La rupture du ligament croisé postérieur (LCP)
Moins spectaculaire que la rupture du ligament croisé antérieur du genou, synonyme d’arrêt de la saison sportive, la rupture du ligament croisé postérieur se manifeste par une instabilité qui peut rester compatible avec le sport.
Contrairement à une idée reçue, les sportifs, qu’ils soient footballeurs, rugbymen ou athlètes, n’ont pas l’apanage de la rupture du ligament croisé postérieur (LCP). Une entorse, une chute dans les escaliers ou un accident de la route peuvent suffire. En pratique, la rupture du LCP est plus rare et moins grave que celle du ligament croisé antérieur (LCA) : on compte en effet 5 ruptures du LCP pour 100 ruptures du LCA. Rappelons que le centre du genou est occupé par ces deux ligaments dits « croisés », car se croisant dans leur trajet, qui permettent au genou la flexion et l’extension. Ce pivot central est également essentiel dans la stabilité du genou.
SYNDROME DU TABLEAU DE BORD
Le LCP reste fragile, notamment lors des mouvements brutaux et exagérés du genou plié à 90° s’effectuant d’avant en arrière, comme lors des accidents de voiture où le genou vient percuter le tableau de bord (« syndrome du tableau de bord »). On peut aussi souffrir d’une rupture du LCP lors d’un choc appuyé sur un genou tendu à l’extrême.
DU SIMPLE ÉTIREMENT À LA DÉCHIRURE
Les lésions peuvent aller du simple étirement du ligament jusqu’à sa rupture en passant par la déchirure, pouvant occasionner une douleur brutale, associée à une sensation de craquement (l’épine tibiale sur laquelle s’insère le ligament est arrachée) ou de déchirure. L’impotence fonctionnelle est modérée avec une difficulté à se servir de son genou et un gonflement. Selon la violence de l’accident, la lésion du LCP s’accompagne parfois d’autres blessures articulaires (lésion du LCA, des ligaments latéraux, des ménisques ou du cartilage, fracture du tibia…).
INSTABILITÉ
La rupture isolée du LCP est moins ennuyeuse que celle du LCA, générant moins d’instabilité en appui si le LCA est indemne. Pour autant, une instabilité peut se manifester en flexion, à la course ou à la descente des escaliers. La rupture du LCP peut s’accompagner d’une arthrose 15 à 20 ans après l’accident.
BÂILLEMENT
L’examen clinique permet de retrouver le signe majeur de la lésion du LCP : la « laxité » postérieure, autrement dit un bâillement du genou vers l’arrière lors d’un test spécifique. Les médecins parlent de « tiroir postérieur » du genou. La radiographie peut révéler l’existence d’un arrachement de l’épine tibiale. L’arthroscopie et/ou l’IRM mettent en évidence la rupture ligamentaire proprement dite et l’existence ou non de lésions associées.
TRAITEMENT À LA CARTE
Le choix du traitement dépend de l’importance de la lésion, de sa tolérance, de l’âge du patient et surtout de son niveau de pratique sportive.
Schématiquement :
- Le traitement fonctionnel, qui concerne les sportifs de plus de 40 ans, comporte une mise au repos du genou, sans appui pendant une dizaine de jours, associée à un refroidissement de l’articulation pendant 3 à 4 jours (glaçons), et à des antalgiques ou anti-inflammatoires.
- Le traitement orthopédique s’adresse aux blessés qui présentent une rupture à la base du LCP ou une désinsertion osseuse. Il consiste en une immobilisation du genou avec un plâtre pendant 45 jours.
- Le traitement chirurgical concerne les ruptures avec désinsertion et déplacement de l’épine tibiale ou l’instabilité importante chez un sportif jeune et de haut niveau sportif.
RENFORCEZ VOS CUISSES AVANT LE SKI !
Il est possible de renforcer ses deux LCP avant les activités à risque, comme le ski. La prévention consiste à tonifier les quadriceps, les puissants muscles des cuisses qui « verrouillent » le genou, en pratiquant la course à pied, le vélo ou la musculation. Le renforcement musculaire des quadriceps et des ischio-jambiers (muscles postérieurs de la cuisse) est également utilisé lors de la rééducation après une rupture du LCP.
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