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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Ella et Bianca, mes agnelles biberons

Mes premiers moutons - Épisode 2

Dans le magazine du mois de mars, je racontais comment j’avais décidé d’adopter deux brebis pour entretenir le terrain de deux hectares autour de ma maison. Je me préparais. Les agnelles sont finalement arrivées le 24 mai, âgées de tout juste un mois. Retour sur une adoption.

J’AI CHOISI DE RÉSERVER MES AGNELLES AU BERGER LE PLUS PRÈS DE CHEZ MOI
Alexandre élève son troupeau d’une centaine de brebis dans la forêt de Fontainebleau. Une aubaine, car les bergers en Île-de-France ne courent pas les champs. Proche de ses bêtes, soucieux de leur bien-être et de l’environnement, il est soutenu par l’association des Champs des Possibles et missionné par l’ONF pour l’entretien naturel des landes et des prairies contre l’expansion des pins qui menacent l’équilibre du massif forestier.
Les races sont mélangées, Solognotes, Suffolk et Scottish black face, un troupeau rustique aux allures bigarrées. La majeure partie des agneaux est destinée à la boucherie. Vendus en circuit court, ils sont distribués dans le réseau d’AMAP des environs. Nous avons convenu qu’Alexandre me réserverait deux agnelles rejetées par leur mère, que je devrais biberonner. Cette solution nous arrangeait tous les deux. Ancienne citadine fraîchement convertie au vert, mon expérience en matière de brebis s’arrêtait au fromage que j’aime à tartiner sur une tranche de bon pain, je préférais donc voir grandir les animaux, m’habituer à eux et eux à moi, établir d’emblée une relation de confiance, en jouant la mère de substitution.

ATTENTE ET TRANSHUMANCES
On a beau trépigner d’impatience, il faut laisser faire la nature, vivre au rythme du troupeau. J’ai fait doucement connaissance, en commençant par la transhumance… Transhumer dans la forêt de Fontainebleau n’est plus aussi aisé que par le passé. Les axes routiers à traverser compliquent largement la tâche. Alexandre a besoin d’aide pour contenir le troupeau, malgré le travail efficace d’Ickwee, son border collie, qui rabat à toute allure, en décrivant des cercles, les brebis égarées et gourmandes qui s’arrêtent pour goûter une touffe d’herbe ou un arbuste au passage. Les agents de l’ONF bloquent les routes et assurent la sécurité.
Avec mon compagnon, nous avons rejoint la petite troupe des Amapiens qui viennent prêter main forte, en profitant de ces rendez-vous pour faire la connaissance des bêtes. Début avril, nous avons ainsi parcouru 12 km avec les brebis enceintes jusqu’aux dents, une promenade délicieuse et ensoleillée, d’un pas tranquille pour ne pas trop fatiguer les futures mamans dont le ventre gonflé accentuait la silhouette en forme de grosse pelote de laine. Ravie, je suivais les brebis, en cherchant à deviner lesquelles me laisseraient leurs agnelles.
Les premières brebis ont accouché à la mi-avril. Bonnes mères, elles n’ont pas abandonné leurs petits. Parmi les suivantes, les premiers agneaux à être rejetés étaient des mâles. Mauvaise pioche, car je souhaitais des femelles.
Une agnelle a finalement été délaissée par sa mère, une Solognote presque pure, toute brune et adorable, à qui j’ai donné le biberon pour la première fois lors d’une mini-transhumance pour déplacer le troupeau avec les bébés. Une semaine a passé encore. Les autres mères s’obstinaient à garder leurs agnelles… Le berger a finalement pris le parti de me donner une des jumelles, une petite agnelle noire que sa mère, trop faible, délaissait, complétant ainsi mon tandem.

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