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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Un gros orteil douloureux après un traumatisme ?

Et si c'était une fracture des os sésamoïdes ?

Une douleur sous l’articulation du gros orteil à la marche ? Il s’agit peut-être d’une fracture des os sésamoïdes du gros orteil, une pathologie encore trop insuffisamment diagnostiquée. 

Une fracture des os sésamoïdes du gros orteil non diagnostiquée a peut-être malheureusement coûté sa carrière prometteuse à un jeune espoir du football français en 2015*. En cause, des chocs répétés sous le gros orteil lors de la course à pied certes, mais aussi peut-être la méconnaissance de cette pathologie plutôt rare. Il faut donc y penser dès lors que survient une douleur plantaire sous l’articulation du gros orteil, autrement dit au niveau de l’articulation métatarso-phalangienne.

Métatarsalgie

Toute métatarsalgie (douleur d’un métatarse) sans origine évidente comme une fracture du premier métatarse, de la première phalange ou sans lésion cutanée ou tendineuse, devrait faire évoquer de principe une lésion des os sésamoïdes, a fortiori lorsque la douleur s’accompagne d’une tuméfaction ou d’une inflammation. L’autre signe assez évocateur est une douleur sous l’articulation lorsqu’on fléchit l’orteil vers le haut, une position qui met en tension les tissus mous sous l’orteil, à l’origine d’une compression des os.

Facteurs de risques

• Sports en charge (danse, gymnastique, course à pied, badminton…)
• Chaussures inadaptées
• Chute
• Port de talons hauts
• Pieds cambrés ou arqués
• Hallux valgus
• Oignons.

Un petit peu d’anatomie

Difficile de parler de cette fracture sans aborder l’anatomie du gros orteil. Les os sésamoïdes, que l’on peut retrouver dans d’autres zones anatomiques (main, rotule…), correspondent à des petites formations osseuses à peine plus grandes qu’un grain de riz. Plus que des os, ce sont des vestiges ligamentaires. Au niveau du gros orteil, ils sont situés sous la tête du métatarse du gros orteil, avant la naissance de la première phalange. De ce fait, ils sont très exposés aux chocs liés à la marche, à la course et aux chutes en contrebas avec atterrissage sur le pied.

Du diagnostic…

À défaut d’une radiographie, pour laquelle les lésions peuvent être difficiles à interpréter, le diagnostic comporte plus souvent un examen d’imagerie (IRM, scintigraphie) qui montre l’atteinte : fracture, écrasement, déplacement, luxation, ostéonécrose, éro­sion, ostéophytes (becs de perroquet), déminéralisation. Enfin, dans certains cas, les douleurs peuvent être liées à une véritable algodystrophie de ces os.

Pièges diagnostiques

• Arthrite
• Arthrose
• Hyperkératose (verrue, cal…)
• Goutte.

… au traitement

Le traitement comporte la mise au repos de l’articulation pendant au moins 4 à 6 semaines. Le port de chaussures adaptées à semelle épaisse et correctement serrées est important, de même que l’utilisation d’orthèses. Dans certains cas, il est recommandé d’immobiliser l’articulation (chaussure chirurgicale). 

Sinon, il faudra recourir à l’électrothérapie (ultrasons, laser), aux injections diverses (corticoïdes, AINS,
anesthésiques locaux…). Ce n’est qu’en cas d’échec des différents traitements que peut être envisagée une intervention chirurgicale. En moyenne, 90 % des blessés retourneront à leur sport après le traitement dans un délai de 4 semaines à 6 mois.

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