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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Le Talc

Faut-il en avoir peur ?

Il y a quelques mois, un tribunal du Missouri, aux États-Unis, condamnait une grande entreprise cosmétique au motif qu'une de ses clientes, qui utilisait une de ses poudres de talc, était morte d'un cancer. Faut-il pour autant mettre le talc à la blancheur immaculée sur la liste rouge des ingrédients à éviter ?

72 MILLIONS DE DOLLARS
(65 millions d’euros)… C’est le montant de l’amende que ce tribunal du Missouri a infligé à la société Johnson & Johnson en février dernier. L’Américaine Jacqueline Fox était décédée quelques mois plus tôt d’un cancer des ovaires à l’âge de 62 ans. Sa famille a soutenu que c’est l’utilisation de produits de cette marque contenant du talc qui était à l’origine de sa maladie. Depuis des années, Mme Fox utilisait une poudre pour bébé et un soin pour les parties intimes à base de talc*.
L’entreprise cosmétique assure pourtant qu’elle « est convaincue de la sécurité des produits à base de talc, qui a été prouvée depuis des années par des données scientifiques ». Qu’en est-il vraiment ?

LE TALC EN COSMÉTIQUE
Le talc peut être utilisé à plusieurs fins en cosmétique :
> comme anti-agglomérant
> comme absorbant
> il est aussi qualifié « d’agent de protection de la peau » par la nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques.

ON LUI CONNAIT BIEN QUELQUES CONTRE-INDICATIONS
Avéré toxique par inhalation et irritant pour les voies respiratoires
, il doit être assorti d’une mention d’avertissement quand il est présenté en produit pulvérulent (sous forme de poudre) pour les enfants de moins de trois ans, libellée en ces termes : « Tenir à l’écart du nez et de la bouche de l’enfant ».
Une fois la couche refermée, il a tendance à s’agglutiner dans les plis du siège, formant de petites boules qui peuvent irriter, et à terme, augmenter les risques d’infection.

LE TALC, AGENT CANCÉROGÈNE
Le talc a une première fois défrayé la chronique en 1972, quand 36 jeunes enfants sont décédés et 168 autres ont été gravement intoxiqués (coma ou séquelles neurologiques), suite à l’utilisation par leurs mamans du talc Morhange. Mais c’était une erreur de manipulation au stade de la fabrication (l’introduction par erreur dans le produit d’une forte dose d’hexachlorophène, un puissant bactéricide) qui était en cause, et non le talc lui-même.

Le talc, minéral naturel, peut aussi contenir des traces de métaux lourds. Et même si on connaît aussi des talcs synthétiques (dépourvus de toute impureté) ou des talcs d’origine naturelle certifiés sans amiante, c’est bien là que réside le problème.
Le Centre International de Recherches sur le Cancer (CIRC) classe le talc non asbestiforme dans le groupe 3 des substances inclassables quant à leur cancérogénicité pour l’homme, mais le talc asbestiforme (souvent utilisé pour les soins corporels et notamment ceux de la zone intime féminine) est classé 2B : potentiellement cancérogène.

FAUT-IL S’EN INQUIÉTER ?
Rappelons d’abord que les alertes et les risques potentiels concernent uniquement le talc présenté en poudre libre
Pour les talcs pour bébés et ceux destinés à l’hygiène intime féminine, le principe de précaution peut s’appliquer, et on peut éviter de les utiliser… Du moins en attendant l’étude scientifique qui mettra un terme à la polémique avec des données fiables et vérifiables.

* Les produits à base de talc sont des poudres composées majoritairement de talc (comme les « talcs » pour bébé ou pour l’hygiène intime).

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