communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Le syndrome du vol sous-clavier

Un malaise à bout de bras

Un malaise, un vertige ou tout simplement des troubles neurologiques ou visuels survenant lors d’un mouvement effectué par un bras ?
Il s’agit peut-être d’un syndrome du vol sous-clavier, autrement dit d’une dérivation du sang qui délaisse le cerveau.

Le syndrome du vol sous-clavier (SVSC), qu’on appelle également syndrome de vol de la sous-clavière ou encore syndrome de la sous-clavière voleuse, est une pathologie vasculaire rare, dont les symptômes inquiétants peuvent mener aux urgences. Cette pathologie est facile à diagnostiquer dès lors que la circonstance de survenue est clairement établie (et donc recherchée) : un effort du membre supérieur, un mouvement particulier ou une mise du bras dans une certaine position.

Petit rappel anatomique

Impossible d’aborder ce problème sans quelques rappels physiologiques et anatomiques : • Tout comme le cœur et les reins, le cerveau est un organe dit « noble ». Cette notion physiologique importante se traduit par l’obligation pour l’organe en question d’être constamment irrigué par le sang, quelles que soient les circonstances. La diminution du débit sanguin cérébral se manifeste notamment par un malaise. • Tout effort physique ou mouvement particulier nécessite un surcroît d’oxygène, d’où une augmentation naturelle de la vascularisation dans le membre concerné. • Les artères vertébrales qui cheminent dans le cou pour irriguer le cerveau s’abouchent sur les artères qui irriguent les bras, les artères sous-clavières droite et gauche. De sorte que de chaque côté, l’artère vertébrale et l’artère sous-clavière partagent au début le même tronc artériel. • Au niveau du cerveau, les artères cérébrales partagent un réseau artériel dédié appelé « Polygone de Willis », qui irrigue le cerveau.

Conflit d’intérêt

Il peut exister un « conflit d’intérêt » dans certaines circonstances entre le cerveau, qui a besoin en permanence d’être alimenté par le sang, et les deux bras, qui peuvent être très demandeurs de sang dès lors qu’ils sont soumis à des efforts exigeants (sports, activités de loisir, activités professionnelles…) ou tout simplement lorsqu’ils se mobilisent.

Obstruction de l’artère

Le syndrome du vol sous-clavier est lié à l’obstruction partielle ou complète de l’artère sous-clavière en amont de la naissance de l’artère vertébrale. Le sang ne peut arriver au bras, il passe donc à contre-courant par l’artère vertébrale qui s’abouche à l’artère sous-clavière et, au lieu de monter vers le cerveau, il redescend dans l’artère vertébrale pour court-circuiter la portion d’artère sous-clavière qui ne laisse pas passer le sang. Ce sang provient du Polygone de Willis. C’est autant de sang dévié vers le bras qui n’arrive donc pas au cerveau comme prévu.

De l’athérome aux malformations osseuses

Ce syndrome ne survient qu’en certaines circonstances, notamment lorsque l’artère vertébrale est en partie obstruée.

Et lorsque l’artère n’est pas en cause, ce sont les reliefs osseux du voisinage qui compriment l’artère sous-clavière. Dans son trajet normal, l’artère sous-clavière passe entre la clavicule et la première côte.

Malaises et autres troubles neurologiques

Le syndrome du vol sous-clavier se manifeste par un cortège de symptômes neurologiques liés au défaut d’irrigation du cerveau. Fait essentiel dans le diagnostic (il faut donc le signaler au médecin !), ces symptômes surviennent lors de la mobilisation du bras du côté de l’artère sous-clavière obstruée, qu’il s’agisse de simples mouvements, d’une position particulière du bras ou encore d’efforts musculaires qui nécessitent un apport de sang supplémentaire. Il peut s’agir de malaises, de vertiges ou encore de troubles visuels, comme la perte de la vision latérale dans l’un des deux yeux (hémianopsie). Enfin, malgré la dérivation sanguine, cet apport de sang n’est pas toujours suffisant pour irriguer le bras, qui peut devenir douloureux à l’effort. La prise de la tension artérielle dans les deux bras permet de retrouver une différence significative avec une tension artérielle diminuée du côté de l’artère sous-clavière responsable.

Seul le traitement chirurgical permet de traiter ce syndrome. Il consiste à retirer l’obstruction artérielle ou à faire un pontage pour enjamber la zone obstruée.

Pièges diagnostiques

• Tumeurs cérébrales
Obstruction de l’artère carotidienne, l’une des grosses artères nourricières du cerveau
Artériosclérose des autres artères cérébrales.

Pour lire la suite

Déjà abonné·e, connectez-vous !

Magazine

À lire aussi

Névralgie pudendale, la maladie des gens assis

Douleurs périnéales à la position assise, brûlures anales ou au niveau des organes génitaux, les symptômes de la névralgie pudendale, qu’on appelle aussi «syndrome du canal d’Alcock», sont insupportables. De nombreux Français souffriraient de cette compression nerveuse, encore trop souvent méconnue des médecins et des chirurgiens.

Inscrivez-vous à
Pour ne rien rater
Notre lettre info
1 à 2 envois par mois