communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Fabriquer du courant avec de l’eau !

Dans le Var, un passionné bichonne une microcentrale hydroélectrique. Fabriquer du courant grâce à l’eau : voilà ce qui motive Guy Duchamp depuis plusieurs décennies. Il est passé du rêve à la réalité après une rencontre avec le ruisseau du Fauvery, à Barjols.

Ce ruisseau qui traverse la petite ville provençale de Barjols, alimentant au passage ses nombreuses fontaines, sert l’Homme et ses activités depuis longtemps. « Autrefois, il y avait une dizaine de tanneries, raconte Guy Duchamp, ingénieur et fournisseur d’électricité. C’est le patron de l’une d’elles qui a aménagé cette centrale. »

En 1971, alors que les sublimes calanques de Marseille partent en fumée, le jeune homme a un déclic et, malgré ses études d’ingénieur, il ressent le besoin de « se rapprocher de la nature ». Mais on ne s’installe pas comme ça sur une exploitation agricole, alors, à la place d’une ferme où il aurait aimé s’implanter, c’est sur un champ pétrolier au Sahara qu’il se retrouve, embauché par Total, afin, dit-il « de gagner des sous »…

Flash !

Un jour, lors d’une discussion avec un collègue électricien, Guy Duchamp apprend qu’il existe en France des particuliers qui vendent de l’électricité à EDF. « J’ai eu un vrai flash et comme j’aime les défis, j’ai commencé à réfléchir à comment je pourrais valoriser mes connaissances techniques et produire du courant… » À partir de ce jour-là, une idée obsède l’ingénieur : trouver le site adéquat. Il se fait envoyer des cartes IGN qu’il scrute à la loupe, le soir venu : « Cours d’eau et dénivelés du sud-est de la France n’avaient plus de secrets pour moi ! », plaisante-t-il. Parti du Sahara pour le Moyen-Orient, la chance le met un jour en contact avec un chef de chantier naval marseillais qui, dans la discussion, raconte qu’il connaît un village du Haut-Var où, semble-t-il, dorment les vestiges d’une ancienne centrale hydroélectrique…

Ruisseau torrentiel

Guy profite d’une période de repos pour venir à Barjols et se met à la recherche des propriétaires de cette construction. L’installation est abandonnée depuis 25 ans. Il retrouve le patron de la tannerie qui lui cède volontiers cette centrale dont il n’a plus que faire. D’autant que le ruisseau est capricieux : tantôt en crue, tantôt presque à sec. En fait, le climat méditerranéen est peu propice à ce genre d’activité à cause de sa pluviométrie (800 mm/an répartis sur 20 jours au lieu de 200 en Bretagne). Résultat : trop ou pas assez d’eau. Mais qu’importe ! Le site de ce Vallon des Carmes est splendide et Guy Duchamp rachète les installations en 1980.


La microcentrale de Guy Duchamp pourrait alimenter entre 20 et 100 maisons, selon la saison.

Restauration… et automatisation

« On venait, en famille, tous les week-ends ; j’avais refusé une mutation en Indonésie pour me consacrer entièrement à ce projet un peu fou », explique Guy.

En poste à Marseille, il consacre tous ses congés à la remise en état de sa centrale. La restauration dure 3 ans et demi. Le premier groupe hydroélectrique est mis en route en octobre 1983, le second en 1985. « La station étant petite, irrégulière et loin de mon domicile, il m’a paru évident qu’il fallait l’automatiser entièrement. Je venais environ une fois par mois pour relever les compteurs de production. Un système de surveillance étant indispensable mais cher, je l’ai créé moi-même. » Guy met donc au point un système de surveillance et, très vite, le bricolage se transforme en produit commercial grâce à une rencontre fortuite (encore une !) avec un ancien camarade d’école qui l’incite à développer son invention. Après les premiers essais en 1990, il dépose un brevet à l’INPI sur le capteur qui traduit en signal électrique les bruits internes des machines. Il crée une société et en vend quelques milliers.

En savoir plus

• Contact : www.enercoop.fr

• Pour ceux que l’aventure hydroélectrique tenterait, il existe deux livres :
Les petites centrales hydroélectriques – Conception et calcul, de Désiré Le Gouriérès (Éditions du Moulin Cadiou) – 40,50 €.
Mini centrales hydroélectriques, de Pierre Lavy (Eyrolles) – 9 €.

Pour lire la suite

Déjà abonné·e, connectez-vous !

Magazine

À lire aussi

Linky, le refus qui monte

Nous vous avons déjà parlé des compteurs communicants (1) en évoquant notamment les inquiétudes liées à leur impact sur la santé. Devant les interrogations des usagers et l’augmentation du refus de ces objets communicants, nous nous sommes intéressés aux acteurs du mouvement anti-Linky et aux solutions juridiques pour échapper à ces appareils aussi indiscrets que perturbants.

Alerte aux compteurs communicants…

Vous êtes nombreuses et nombreux à nous demander régulièrement des informations concrètes sur les nouveaux compteurs communicants comme le Linky (leurs dangers, comment les refuser, etc.). Stéphane Lhomme, conseiller municipal de la ville de Saint-Macaire, milite contre ces installations depuis plusieurs années. Nous lui laissons la parole.

Inscrivez-vous à
Pour ne rien rater
Notre lettre info
1 à 2 envois par mois