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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Faites vous-même votre oya !

Pour que vos plantes n'aient jamais soif

Ce mois-ci, je vais vous expliquer comment aider les plantes à ne pas stresser…  
Zen sera le maître mot de ce mois ! 

Bon, ok, il ne fait pas super chaud ! Mais le printemps sera bientôt là, alors on va faire comme si le soleil brillait de mille feux et on va aller faire un tour au jardin !

Les plantes stressent pour différentes raisons, Angela vous explique pourquoi dans son article page 76 du Rebelle-Santé n° 223. Plusieurs facteurs sont en cause, mais ce mois-ci on va voir ensemble comment gérer le stress hydrique grâce à un moyen simple et facile à mettre en œuvre… 

Le stress hydrique 

Avec le changement climatique qui s’annonce, il va falloir trouver des solutions rapidement si on veut pouvoir conserver, dans nos jardins, nos petites plantes bien aimées.

Le premier conseil que je vous donnerai sera de sélectionner les plantes qui résisteront le plus à ce changement et qui auront besoin de moins d’eau que d’autres belles gourmandes. Celles qui sauront se naturaliser seront moins fragiles que les autres.

Et le second conseil sera d’aller lire l’article d’Angela*.

Les solutions

⇒ Le paillage* : c’est évidemment la première chose à faire, ne jamais laisser le sol nu, c’est une des bases du jardinage éveillé. Si on observe la Nature, on se rend compte que jamais un sol ne reste nu longtemps, alors comme Elle sait mieux que nous ce qui est bon pour Elle, autant l’imiter.

⇒ L’ombre*, aux plus fortes heures de chaleur, est également nécessaire pour éviter l’évaporation trop forte.

L’arrosage conscient* aux bonnes heures et bonnes conditions, c’est un autre des points importants. 

Et la solution qui nous intéresse aujourd’hui, une réserve d’eau nécessaire au pied des plantes avec une petite chose très habile et qui nous vient de la nuit des temps : le Oya (ou Olla en espagnol). 

Les oyas 

C’est une technique ancestrale d’arrosage, qui a entre 2000 et 4000 ans d’existence (tout le monde n’est pas d’accord). À l’origine, ce sont des jarres ou des amphores en terre cuite microporeuse avec un couvercle. On les remplit d’eau et on les enterre au pied des plantes, afin d’irriguer en profondeur au niveau des racines. 

C’est le système no stress et zen par excellence

⇒ On utilise de l’eau de pluie pour éviter les eaux trop calcaires qui risquent de rendre la terre cuite moins poreuse à la longue.

⇒ On sait que, plus on arrose en surface, moins les racines iront chercher en profondeur l’eau dont elles ont besoin, ce qui les fragilise. Avec cette technique, les racines s’installent en profondeur et feront d’autant mieux leur boulot de « sécurisation » et de stabilité (plus de tenue et moins de risque au vent).

L’arrosage en profondeur évite aussi la prolifération des adventices (mauvaises herbes) puisque l’eau ne ruisselle plus en surface. De plus, pas de risque de mouiller le feuillage (ce qui peut provoquer à la longue des maladies).

S’adapte au terrain et à la météo : plus la terre sera saturée d’eau et plus l’écoulement sera ralenti.

Permet de faire entre 50 et 60 % d’économie d’eau, non négligeable pour le futur qui nous attend. 

L’eau a le temps de prendre la température du sol avant d’être « distribuée », donc pas de choc thermique pour les racines.

⇒ Même si l’écoulement s’adapte naturellement à la météo et à la nature du sol, on augmente la taille du pot, selon le type de terre et le besoin en eau de la plante. Plus le sol est drainant, plus on a besoin d’eau, donc plus le pot sera grand. Idem si la plante a de gros besoins en eau.

⇒ L’effet de succion des racines va contribuer à réguler le débit de l’eau.

⇒ Bien sûr, cette solution est valable pour toutes les plantes, que ce soit au potager ou au jardin d’ornement, sur nos terrasses pour nos plantes en pot, mais aussi pour nos amis les Arbres, qui souffrent de plus en plus du manque d’eau, d’année en année. Je me souviens d’une fin d’été où tous les arbres de la Nature commençaient à souffrir du manque d’eau, ils avaient perdu leurs feuilles bien avant l’automne et c’est la première fois que je visualisais sérieusement le réchauffement climatique. Cette année-là, j’ai vraiment pris conscience de ce que pourrait être notre avenir sans eau.

⇒ Le seul inconvénient qu’on peut lui trouver, c’est qu’il ne permet pas un travail du sol mécanique sur de grandes surfaces, le travail manuel reste de mise.

⇒ L’hiver, on ne remplira pas nos oyas, afin de ne pas faire geler nos contenants en terre cuite. On en profitera pour les nettoyer (voir paragraphe Entretien). 

Pour fabriquer ses oyas

On va utiliser des cache-pots en terre cuite que l’on trouve partout en jardinerie ou en seconde main chez les copains. Des soucoupes en terre cuite de même diamètre que les pots serviront de couvercle. Évitez autant que possible le plastique (qui chauffe et contribue à l’évaporation de l’eau). 

Attention ! Qui dit cache-pot dit pot sans trou dans le fond !

