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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Ça vous démange sans raison ? Faites votre enquête

Se gratter après s’être frotté contre des orties ou lorsqu’on souffre d’une maladie cutanée ne posent guère de problème de diagnostic. Les démangeaisons, autrement dit le prurit, font partie des symptômes habituels dans de nombreuses atteintes cutanées. Mais, dans certains cas, le prurit survient de façon inattendue et sans raison évidente.

Si la définition du prurit reste floue – c’est une sensation cutanée déplaisante provoquant l’envie de se gratter – son origine physiopathologique ne l’est pas moins : le message “prurigineux” naîtrait “quelque part” dans la peau entre le derme et l’épiderme et serait véhiculé jusqu’au cerveau par des neurones dits “spinothalamiques”. Selon des chercheurs, le grattage qui soulage le prurit inhiberait les messages issus de ces neurones spinothalamiques. L’histamine, une substance intervenant dans les mécanismes de l’allergie, serait en cause dans le déclenchement du prurit. D’autres substances interviendraient, comme la sérotonine, la substance P, les morphiniques naturels, les cytokines, la somatostatine… Le prurit demeure encore bien mystérieux ! 

Pensez à l’allergie…

Si les causes dermatologiques ne posent que le problème du diagnostic de la dermatose elle-même, il en est tout autre lorsque le prurit survient sans cause dermatologique évidente. C’est le prurit dit sine materia, autrement dit le prurit sans lésions cutanées visibles, autres que les conséquences du grattage liées aux ongles. D’autres causes fréquentes, essentiellement allergiques, doivent être évoquées de principe.

Il est donc important de définir les caractères du prurit :

  • Se manifeste-t-il à l’eau (allergie à l’eau quelle que soit sa température, allergie au froid) ?
  • Est-il secondaire à un traitement médicamenteux (voir encadré) ?
  • Est-ce une allergie alimentaire (kiwi, fruits de mer, cacahuètes, noix, noisettes, thon…) ?
  • Y a-t-il un contact irritant (laine de verre, cosmétique…) ? 

… Mais pas seulement

Plusieurs pathologies, dont certaines très fréquentes, doivent être évoquées de principe devant un prurit sine materia :

  • Le diabète
  • L’anxiété ou la dépression (le prurit disparaît après traitement)
  • L’insuffisance veineuse aux membres inférieurs
  • La carence en fer (carence dite “martiale”) ou en zinc
  • La sécheresse cutanée, fréquente avec l’âge, liée à l’atrophie cutanée et à un moindre fonctionnement des glandes sudoripares
  • L’hypo ou l’hyperthyroïdie
  • La cholestase biliaire, autrement dit l’accumulation de sels biliaires (prurigineux) dans la vésicule et qui vont être déversés dans le sang. Plusieurs pathologies peuvent s’accompagner de ce type de prurit : cirrhose biliaire primitive, hépatite médicamenteuse ou virale, calcul vésiculaire, tumeur sur les voies biliaires…
  • L’insuffisance rénale chronique avec hémodialyse
  • Les hémopathies, autrement dit certaines leucémies : existence de sueurs nocturnes, de ganglions, d’une fatigue, d’un prurit survenant après la prise d’un bain chaud
  • La pemphigoïde bulleuse. Une pathologie cutanée dont le prurit est un symptôme précurseur qui survient plusieurs mois avant l’apparition des signes cutanés de la maladie
  • Le syndrome de Gougerot-Sjögren
  • L’infection par le virus du sida.

Des examens complémentaires orientés

Du fait de l’extrême diversité des causes de prurit, le bilan doit être dirigé en fonction de l’interrogatoire, de l’examen clinique et de l’âge du patient, et doit comporter au minimum une analyse sanguine destinée à “débroussailler” le terrain.

Causes médicamenteuses
Plus de 360 substances peuvent donner lieu à un prurit ! Une bonne raison pour jeter un œil sur la notice du médicament dans le chapitre des effets indésirables, gênants ou secondaires. Parmi elles, on retrouve :
– L’aspirine
– Les anti-inflammatoires
– Les anti-hypertenseurs (inhibiteurs de l’enzyme de conversion – IEC, sartans, inhibiteurs calciques)
– La codéine
– La morphine et dérivés 

Dermatoses prurigineuses
– Eczéma
– Varicelle
– Urticaire
– Parasitose au retour  d’un voyage à l’étranger
– Toxocarose, une parasitose transmise par les chiens
– Gale
– Poux (grattage du cuir chevelu)
– Oxyurose  (grattage de la zone anale)

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