communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

En cas de dépendance à l’alcool

La complémenthérapie à mettre en œuvre

L'Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) estime à « 5 millions le nombre de personnes que l’usage excessif d’alcool expose à des difficultés d’ordre médical, psychologique et social ».

Le passage d’un usage contrôlé à la dépendance s’effectue insidieusement, d’autant plus que, dans l’imaginaire populaire, la consommation d’alcool est souvent valorisée. Quand on se met à boire par habitude plutôt que par plaisir, il est temps de se poser les bonnes questions.
Grâce au questionnaire AUDIT, développé sous l’égide de l’OMS et accessible sur www.automesure.com, on peut déterminer son score de dépendance à l’alcool.
L’INPES évalue à « 2 à 3 millions le nombre de sujets dépendants à l’alcool ».

À votre santé !

L’abus d’alcool a bien entendu un impact négatif sur la santé : troubles du sommeil, fatigue, déprime, baisse des performances au travail… Très récemment, des chercheurs ont mis en évidence que la consommation excessive d’alcool* en milieu de vie accélérait le déclin cognitif. L’une des conclusions de leur étude réalisée auprès de 10 000 volontaires est qu’à l’âge de 55 ans, les gros buveurs ont la mémoire d’un homme de 61 ans. Hormis cette détérioration de la mémoire, il existe aussi un risque accru d’hémorragies cérébrales après l’âge de 60 ans.

* Par consommation excessive d’alcool, il faut entendre ingestion quotidienne d’au moins 36 g d’alcool (= 3,5 verres).

L’alcool tue

En France, l’alcool est responsable de près de 50 000 décès par an qui, dans 40 % des cas, surviennent avant l’âge de 65 ans.
Première cause des décès : les cancers. L’alcool est considéré comme la deuxième cause évitable de cancer après le tabac. Les cancers associés à l’alcool : cancers des voies aérodigestives supérieures (bouche, larynx, pharynx, œsophage), cancers colorectaux, cancers du foie et du sein. L’alcool potentialise l’effet cancérogène des substances toxiques présentes dans les aliments ou les médicaments.
Autres causes de décès liés à une consommation abusive d’alcool (par ordre décroissant) : maladies cardio-vasculaires, maladies digestives (dont cirrhoses), accidents, suicides, autres maladies (dont troubles mentaux).

La mode du « binge drinking »

Cette mode fait actuellement des ravages chez les jeunes. Le binge drinking correspond à une « alcoolisation ponctuelle importante » (API). En pratique, on boit un maximum de verres en un minimum de temps dans le but de « se mettre minable » rapidement, au risque de flirter avec le coma éthylique. Cette recherche d’une ivresse massive rentre dans le cadre de la « culture de la défonce ». Selon l’Inserm, 80 % des jeunes de 17 ans consomment de l’alcool une fois par mois et la moitié d’entre eux se livre au binge drinking. Pour rappel, l’alcool est responsable chaque année de presque un décès sur quatre dans la tranche 15-34 ans.

Contrer les effets nocifs de l’alcool

Maximilien a 24 ans. Comme beaucoup d’autres, il n’a pas perçu à temps qu’il était entré dans la zone de consommation à risque et qu’il glissait, sans s’en rendre compte, vers la dépendance. Dans la galerie d’art où il travaille, il satisfait au petit rituel qui consiste à boire un verre avec ses collègues avant de les quitter. Puis il fait un détour par un bar avant de rentrer chez lui où il boit à nouveau. Le week-end est bien entendu très « arrosé ». Il éprouve le besoin de boire beaucoup d’eau durant la nuit et le matin, il ne petit déjeune pas (rien d’étonnant à cela, son foie réclamant davantage de temps pour terminer son travail nocturne de détoxification !).
La prise de conscience que la situation lui échappait est intervenue à la suite de l’accumulation de soucis de santé. Actuellement, il éprouve une sensation de faiblesse généralisée, souffre de crampes et d’engourdissements dans les jambes. Ses mâchoires sont très crispées et il semble avoir développé une hypersensibilité à la douleur. Son état le préoccupe, et il voudrait, à défaut de pouvoir arrêter complètement l’alcool, en contrer les effets toxiques sur son organisme.

