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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

De l’arbre de génie à la transcendance des forêts

Le 25 novembre, « à la Sainte Catherine, l’arbre prend racine » ; en dehors des gelées, l’automne est un moment idéal pour planter un arbre.

Deux livres sur les arbres publiés chez Actes Sud dressent le bilan de nos connaissances actuelles et témoignent d’un profond renouvellement du regard scientifique sur la question. « Depuis l’origine, le destin des hommes fut associé à celui des arbres par un lien si étroit et si fort que l’on peut se demander ce qu’il adviendra d’une humanité qui l’a brutalement rompu » disait Jacques Brosse en 1993.
Plus que jamais, les arbres sont en danger, changer notre regard et nos comportements est une nécessité.

LE GÉNIE DE L’ARBRE

Dans Le Génie de l’arbre, le géographe et paysagiste Bruno Sirven réunit près de vingt années de recherches et d’observations sur l’arbre hors forêt, une somme pragmatique et pédagogique très bien faite, conçue comme un traité d’agroforesterie, écrit en collaboration avec Alain Canet, directeur de l’association « Arbre & Paysage 32 » (Gers).

Richement illustré de près de 350 photographies, ce beau livre permet de comprendre la spécificité de l’arbre, son importance dans la composition des paysages, dans la structuration des sols et des écosystèmes, son rôle sur le climat, sur la biodiversité, sur le cycle de l’eau, de l’oxygène et du carbone, avec l’énumération de tous les usages qu’on en fait, en dehors de l’industrie forestière, au champ, au bord des routes, avec le bétail, au jardin ou à la ville.
Un manuel hybride, technique et poétique qui se prolonge dans la contemplation des paysages, des portraits, des trognes, pour « éveiller les consciences et refermer les parenthèses de l’inconséquence, de la défiance, de l’ignorance ou du mépris ». Aux arbres !

  • Le Génie de l’arbre. Bruno Sirven & Alain Canet. 350 illustrations. Éditions Actes Sud, 2016 – 432 pages – 42 € – 19,6 x 25,5 cm.

REGARDEZ-LES DIFFÉREMMENT

Moins spectaculaire par son format, plus scientifique par son contenu, le livre d’Ernst Zürcher, Les arbres, entre visible et invisible, émerveillera le lecteur qui apprendra à regarder les arbres différemment, par la découverte de l’immensité du champ exploratoire. De la physique à la métaphysique, entre publication scientifique et essai philosophique, Ernst Zürcher revendique la transdisciplinarité dans ses recherches, militant contre le cloisonnement des disciplines et pour le dialogue entre l’ethnologie, l’histoire, la chimie, la physique ou la biologie.
Passeur entre la terre et le ciel, les hommes et l’espace, l’infiniment grand et petit, l’arbre se conçoit dans le tout, dans le cycle de l’air et de l’eau, entre visible et invisible, entre l’individu-colonie et son environnement. Chercheur en chronobiologie, Ernst Zürcher étudie les structures temporelles des organismes, c’est-à-dire toutes les manifestations rythmiques des processus vitaux, une science du vivant, observée en mouvement et dans l’espace.

Dans la préface, Francis Hallé, un des plus grands dendrologues (spécialiste des arbres, NDLR) français témoigne de la façon, au début des années 1990, alors qu’il avait invité Ernst Zürcher à présenter ses travaux sur l’impact de la lune sur les végétaux, dont celui-ci avait été chahuté lors de sa présentation, révélant le mépris affiché et la défiance académique. Ernst Zürcher a persévéré contre les préjugés, « réenchantant » le vivant dans une invitation à repenser les vieilles traditions, les mondes sacrés et symboliques au regard des expériences physiques rendues possibles par la microbiologie cellulaire et le perfectionnement technologique des appareils.
Ernst Zürcher transporte dans une dimension cosmique qui ramène aussi très humblement à la main qui plante l’arbre, un geste sacré qui nous relie au monde et plus que nécessaire.

  • Les Arbres, entre visible et invisible. Ernst Zürcher. Éditions Actes Sud, 2016 – 288 pages – 29 € – 14 x 20,5 cm.

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Les arbres aux racines d’une révolution végétale

Luiz Zerbini – Lago Quadrado – 2010

Dramatique, la déforestation s’accélère avec les conséquences qu’on observe déjà sur le changement climatique. Encore faut-il comprendre comment nous en sommes arrivés là. L’exposition Nous les arbres, à la Fondation Cartier, à Paris, donne la parole aux arbres jusqu’au 10 novembre : une formule inédite qui associe scientifiques et artistes pour faire germer la nouvelle pensée végétale, à l’heure où la forêt amazonienne brûle.

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