtant que peu de moyens à sa disposition et ses soins se limitaient à procurer le maximum d’air frais aux malades, mais aussi et surtout à veiller à ce qu’ils fassent le plein de soleil dès que le temps le permettait. Sur une photo, on voit ainsi de nombreux lits sortis des tentes afin que son « traitement » à base d’air et de soleil soit appliqué au mieux.

Et cela porta ses fruits rapidement. Il nota chez ses patients une évolution favorable de la courbe de température corporelle, une qualité de vie améliorée et un faible taux de décès.

L’héliothérapie

Le Dr Brooks était persuadé que le rayonnement solaire apportait quelque chose de bénéfique à ses malades. Il n’était pas le seul. En effet, dès le début des années 1900, des médecins français avaient eux aussi découvert de façon empirique les vertus thérapeutiques de l’exposition au soleil, en particulier pour traiter les malades atteints de tuberculose. D’où le développement des sanatoriums, fréquemment localisés en altitude où le rayonnement solaire est plus intense. Les médecins attribuèrent le nom d’héliothérapie à leur méthode de traitement (hélios = soleil).

La « vitamine du soleil »

En cette année 1918, tant le Dr Brooks que les médecins français ignoraient la nature de ce « quelque chose de bénéfique » apporté par les rayons solaires… Un quelque chose qui n’était autre que la vitamine D, découverte seulement quatre ans plus tard. Deux années supplémentaires furent nécessaires pour établir que la lumière solaire était une source de vitamine D – une source déterminante, même, puisque la vitamine D nous est apportée à 90 % par l’exposition au soleil ! Et ce n’est qu’un demi-siècle plus tard, soit dans les années 80, que les chercheurs mirent enfin à jour le rôle fondamental que joue la vitamine D au niveau immunitaire.

L’erreur systématique des médecins

En 2017, des chercheurs ont publié une vaste revue d’études cliniques dans lesquelles la vitamine D a été comparée à un placebo dans la prévention des infections respiratoires aiguës (rhume, grippe, bronchite, pneumonie) (1). Ils ont retenu 25 études rassemblant près de 11 000 participants auxquels on a donné de la vitamine D :
> soit de façon ponctuelle à dose élevée (100 000 à 300 000 UI) ;
> soit de façon journalière ou hebdomadaire à dose modérée (200 à 4000 UI par jour).

L’analyse approfondie de l’ensemble des essais cliniques a révélé que la vitamine D n’est d’aucune utilité quand on la donne ponctuellement à dose élevée. Or, les médecins ont pour fâcheuse habitude de recourir de façon systématique à ce mode de prescription (2) ! En revanche, la vitamine D permet de diminuer de 20 % le risque d’infections quand on la prend de façon journalière ou hebdomadaire, et même de 70 % si l’on souffre en plus d’une carence en vitamine D (taux inférieur à 10 ng/ml).

Et pour les tout-petits ?

Il existe clairement un effet dose-dépendant. Avec 400 UI par jour entre 0 et 1 an, seuls un peu plus de la moitié des nourrissons ont un taux sérique au-dessus de 30 ng/ml au bout du quatrième mois de supplémentation, tandis que presque la totalité des nourrissons sont assurés de dépasser ce taux quand on leur donne 1200 UI par jour.

Comme le montre une étude chinoise très récente, cela a des répercussions sur le niveau de protection des nourrissons vis-à-vis de la grippe. Les auteurs de l’étude ont testé ces deux dosages chez 400 nourrissons. Le groupe 1200 UI a été moins touché par la grippe (43 cas contre 78 dans le groupe 400 UI), et quand les nourrissons du groupe 1200 UI attrapaient la grippe, ils s’en remettaient plus vite (3).

• Les autorités sanitaires françaises recommandent actuellement 800 à 1000 UI/j entre 0 et 1 an.
• De son côté, la Société Française de Pédiatrie préconise 1000 à 1200 UI/j.
• Et l’Académie de Médecine, quant à elle, fixe à 2000 UI/j la dose maximale sécuritaire.

Notes :

(1) Martineau AR, Vitamin D supplementation to prevent acute respiratory tractus infections : systematic review and meta-analysis of individual participant data, BMJ, 2017 Feb
(2) La plupart du temps, ils prescrivent à leurs patients des ampoules de 100 000 UI qui, soit dit en passant, contiennent un additif considéré comme perturbateur endocrinien : le butylhydroxytoluène ou BHT (E321).
(3) Zhou J, Preventive effects of vitamin D on seasonal influenza A in infants : a multicenter, randomized, open, controlled clinical trial, Pediatr Infect Dis, 2018 Jan

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