Il existe une fabrication avec des pots de terre cuite classiques, avec un trou au fond pour l’écoulement d’eau, qu’on doit boucher avec du mortier. On retourne ensuite un pot sur l’autre, on ferme le tout avec ledit mortier, et on obtient une forme de losange. Je trouve cette fabrication moins simple à faire et le gros inconvénient, c’est la complication pour entretenir ce système. Une fois enterré, il est beaucoup plus difficile de le déterrer pour l’entretenir sans générer un chamboulement des strates superficielles du sol. De plus, on ne peut pas en brosser l’intérieur puisque les 2 pots sont scellés, même si l’entretien n’est pas obligatoire (mais dans les régions calcaires, ça peut devenir indispensable au bout de quelques années d’utilisation).

Je préfère mes oyas à moi, avec un seul cache-pot et sans trou, c’est plus simple et plus pratique… Si vraiment vous n’avez que des pots troués, vous pouvez toujours les boucher avec un bouchon de liège qui va gonfler avec l’humidité.

Taille des pots

Je vous indique différentes dimensions. Leur efficacité dans le sol va dépendre de leur capacité à contenir plus ou moins d’eau. On ne va pas mettre des pots de la même taille s’il s’agit d’un bac, d’une jardinière ou d’un massif.

*

Contenance en eau par rapport au diamètre irrigué (en moyenne) avec taille des pots correspondants

– Un pot de 9 cm de diamètre (Ø) contient environ 300 ml et irrigue une zone de 20 cm de diamètre.
– 11 cm de Ø = 500 ml = 30 cm
– 15 cm de Ø = 1,2 litre = 40 cm
– 17 cm de Ø = 1,5 litre = 45 cm
– 23 cm de Ø = 4,3 litres = 60/70 cm
– 25 cm de Ø = 5,5 litres = 80 cm
– 29 cm de Ø = 10 litres = 1 m.

Exemples :

♦ Bac (ou massif) carré de 1 m x 1 m, on utilisera 1 pot de 29 cm de diamètre pour une contenance de 10 litres.

♦ Bac (ou massif) allongé de 1 m x 1 m 50 = 2 pots de 27 cm de diamètre (contenance 7,8 litres) espacés régulièrement.

♦ Bac ou massif encore plus long, 1 m x 4 m = 4 pots de 29 cm qu’on mettra à 50 cm du premier bord et ensuite espacés de 1 m chacun.

♦ Jardinière ou plante en pot = petits pots de type 5-7 cm (environ 100/150 ml), voire 9 cm (300 ml) de diamètre, mais mieux vaut en mettre plusieurs petits qu’un seul gros. C’est préférable afin que la plante ait suffisamment d’espace, mais aussi pour une question d’esthétique.  

♦ Plante au jardin isolée = pot de 15 cm de diamètre (environ 1,2 litre).

♦ Arbuste ou arbre = pot de 25-29 cm de diamètre (5,5 à 10 litres).

♦ Buttes du potager = pot de 21-25 cm de diamètre (3 à 5,5 litres).

Utilisation

⇒ Choisir la taille selon les plantes et faire un trou de la taille du oya.

⇒ Installer le oya en laissant dépasser quelques centimètres au-dessus du sol.

*

⇒ Remettre la terre tout autour pour stabiliser et remplir le oya d’eau.

*

⇒ Mettre le couvercle, peu importe le sens, du moment que ça ferme correctement.

*

⇒ Recouvrir d’une belle couche de paille pour garder la fraîcheur et éviter une évaporation trop rapide. 

*

⇒ En général, on remplit le oya une fois par semaine, mais tout va dépendre de sa taille et de la météo.

⇒ Si on doit s’absenter plus d’une semaine, demander à une connaissance de venir vérifier le niveau du oya tous les 8 jours. On peut aussi bien arroser la couche de paille dessous et dessus avant de partir afin de garder un maximum d’humidité. Pas d’arrosage en pleine chaleur, plutôt le soir si possible ou au moins le matin tôt !

Entretien

Presque aucun… En fait, on profitera juste de l’hiver pour nettoyer les oyas.

⇒ Enlever le couvercle, vider le surplus d’eau si besoin et nettoyer l’intérieur du pot avec une brosse dure. 

⇒ On peut aussi sortir complètement le pot afin de brosser l’extérieur, surtout dans les régions où le calcaire est très présent, car celui-ci peut finir par nuire à la porosité de la terre cuite au fil des années. Sortir le pot entièrement de terre pour faire un nettoyage anticalcaire avec du vinaigre blanc pur, rincer à l’eau claire avant de le réinstaller. Et là, vous vous apercevrez que les racines s’installent tout autour du pot, profitant de l’eau qui leur est offerte, et que son emplacement est bien délimité, ce qui permet de ne pas abîmer les racines au moment où vous remettez le pot en place.

⇒ Ne jamais laisser les racines à nu, le replacer immédiatement après nettoyage.

Le oya est une perle pour nos jardins, petits ou grands !
Alors, si vous avez des questions, n’hésitez pas, envoyez vos mails à lateliereconaturel.net  ou passez me voir à St-Savinien (17350) à la boutique Les Secrets de l’Alchimiste. Je vous répondrai et vous accueillerai avec plaisir !

Bien chaleureusement

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