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POC21 : l’Open Source au secours de la planète

Une centaine de jeunes inventeurs inspirés se sont réunis pour trouver des solutions écologiques et durables. Dans la mouvance des « makers », bidouilleurs du numérique et de la scie sauteuse, ils créent des systèmes ouverts et accessibles à tous : c’est le monde de l’Open Source.

Les organisateurs ont le sens du contraste. C’est dans une demeure du XVIIIe siècle – le château de Millemont dans les Yvelines – que s’est déroulée à la fin de l’été la résidence des « makers », ces bidouilleurs, programmeurs, créateurs, qui réinventent des objets. Pendant 5 semaines, la bâtisse, plus habituée aux tournages de films d’époque qu’au monde « 2.0 », a accueilli une centaine de bricoleurs bénévoles, mais avisés, sélectionnés pour la POC21.

Montée par deux associations : OuiShare et Open State, la POC21 a été décidée le jour même de l’annonce de la COP21, grand raout écologique et politique qui se tient à Paris en cette fin d’année. Le renversement des lettres renvoie à un renversement du processus : des solutions concrètes qui viennent d’en bas plutôt que de belles incantations qui viennent d’en haut. De façon plus explicite, POC signifie « Proof Of Concept » : preuve de faisabilité. Car la théorie c’est bien, mais c’est dans le monde concret que les choses doivent changer !

DESIGN ET ÉCONOMIE COLLABORATIVE
Les deux parents de la manifestation ne sortent pas de l’œuf.
Oui­Share est un groupe de réflexion qui mise sur l’émergence de l’économie collaborative, notamment basée sur l’Open Source. Cette idée, héritée du logiciel libre, veut que l’on diffuse librement les recettes et secrets de fabrication. Dans ce monde sans brevet, libre à chacun de reproduire les créations et même de les améliorer en enrichissant ainsi la communauté avec sa contribution. Fini l’accaparement ou le monopole, les bonnes idées sont partagées par le plus grand nombre.
Quant à Open State, c’est un collectif allemand de designers et de créateurs qui cherche et met en application des solutions concrètes pour un mode de vie vraiment durable. Un de leur slogan résume l’affaire « Arrêtons de nous battre contre le modèle actuel et commençons à en construire un nouveau ». Dont acte !

DES PROJETS DURABLES ET OUVERTS
C’est sur ces bases que la POC21 a sélectionné 12 projets sur plus de 200 au départ. Leur feuille de route est claire : élaborer des concepts sur la transition écologique, donnant naissance à un prototype en Open Source qui puisse être réalisé par tout un chacun.
Et même si la résidence d’été pouvait avoir des airs de camp alternatif, ça n’avait rien d’un village de hippies. Les participants étaient designers, ingénieurs, experts et communicants, venus du monde entier avec une idée précise de l’urgence d’inventer autre chose. « Je suis dans la génération (25-30 ans) qui verra ces changements climatiques majeurs, et nos enfants les subiront de plein fouet, résume Valentin, designer du projet Kitchen B (voir plus loin). Je veux donc trouver des solutions concrètes pour sortir de ce système. »

Les prototypes doivent être durables, de faible empreinte écologique, facilement démontables, réparables et reproductibles par des amateurs. Ce qui a parfois fait quelques nœuds dans le cerveau des inventeurs. Mais le défi a été relevé par les 12 projets. Parmi eux, on peut découvrir l’éolienne à 30 $ fabriquée avec une roue de vélo, le tracteur à pédale avec assistance électrique pour petite exploitation, ou la douche à recyclage qui consomme 10 fois moins d’eau que celle que l’on utilise actuellement…

Nous nous sommes intéressés à deux projets qui concernent l’alimentation et l’agriculture urbaine :

LA SERRE CONNECTÉE AUTO-SUFFISANTE
Ce projet est porté par quatre concurrents français (1) issus d’écoles de commerce, de communication et du monde de l’informatique. Leur solution contribue à l’autonomie alimentaire. « Notre projet vise à reconnecter les gens avec leur alimentation », annonce Johan Nazaraly. « L’objectif est de fournir à une famille de 4 personnes l’essentiel de leur alimentation en végétaux. »

KITCHEN B, LA CUISINE ALTERNATIVE
À l’origine, il était question aussi d’aquaponie, dans cet autre projet. Mais la rencontre avec un expert au château de Millemont a réorienté l’équipe vers la bioponie. Exit les poissons, pas toujours évidents à gérer dans une cuisine, ce sont des vers de terre qui feront le travail avec du lombricompostage. Kitchen B est une sorte de meuble de cuisine qui assure un cycle vertueux : conservation écologique des aliments, transformation, récupération et culture.

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