L’anosmie ou quand l’odorat vient à manquer
Si perdre l’odorat, autrement dit souffrir d’une anosmie, est aisément compréhensible en temps de rhume, il en est tout autre lorsqu’elle survient de façon inattendue. Certaines personnes la découvrent en étant contaminées par le Covid-19. D’autres pathologies peuvent également la provoquer.
Cette épidémie de coronavirus aura permis de faire connaître cette curieuse pathologie, l’anosmie, autrement dit le manque d’odorat, une situation que l’on expérimente lors d’un rhume sévère. Mais les rhinites purulentes et autres infections n’en sont pas les seules responsables. Dans certains cas, l’anosmie peut être le signal d’alarme d’une pathologie grave ou bien être congénitale (syndrome de Kallmann-De Morsier) ou s’accompagner d’une perte du goût (agueusie). Dans tous les cas, elle nécessite un bilan à la recherche de sa cause (voir encadré).
Quand sentir est important.
À choisir entre la perte de la vue, de l’audition ou de l’odorat, nul doute que vous choisiriez cette dernière. Et pourtant, perdre l’odorat peut avoir des conséquences importantes. Par exemple, 75 % des plus de 80 ans souffrent de troubles sévères de l’odorat avec, comme corollaire, un désintérêt pour l’alimentation aux conséquences graves en matière de santé (fonte musculaire, fatigue, carences nutritives…). Un bon odorat est donc indispensable à la qualité de vie. Mal tolérée, l’anosmie se complique parfois d’une dépression, de troubles de la libido ou d’une anxiété. Enfin, la perte de l’odorat peut être également un signal d’alarme, par exemple de développement de tumeurs cérébrales dans l’une des zones du réseau sensoriel olfactif.
Autres troubles de l’odorat
• Cacosmie : perception d’une odeur désagréable qui n’existe pourtant pas dans l’environnement
• Parosmie : perception erronée d’une odeur
• Phantosmie : hallucination olfactive
• Syndrome d’intolérance aux odeurs : ensemble de symptômes hétéroclites lors de l’olfaction d’une odeur particulière et indésirable : malaise, maux de tête, fatigue, perte de mémoire, picotements dans la gorge, douleurs thoraciques, abdominales ou oculaires.
Des récepteurs…
Schématiquement, l’odorat résulte de la stimulation de cellules sensorielles. On dénombre environ 500 récepteurs de l’odorat qui sont renouvelés en permanence. Ces récepteurs sont stimulés par des composés chimiques fournissant une information sur l’environnement. Les signaux nerveux empruntent ensuite le nerf olfactif qui informe le bulbe olfactif, une zone dédiée à l’olfaction, située au niveau de la partie inférieure du cortex frontal, sous la racine du nez.
… aux émotions
Le signal olfactif ne s’arrête pas au bulbe olfactif. Du bulbe olfactif partent ensuite des signaux en direction de l’hippocampe, de l’amygdale, de l’hypothalamus, du thalamus, du cortex visuel et enfin du cortex piriforme. Toutes ces formations cérébrales jouent alors leur rôle de mémoire, d’émotions, de peurs ou de stimulations diverses (faim). L’odorat est donc intimement lié à notre vie passée et à nos émotions (la fameuse madeleine de Proust).
Infections
Les rhinites purulentes aiguës peuvent s’accompagner d’une perte de l’odorat, définitive parfois. Mais d’autres pathologies sont aussi concernées comme les polypes nasosinusiens, les infections dentaires
ou les interventions chirurgicales sur les sinus.
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