La nutri-stratégie à mettre en place

1. Réduire les dommages oxydatifs
  • La consommation chronique d’alcool provoque un stress oxydatif important à l’origine d’une chute des niveaux de notre « maître antioxydant » : le glutathion. Comme une étude l’a montré, il suffit de s’abstenir d’alcool pendant 2 semaines pour que le taux de glutathion remonte de façon significative*. Pour rehausser le taux, on peut aussi se supplémenter directement en glutathion, mais à condition de pouvoir le faire passer directement dans la circulation sanguine. D’où le recours à la voie sublinguale (sous la langue) pour atteindre cet objectif. Dose conseillée : en mode d’administration sublinguale, au moins 300 mg par jour.
    À défaut, fournir à l’organisme un précurseur du glutathion, à savoir de la cystéine sous forme de N-acétylcystéine (NAC), dérivé synthétique stable de la cystéine. Dose conseillée : 300 à 600 mg par jour.
  • Parallèlement, se supplémenter en vitamine C, autre antioxydant de base qui présente l’intérêt de recycler le glutathion oxydé. Dose conseillée : 500 à 2000 mg par jour.
  • Le sélénium est également nécessaire pour la bonne efficacité du glutathion. Or, le taux de sélénium est significativement plus bas que la normale chez les personnes alcooliques. Pour s’assurer un apport suffisant en sélénium, consommer quotidiennement quelques noix du Brésil.
* Girre C, Alcohol Clin Exp Res, 1990.
2. Neutraliser l’acétaldéhyde
  • L’acétaldéhyde est un composé chimique particulièrement nocif formé par le foie lorsqu’il dégrade l’alcool. Il est carrément 30 fois plus toxique que l’alcool lui-même ! En tant que détoxifiant hépatique majeur, le glutathion (encore lui !) protège l’organisme contre les effets toxiques de l’acétaldéhyde.
    Pour conforter les résultats, ajouter à la prise de glutathion – ou de N-acétylcystéine – celle de vitamine C et de vitamine B1*.
  • Pour faciliter la détoxification hépatique, ne pas hésiter à recourir également à la silymarine, qui n’est autre que l’actif majeur du chardon-Marie. La silymarine contribue à maintenir les niveaux hépatiques de glutathion.
  • À noter, enfin, que l’excès d’alcool favorise l’accumulation de gras dans le foie. La bétaïne aide à diminuer la surcharge graisseuse du foie. La betterave rouge est la source alimentaire principale de bétaïne naturelle.
* La supplémentation s’impose d’autant plus en présence de signes évocateurs d’un déficit en B1 : léthargie, confusions, troubles de la coordination, perte de mémoire, faiblesse musculaire, sensibilité aux sons et à la douleur, anorexie… Associer la prise de B1 à celle d’un complexe de vitamines du groupe B. Dose conseillée de B1 : à définir avec son thérapeute.

Attention au surdosage du baclofène !

Juliette est âgée de 45 ans. Alcoolo-dépendante depuis une vingtaine d’années, elle a commencé à prendre du baclofène en 2011, augmentant très progressivement les doses, comme l’exige le protocole. Le traitement porta ses fruits une fois atteint le dosage de… 500 mg par jour ! Elle devint certes complètement indifférente à l’alcool, mais à quel prix ! En cours de traitement, elle avait commencé à souffrir de deux effets secondaires « fréquents » du médicament, à savoir des céphalées et des hallucinations – en l’occurrence des hallucinations auditives. Mais on l’avait rassurée en lui certifiant que ces effets disparaîtraient à l’arrêt du traitement. En réalité, il n’en fut rien ! Au moment où j’écris ces lignes, soit plus d’un an après l’arrêt du traitement, elle entend des « bruits » dans sa tête 24 heures sur 24* et fait pitié à voir, car elle a perdu pratiquement le tiers de son poids en l’espace de deux ans ! Les spécialistes consultés sont pourtant formels : elle ne souffre ni de schizophrénie, ni de toute autre maladie psychique. En désespoir de cause, on lui a quand même prescrit des antipsychotiques, mais pour un résultat nul.
En 2013, la revue médicale indépendante Prescrire avait lancé une mise en garde, soulignant que « les effets indésirables à dose élevée du baclofène sont moins connus, peut-être graves : confusions, états maniaques, voire risque suicidaire accru ». L’histoire de Juliette donne tout son sens à cette mise en garde…

* Il ne s’agit aucunement d’acouphènes, mais d’une sorte de « brouhaha » permanent.
Processus d’augmentation des doses de baclofène, codifié par la RTU

De nombreux malades ont été libérés de leur addiction grâce au baclofène. Un suivi très strict n’en reste pas moins indispensable :

  • Suivi rapproché jusqu’à 120 mg/j
  • Deuxième avis d’un spécialiste à partir de 120 mg/j
  • Avis collégial au-delà de 180 mg/j
  • Ligne rouge absolue : 300 mg/j (sachant que pour certains, la ligne rouge sera atteinte à des doses inférieures, ce qui justifie un suivi rapproché dès le départ).

Pour lire la suite

Déjà abonné·e, connectez-vous !

Magazine

À lire aussi

Le NeuroGel

Nouvel espoir pour des milliers de tétraplégiques et paraplégiques du monde entier, le NeuroGel, un biomatériau synthétique, permettrait de refaire marcher les blessés médullaires porteurs de lésions anciennes, si l’on en croît son inventeur.

Oui, les herbicides sans glyphosate sont aussi des poisons !

Les débats sur l’interdiction du glyphosate seraient-ils un leurre ? La molécule n’est sans doute pas la plus toxique parmi les produits qui composent le Roundup de Monsanto, mais c’est le seul déclaré. C’était déjà une des conclusions des recherches du Pr Gilles-Éric Séralini et de son équipe en 2005. À la suite d’une de ses nouvelles études sur les produits cachés dans les herbicides nouvelle génération commercialisés sans glyphosate, neuf associations de défense de l’environnement ont porté plainte le 1er décembre dernier auprès des autorités sanitaires.

Inscrivez-vous à
Pour ne rien rater
Notre lettre info
1 à 2 envois par mois