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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Les peintures naturelles…

...pour artistes en herbe

Extraire le jus des fruits et des légumes sans cuisson d'aucune sorte. Facile à mettre en œuvre avec des enfants, et cerise sur le gâteau, on ne risque pas de les voir se brûler !

Si vous êtes de fidèles lectrices et lecteurs de mes « fait-maison », vous vous souvenez de l’article où je vous expliquais comment fabriquer vos encres et votre peinture, le tout à base de végétal ? Oui ? Non ? (dans le n° 164 !).Eh bien, cette fois-ci, je vais vous apprendre à fabriquer des peintures uniquement à base de ce qui se trouve dans vos assiettes… Pas de procédé compliqué, puisqu’aujourd’hui on va juste extraire le jus de fruits et légumes très basiques. Curieux ? Alors, suivez-moi !

Comment

On peut utiliser un pilon, un galet ou un écraseur à patates (pour les purées), et dans ce cas, il vous faut un filtre à café permanent pour filtrer la pulpe.
Moi, comme je me suis offert un extracteur de jus manuel, je n’utilise plus que ça !
Alors, bien sûr, pour les crâneurs qui ont une centrifugeuse, c’est encore plus rapide et plus simple : en un rien de temps, on obtient plein de jus colorés qui, si l’on a une petite “foif” (c’est une contraction de faim et soif), peuvent même être avalés – ou comment faire boire de la peinture à des enfants…

Pour l’écraseur, le pilon et les galets : mettre les végétaux en petits morceaux dans le bol et écraser jusqu’à obtenir un jus, ajouter un peu d’eau si nécessaire. Filtrer.

Avec quoi

Tous les fruits et légumes « rendent » leur jus, mais certains sont plus généreux que d’autres.

Les fruits et légumes utilisés vont dépendre de la saison évidemment, et on n’obtiendra pas tout à fait les mêmes tons sur un même végétal s’il est en début ou en fin de saison.

Je vous détaille les fruits et légumes les plus couramment utilisés selon les saisons, mais cette liste n’est pas exhaustive, bien évidemment !

♦ Printemps : betterave, blette, carotte, céleri, choux, épinard, fraise, framboise, frisée, laitue, kiwi, ortie, petit pois…

♦ Été : abricot, blette, carotte, cassis, céleri, cerise, concombre, courgette, coquelicot, épinard, melon, myrtille, ortie, petit pois, roses, salades, tomate…

♦ Automne : blette, brocoli, carotte, céleri, choux, concombre, courgette, épinard, fraise, framboise, mûre, myrtille, ortie, potiron, raisin noir, salades, tomate…

♦ Hiver : betterave, brocoli, carotte, choux, céleri, chou rouge, épinard, kiwi, clémentine, mâche, mandarine, orange, orange sanguine, poireau (feuilles vertes), potiron…

Mise en œuvre

Couper les fruits et les légumes en petits morceaux et les mettre dans l’ustensile choisi (ici c’est donc un extracteur de jus manuel), tourner la manivelle et récupérer le jus.

Dans certains jus, on peut s’amuser à ajouter des ingrédients, comme du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude ou même du citron. Ils peuvent avoir un effet sur les variations de tons de certains végétaux.
Vous verrez aussi que la couleur de la peinture juste posée sur le papier va évoluer au fur et à mesure du séchage.

La betterave

Donne un joli rose foncé – qui vire au rose pâle, voire orange très pâle (chair) si on insiste un peu sur le vinaigre blanc, violacé clair avec du bicarbonate de soude et qui ne change pratiquement pas avec du jus de citron.

Le brocoli

Donne un vert plutôt foncé – inutile d’ajouter du vinaigre, du bicarbonate ou du citron, les tons restent sensiblement les mêmes.

Le cassis

Donne un bleu mauve assez joli – qui vire un poil plus clair avec du vinaigre blanc, au bleu vert avec du bicarbonate de soude et au violet lumineux avec du jus de citron.

Le chou rouge

Donne un joli bleu/violet – qui vire au bleu franc avec du vinaigre blanc, au vert avec du bicarbonate de soude et au violet franc avec du jus de citron.

La framboise

Donne un super beau rouge vif quand il vient d’être fait, qui devient peu à peu rose violacé – qui vire un peu plus foncé avec du vinaigre blanc, vire au gris avec du bicarbonate de soude et reste rose violacé avec du jus de citron.

Le groseille

Donne à peu de chose près les mêmes résultats que la framboise, mais les teintes sont plus douces.

La mûre

Donne un beau violet foncé – qui vire un peu plus clair avec du vinaigre blanc, comme avec le jus de citron, mais qui devient gris foncé avec le bicarbonate de soude.

La myrtille

Donne un beau violet lumineux – qui vire au violet bleu avec du vinaigre blanc, au gris bleu avec du bicarbonate de soude et au violet lumineux plus clair avec du jus de citron.

L’orange

Donne un jaune plutôt pâle – inutile d’ajouter vinaigre, bicarbonate ou citron, les tons restent sensiblement les mêmes.

Sur la photo ci-contre, vous pouvez voir une petite partie des couleurs qu’on peut obtenir avec quelques végétaux assez communs. Bien évidemment, tous les fruits rouges ici (cassis, framboise, mûre, myrtille, groseille) étaient surgelés, puisque ce n’est pas encore la saison. Et je n’ai pas trouvé de fraise…

Généralités

Il faut savoir que les couleurs sont instables et restent éphémères. Elles pâlissent au fur et à mesure des mois, mais ça a un côté sympa, puisque ça permet de pouvoir en faire et refaire tout au long des saisons avec des végétaux différents.

♥ Petite astuce : ajouter un peu d’alun à la peinture la fait tenir un peu plus longtemps et ça a la faculté d’illuminer certains jus.

Les peintures restent très fluides et légères. Si on souhaite leur donner plus d’épaisseur, on peut y incorporer du blanc de Meudon, de la fécule de maïs ou de pomme de terre, de la farine… qui vont aider à épaissir la matière afin qu’elle se fixe plus facilement sur le papier. On peut aussi ajouter un peu de colle (eau + farine) comme liant.
Avec cette technique, les tons sont plus atténués, donc il faut avoir la main plus lourde avec la « peinture ». On peut aussi ajouter de la gomme d’acacia si on préfère garder le côté translucide des jus.

La majorité des végétaux sauvages donnent des nuances de vert (ortie, herbe, feuilles d’arbres en tout genre…), ce qui est tout à fait normal puisque c’est la couleur de la nature, celle de la photosynthèse… C’est pour cette raison que je vous ai proposé des végétaux qui enrichissent un peu la palette.
On peut trouver d’autres sources de peinture naturelle dans les fleurs, les plantes et les arbres de nos jardins et de la nature : pétales de souci, de coquelicot, d’hibiscus, de géranium, de dahlia…
Et ces jolies peintures naturelles peuvent aussi servir à teinter des tissus. Teintes qui disparaîtront progressivement au lavage puisqu’on n’utilise pas de mordant, mais qui peuvent être intéressantes si vous fabriquez des vêtements de poupée, par exemple… Libre à vous de faire marcher votre imagination.

Voilà pour cette jolie et douce peinture naturelle… Si vous avez d’autres suggestions, idées et/ou questions, n’hésitez pas : lateliereconaturel.net, je vous répondrai avec plaisir.

En attendant, passez un joli mois d’avril, plein de poissons ! Bien chaleureusement

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