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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Primevère, les femmes, la médecine…

Je viens juste d’assister au salon Primevère, à Lyon. Depuis 1987, il réunit chaque année les acteurs de l’écologie qui présentent des alternatives militantes.

Pendant le salon Primevère, je suis restée derrière deux stands. Celui de Rebelle-Santé et celui de Silence. Ça fait chaud au cœur de trouver un peu de temps pour échanger avec les lecteurs. Comme toujours dans ce type de rencontre, j’ai vu plusieurs personnes qui sont abonnées aux deux revues à la fois. J’ai pu me rendre compte, lors de ces discussions, du chemin parcouru par ces deux journaux depuis des années.

Il y avait vraiment beaucoup de monde ! Les personnes parlent, écoutent, discutent. Elles veulent changer les choses et surtout prendre leur vie en main.

Invitée par Silence pour intervenir sur les liens entre les luttes pour la libération des femmes et pour la libération de la nature, j’ai expliqué que le patriarcat se fondait sur l’acception selon laquelle l’hom­me serait supérieur aux autres animaux, mais aussi aux femmes… À la fin de mon intervention, nous avons continué à discuter, avec plusieurs personnes que je connaissais et d’autres qui m’étaient inconnues, sur la civilisation masculine qui dénigre les autres formes d’existence. Dans ce système, les corps des femmes sont saisis, soumis, instrumentalisés.
Un ancien numéro de Silence intitulé « Femmes et santé » (avril 1997) montrait comment les femmes ont été exclues du champ de la santé, comment la médecine a été arrachée de la main des femmes. Nous savons que l’histoire de la civilisation humaine est remplie de récits de femmes qui ont été brûlées pour sorcellerie.
Mais ils n’ont pas réussi à nous éliminer. Aujourd’hui, nous sommes toujours là.

Nous sommes là avec Rebelle-Santé. Nous, les belles sorcières. « Ma sorcière bien aimée », c’est Sophie Lacoste. Une petite sorcière toute grande. Je suis sûre que les multinationales avides de toujours plus d’argent voudraient bien la brûler. Mais c’est impossible. Nous sommes fortes et solidaires. Personne ne peut la toucher. Avec elle, autour d’elle, nous continuons à lutter contre la médecine marchande qui transforme la santé en une affaire médicale, nous continuons à ouvrir les portes à la médecine alternative et à notre autonomie.
Et pour cela, nous agissons. Car s’il est utile et même indispensable de dénoncer les manipulations des industries pharmaceutiques qui nous encouragent à nous abreuver de chimie, il est important, et même aussi important, de proposer des solutions à celles et ceux qui en ont besoin pour être en bonne santé ou pour se soigner, simplement.

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