Le méningiome
Y penser devant un trouble psychique ou sensoriel...
Comme son nom l’indique, le méningiome concerne les méninges, ces fines enveloppes qui entourent le système nerveux central. Il s’agit d’une tumeur, le plus souvent bénigne, aux conséquences parfois surprenantes.
Les méningiomes ne sont pas rares et représentent 23 % de l’ensemble des tumeurs cérébrales, juste derrière les redoutables glioblastomes au pronostic bien moins bon. Le méningiome survient entre l’âge de 20 à 70 ans, avec deux pics de fréquence, 40 et 70 ans, et avec une nette prédominance féminine (2 cas sur 3). Il n’existe pas de facteurs de prédisposition connus ou indiscutables. Pour autant, l’origine génétique est possible dans la mesure où certains cas ont été décrits dans une même famille. On incrimine également l’influence des hormones (œstrogènes et progestérone), prescrites à la ménopause, et des récepteurs hormonaux. Ce qui expliquerait la prédominance féminine, à l’occasion de la ménopause ou de la grossesse (évolution plus rapide). Les radiations ionisantes à fortes doses dans l’enfance (radiothérapie anticancéreuse) exposeraient aussi au développement des méningiomes. Enfin, les traumatismes crâniens seraient un facteur de risque du fait du remaniement des cellules méningées.
1. Peau
2. Aponévrose
3. Périoste
4. Os
5. MÉNINGES
6. Dure-mère
7. Arachnoïde
8. Pie-mère
Méninges
Difficile d’aborder le sujet du méningiome sans resituer les méninges et leur rôle. En effet, le système nerveux comporte 3 méninges, destinées principalement à protéger le système nerveux, cerveau comme moelle épinière, mécaniquement (traumatismes) comme biologiquement (effet barrière). En pratique, on distingue la dure-mère, la méninge la plus externe, située juste sous l’os du crâne ou sous les vertèbres, la pie-mère, située au contact du cerveau ou de la moelle épinière et enfin la méninge dite « arachnoïde », située entre les deux précédentes. Le liquide céphalo-rachidien circule entre la dure-mère et l’arachnoïde. Les méningiomes peuvent donc être crâniens ou bien rachidiens.
Taille variable
Le méningiome correspond le plus souvent à une tumeur bénigne (98 % des cas), c’est-à-dire non cancéreuse (malignité dans 2 % des cas), développée au niveau de la méninge arachnoïde et qui s’implante sur la dure-mère située juste au-dessus. Sa taille est variable, de quelques millimètres jusqu’à 10 cm dans certaines localisations cérébrales. Le méningiome se développe plus souvent au niveau du crâne, soit sous la voûte, soit à la base du crâne, au niveau du cervelet.
Symptômes divers
Si les symptômes dépendent beaucoup de la taille du méningiome, ils dépendent également du site de développement et de la nature du tissu nerveux, zone « parlante » (pourtour des nerfs) ou au contraire relativement discrète d’un point de vue clinique (zone frontale). Ils dépendent également de la tolérance à la compression du tissu nerveux.
⇒ Méningiomes crâniens : d’une façon générale, le méningiome provoque des céphalées persistantes et des crises d’épilepsie, des vomissements, des déficits neurologiques moteurs, des troubles visuels, des atteintes du langage, des vertiges ou des troubles de la mémoire.
Dans certains cas, c’est une compression de l’une des douze paires de nerfs crâniens qui doit mettre la puce à l’oreille (perte de l’odorat par atteinte du nerf olfactif, névralgie faciale par atteinte du nerf trijumeau…).
⇒ Méningiomes rachidiens : le méningiome se comporte de façon compressive au niveau des racines nerveuses et provoque des décharges électriques dans le territoire innervé par la racine, mais aussi des troubles moteurs (déficit de force) ou sensitifs (perte de la sensibilité), un peu comme dans une sciatique. Des douleurs dorsales sont possibles.
Scanner et IRM
Sans surprise, le diagnostic passe par la réalisation d’un scanner ou d’une IRM. Une artériographie cérébrale (visualisation des artères cérébrales) est souvent pratiquée du fait de l’hypervascularisation des méningiomes qui va conditionner en partie le traitement.
Intervention chirurgicale
Seule l’intervention chirurgicale, lorsqu’elle est possible (certaines localisations ne permettent pas l’abord chirurgical ou seulement un abord limité), permet de retirer le méningiome. Le pronostic dépend donc essentiellement du site cérébral concerné ainsi que de la vascularisation du méningiome qui peut venir compliquer l’intervention.
En conclusion, toute perturbation psychique inhabituelle ou inattendue doit bénéficier d’une consultation, a fortiori dans un contexte de céphalées, de troubles moteurs, sensitifs ou sensoriels.
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