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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Vitamine D & vertiges

On ne songerait pas, de prime abord, à associer vitamine D et vertiges

Et pourtant… L’un des types de vertiges les plus fréquents porte un nom à rallonge : vertige paroxystique positionnel bénin (VPPB).
> « Paroxystique » parce qu’il ne s’agit pas d’un simple étourdissement mais d’un vertige intense. Pour l’avoir vécu il y a une bonne vingtaine d’années, je peux vous certifier que c’est effectivement très déroutant quand on en fait l’expérience pour la première fois !
> « Positionnel » parce que ce vertige se déclenche uniquement lors des changements de position, plus précisément quand on se lève ou se couche ou encore quand on se tourne d’un côté ou de l’autre, dans son lit.
> « Bénin » parce qu’il suffit de réaliser des manœuvres kinésithérapiques spécifiques pour mettre un terme rapidement au phénomène. Mais dans de nombreux cas, il y aura rechute des mois ou des années plus tard.

L’origine du VPPB se situe dans le détachement de minuscules cristaux de carbonate de calcium dans l’oreille interne. Or, ces cristaux, appelés otoconies, jouent un rôle essentiel dans le maintien du corps en équilibre. Il existe des facteurs de risque connus comme l’avancée en âge, les traumatismes crâniens ou les infections (labyrinthite virale). Une étude a également établi que les personnes souffrant d’ostéoporose avait 3 fois plus de risque d’être victimes d’un VPPB.

Calcium, ostéoporose… De quoi inciter à s’interroger sur l’éventuelle implication de la vitamine D

En 2012, des chercheurs coréens ont voulu vérifier l’existence d’un lien entre VPPB et vitamine D. Pour y parvenir, ils ont comparé près de 300 sujets âgés en moyenne de 60 ans souffrant ou non de VPPB.
Résultat : les taux sanguins de vitamine D étaient plus faibles chez les sujets du groupe VPPB, 80 % d’entre eux ayant un taux inférieur à 20 ng/ml, contre 60 % dans l’autre groupe.
Après s’être livrés à des calculs savants, les chercheurs ont établi que le risque de vertige était multiplié par
– 3,8 chez les sujets ayant un taux entre 10 et 20 ng/ml
– et par 23 – oui, 23 ! – chez ceux ayant un taux inférieur à 10 ng/ml (1).

Pour ceux qui découvriraient la vitamine D, sachez qu’un taux inférieur à 10 ng/ml marque l’existence d’une carence en cette vitamine, tandis qu’un taux se situant entre 20 et 10 ng/ml signifie insuffisance modérée à sévère. Les spécialistes s’accordent pour dire que le déficit en vitamine D commence en dessous de 30 ng/ml.

Pour confirmer l’existence d’un véritable lien de cause à effet entre VPPB et vitamine D, ne manquait plus qu’une première étude d’intervention, c’est-à-dire une étude clinique dans laquelle on évalue les effets d’une supplémentation en vitamine D sur ce type de vertige.

Eh bien, c’est chose faite depuis peu !

Près d’une centaine de patients à la fois carencés en vitamine D et victimes de VPPB ont été supplémentés en vitamine D pendant 3 mois. Puis on les a divisés en deux groupes : celui des patients dont le taux de vitamine D n’avait pas augmenté de plus de 10 ng/ml, et celui des patients dont le taux avait augmenté de plus de 10 ng/ml.
Résultat : au bout d’un an et demi de suivi, 43 % des patients du premier groupe ont à nouveau subi des vertiges, contre seulement 14 % dans l’autre groupe !

Les auteurs de l’étude ont donc conclu que l’amélioration du taux de vitamine D était associée à une diminution sensible de la récurrence du VPPB (2).
En conclusion, il existe donc bel et bien un nouveau facteur de risque du vertige paroxystique positionnel bénin : le déficit en vitamine D !

Didier LE BAIL

(1) Jeong SH, Decreased serum vitamin D in idiopathic benign paroxysmal positional vertigo, J Neurol, 2012 Oct
(2) Sanyelbhaa Talaata, Reduction of recurrence rate of benign paroxysmal positional vertigo by tretment of severe vitamin D deficiency, Auris Nasus Larynx, 2015 Sept on line

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