“J’ai fait des paniers”
Eh oui, cet été, je suis allée en Haute-Marne pour réaliser un vieux rêve : travailler l’osier.
Jamais je n’aurais imaginé qu’en 1922, il y avait plusieurs centaines de milliers de vanniers en France… Ils sont encore 250 aujourd’hui, c’est mon « maître », Pierre Éveillard, qui me l’a confié. Ce vannier travaille pour l’école de vannerie, la dernière, à Fayl-Billot. Il enseigne plus particulièrement la culture de l’osier. Mais il excelle aussi dans l’art du tressage !
Lamelles de bois et plastique
Je pensais que le travail de l’osier avait quasiment disparu à cause de l’arrivée du plastique, mais c’était un raisonnement un peu rapide. Les lamelles de bois toutes fines, agrafées pour former des cagettes, avaient commencé le « travail de sape » au début du XXe siècle. Eh oui, ces planchettes pouvant être assemblées mécaniquement, le prix de revient était évidemment bien moindre. Et quand le plastique est arrivé, ce fut le coup de grâce pour l’osier…
Pas si simple
On ne dirait pas, comme ça, mais faire un panier, c’est tout un art. En 4 jours, je ne suis pas devenue une grande spécialiste, mais Pierre m’a fait découvrir les bases pour réaliser un panier traditionnel rond. C’est une chance : ces paniers font partie de mes préférés. J’en ai déjà plusieurs à la maison car, Maryse, qui travaille au journal, m’en a déjà offerts, venus directement des Vosges où son père est un expert en vannerie !
Pour faire un panier, il faut certes savoir tresser, mais aussi apprendre à connaître le matériau. L’osier, ce n’est pas du plastique, ce sont des branches avec des courbures, des tailles, des résistances différentes…
L’osier
L’osier est une sorte de saule. Traditionnellement, on employait surtout l’osier écorcé . Mais aujourd’hui, les différentes teintes des écorces d’osiers, du vert clair au violet en passant par le gris, le vert foncé ou le jaune, sont appréciées dans les travaux de vannerie.
Avec les végétaux du jardin
En rentrant de mon stage de vannerie, n’étant pas équipée pour faire des paniers en osier dans les règles de l’art, j’ai tressé tout ce qui me tombait sous la main : noisetiers, bignone, liserons, glycine… Alors, évidemment, ça tient moins bien, c’est un peu de guingois et sans doute mes paniers dureront moins longtemps que s’ils avaient été tressés en osier, mais je me suis bien amusée.
Et, depuis, j’ai tout ce qu’il faut pour me remettre à l’ouvrage avec l’osier : une serpette, un sécateur de qualité, une batte, un poinçon, et je vais essayer de faire aussi bien que dans l’atelier du « maître ».
L’école de vannerie
En Haute-Marne, l’école nationale d’osiériculture et de vannerie continue à dispenser des formations complètes : de la culture de l’osier à son utilisation pour la réalisation d’objets fonctionnels ou même d’objets d’art.
C.F.P.P.A. (Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricoles)
École Nationale d’Osiériculture et de Vannerie, 24 Rue Georges Darboy – 52500 FAYL-BILLOT
Tél : 03 25 88 59 90 – Fax : 03 25 88 19 75
cfppa.fayl-billot@educagri.fr – ecoledevannerie@wanadoo.fr
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