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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Vitamines et compléments alimentaires dangereux ?

Ces derniers temps, des articles de presse, mais surtout des émissions de télé ou de radio nous mettent régulièrement en garde contre les dangers de tous ces remèdes naturels et autres vitamines censés améliorer notre santé. À les écouter, on n’a besoin de rien, sinon d’une alimentation équilibrée, pour être en bonne santé. Mais voilà : la fameuse alimentation équilibrée, très peu la suivent et, surtout, même en mangeant beaucoup de végétaux, même des végétaux bio, on peut manquer de certaines substances. Pourquoi ? Simplement parce que notre mode de vie a changé radicalement en quelques siècles et que notre organisme, dont les conditions d’évolution étaient semblables depuis des millions d’années, doit s’adapter en accéléré.
Exemple : les humains étaient le plus souvent dehors… Ils synthétisaient à foison la vitamine D ! Ils mangeaient des végétaux sauvages, du gibier… Tout ce qui contient des oméga 3 ! Ils marchaient pour aller chercher l’eau, le bois et même, plus près de nous, vivaient dans la nature avec une activité physique bien plus intense (et l’ostéoporose se tenait tranquille). Ils vivaient aussi bien moins vieux. Bref, en attendant que notre organisme s’adapte à tous les changements qu’on lui fait subir, surtout depuis quelques décennies, des petits compléments s’imposent la plupart du temps !

Les études régulièrement mises en avant pour claironner une éventuelle nocivité des vitamines sont parfois mal analysées, c’est le cas d’une grande étude (Iowa Women’s Health Study) publiée en octobre dernier dans Archive of Internal Medecine : nombre de journalistes, en interprétant de manière erronée les résultats, ont annoncé que les femmes ayant utilisé des compléments alimentaires connaissaient une mortalité supérieure aux femmes qui n’en prenaient pas, alors que l’étude prouve le contraire. Comment expliquer que les chercheurs, alors qu’ils avaient les résultats de l’étude, aient pu parler de nocivité des vitamines (seuls les suppléments de cuivre peuvent poser problème) ? Sans doute sont-ils arrivés, en ajoutant des variables et des ajustements jusqu’à inverser les résultats, aux conclusions qu’ils avaient envie de trouver.
Si, au contraire, on prend les chiffres tels qu’ils apparaissent, nombre d’études montrent que les suppléments nutritionnels peuvent améliorer ou préserver l’état de santé : la vitamine D est efficace en cas d’ostéoporose, les oméga 3 préviennent les maladies cardio-vasculaires et bien d’autres substances naturelles ont fait leurs preuves. Les études sont d’autant plus crédibles qu’elles concernent des molécules naturelles non brevetables (et donc sans intérêt pour les laboratoires pharmaceutiques qui, eux, ont tout à gagner lorsque l’on insinue que les compléments alimentaires sont dangereux).

Petit bémol : il ne s’agit pas de prendre tout et n’importe quoi n’importe comment. Même si elles présentent bien moins de problèmes d’effets indésirables ou de surdosages que les molécules de synthèse, les substances naturelles doivent être utilisées avec discernement (par exemple, selon les conseils avisés de Didier Le Bail qui y consacre sa rubrique régulière dans Rebelle-Santé !).

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