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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Acheter ses cosmétiques sur internet

Les pièges à éviter

On achète tous, et de plus en plus, des produits de consommation sur Internet, y compris des cosmétiques.
Pratique, rapide et confortable, et tout à fait sûr… à condition d’être un peu vigilant pour ne pas se laisser abuser par quelques mauvais procédés, assez courants sur la toile.

On est dimanche, il est 22 heures… Vous êtes à court de crème hydratante, ou vous craquez sur le dernier rouge à lèvres présenté dans une publicité qui s’affiche alors que vous surfez tranquillement sur votre page Facebook… Un clic, votre numéro de carte bleue et le tour est joué : le produit désiré sera bientôt dans votre boîte aux lettres, sans que vous ayez à courir les magasins à la première heure demain ! Pourquoi se priver du luxe du e-commerce, d’autant que ses prix sont souvent les mêmes, voire moins élevés, que ceux qui ont cours dans les boutiques physiques ?
C’est vrai qu’il est facile de se laisser tenter, et vous n’êtes pas les seuls : en 2016, les achats en ligne de produits de beauté ont progressé de 21 % par rapport à l’année précédente. Mais… attention ! Mieux vaut tourner sa souris sept fois dans sa main plutôt que de cliquer trop vite !

Quels sont les risques ?

Il est évident qu’une transaction commerciale dématérialisée est très différente d’un achat en boutique : d’abord parce qu’on ne voit pas réellement ce qu’on achète, mais seulement une photo du produit… qu’on espère correspondre au produit réel ! Et puis parce que souvent, on ne sait pas réellement à qui on a affaire : le vendeur est-il digne de confiance ? Est-il basé en France (et donc soumis à la loi française), dans un pays étranger (mais avec des règles de protection des consommateurs semblables aux nôtres) ou dans un « no man’s land » législatif indéterminé aux obligations floues, voire inexistantes ? Et le cybermonde peut ainsi être source de déconvenues très peu plaisantes…

Les arnaques pures

Tout le monde n’est pas honnête, et cela rime malheureusement avec Internet. On peut se trouver sur le web face à ce qu’on appelle officiellement des « pratiques commerciales trompeuses », voire de vraies fraudes : publicités non conformes à la réalité et mensongères, fausses promotions ne reposant sur aucun prix de référence, indisponibilité des produits proposés… Autant de situations qu’on risque de ne réaliser qu’une fois le paiement effectué et le produit reçu… ou pas.

Les informations manquantes

La règlementation cosmétique a ses exigences, prévues pour assurer la sécurité des consommateurs. Elle prévoit par exemple que la liste des ingrédients qui composent le produit soit inscrite sur l’étiquetage, de façon à pouvoir être consultée avant l’achat. Logiquement, puisqu’on ne peut pas manipuler le produit avant de l’acheter, un site de vente sur Internet doit donc aussi publier cette liste. Ce qui est loin d’être le cas de tous : beaucoup oublient l’exhaustivité et se contentent de citer les quelques ingrédients « nobles » de la formule. Et si, par exemple, vous êtes allergique à un composant particulier, vous risquez dans ce cas de vous rendre compte que le produit que vous avez acheté le contient… une fois que vous l’avez payé et reçu.

Les ingrédients dangereux

À savoir aussi : toutes les règlementations cosmétiques du monde ne sont pas aussi protectrices que la nôtre. Si votre cybervendeur est basé dans un pays lointain, il peut vous proposer des produits contenant des ingrédients autorisés chez lui mais interdits chez nous, quand ils ont été jugés dangereux pour la santé : hydroquinone dans les crèmes éclaircissantes de la peau, formaldéhyde dans les produits de défrisage des cheveux, conservateurs perturbateurs endocriniens… font partie de ceux que l’on retrouve le plus souvent sur le web.

Les contrefaçons

C’est un autre type d’arnaque, et qui présente un risque tout aussi grave. Outre que le procédé porte atteinte aux entreprises qui en sont victimes, il consiste le plus souvent à faire passer au mieux une formule de base, au pire une composition dangereuse pour la santé, pour un produit de luxe… Inutile de préciser que dans ce cas, la bonne affaire, ce n’est pas vous qui la faites ! Et les contrefaçons cosmétiques ne sont pas rares : une enquête menée en 2017 a montré que 25 % des consommateurs avaient déjà acheté involontairement de faux cosmétiques sur Internet…

Les bons réflexes

Mais, même dans le monde virtuel, tout consommateur a des droits, et il ne tient qu’à vous de les faire respecter. Ce qui passe d’abord par quelques précautions de bon sens, à prendre avant de donner son numéro de carte bleue.

Avant l’achat

=> Privilégiez les sites des marques ou les grands distributeurs renommés qui ont pignon sur… web : c’est la meil-leure garantie d’un achat en toute tranquillité et d’un produit conforme à vos attentes.
=> Dans les autres cas, souvenez-vous que notre loi française ne protège que contre les mauvaises pratiques des sites basés en France. Cherchez d’abord à localiser le siège du vendeur. Attention, un « .fr » n’est pas forcément le signe d’un site français. Mieux vaut se référer à son adresse postale. Et si aucune n’est indiquée, il est vraiment préférable d’aller acheter ailleurs.
=> Si vous trouvez un numéro de téléphone, rien ne vous empêche d’appeler… ne serait-ce que pour vérifier s’il est réellement attribué et si quelqu’un répond.
=> En cas de doute, un simple moteur de recherche peut aussi vous orienter vers des forums de discussions où le site sur lequel vous avez envie d’acheter serait cité… en bien ou en mal. Histoire de vous aider à vous forger une opinion sur la confiance que vous pouvez lui accorder.
=> Faites preuve de la plus grande méfiance devant les pages web où les textes sont rédigés dans un français approximatif : c’est souvent le signe d’un site d’arnaque basé à l’étranger qui a utilisé un traducteur automatique.
=> N’achetez jamais si la transaction n’est pas sécurisée, via des systèmes comme Paypal ou une plate-forme bancaire, et n’envoyez pas de chèque sans garantie de retour.
=> N’hésitez pas à demander toutes les informations qui ne seraient pas immédiatement disponibles sur le site (liste des ingrédients, dates de péremption, contenance du produit, mais aussi frais de port, délais de livraison…) : vous en avez le droit et vous pouvez en faire la demande via le service client du site de vente… qui est tenu de vous répondre.

Après l’achat

C’est trop tard ? Vous avez cliqué trop vite ? Tout n’est pas encore perdu, vous avez encore quelques voies de recours…
=> Si vous avez passé commande mais que votre achat ne vous convient pas, pour quelque raison que ce soit, vous disposez d’un délai de rétractation de 14 jours durant lequel vous pouvez renvoyer sans frais le produit, et sans avoir à justifier de la raison du retour. Si votre carte bleue a déjà été débitée, le vendeur est alors tenu de vous rembourser.
=> Si vous n’arrivez pas à obtenir les informations dont vous avez besoin, ou si vous avez été victime d’un cybervendeur indélicat, vous pouvez contacter la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Elle est en charge du respect des bonnes règles du commerce, y compris sur Internet, et peut enquêter suite à votre signalement, voire prendre des sanctions si le site est basé en France : les enseignes de e-commerce qui ne respectent pas la loi s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 1 500 000 € et jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires de l’entreprise coupable.
=> Enfin, n’hésitez pas à partager, et surtout vos mauvaises expériences, sur les forums de discussions en ligne, les réseaux sociaux, etc. Si vous êtes tombé dans un piège, cela pourra au moins peut-être éviter à d’autres de vous y suivre…

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