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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Faire sécher des végétaux

Profitez, hors saison, de la beauté et des propriétés de nombreuses plantes : testez le séchage !

Pendant des millénaires, les humains ont utilisé la méthode du séchage pour conserver des feuilles, des fleurs, des fruits et des légumes. Aujourd’hui, cette pratique, assez économique, est remise au goût du jour et les usages des plantes séchées sont divers : 

⇒ les fleurs ou les feuillages pour la décoration

⇒ les plantes entières ou certains de leurs organes pour :

– les consommer en infusion, décoction ou séchés (lamelles de fruits, de légumes ; feuilles ou poudre d’aromatiques…)
– fabriquer des produits cosmétiques, d’hygiène…
– fabriquer des produits de traitement pour les plantes ou les animaux domestiques.

Le séchage « maison » donne, en principe, de bons résultats. Inutile, sauf pour sécher de grandes quantités de plantes, de vous lancer dans des investissements importants. Un peu de savoir-faire et un peu de matériel suffisent !

Quelques principes à retenir pour le séchage « maison »

Les plantes sont très riches en eau, entre 60 et 90 %. Le séchage consiste à ramener rapidement cette teneur en eau autour de 10 à 12 %, seuil au-dessous duquel les bactéries cessent de se développer. Bien sûr, sans réduire la quantité des principes actifs ou des pigments (1) de la plante et encore moins les dénaturer.

Le séchage, quelle que soit la technique utilisée, évapore l’eau de la plante ; l’air qui traverse les plantes se charge de cette eau, puis est évacué. 

Comment évaluer la quantité à récolter ?

* Il faut avoir une idée de la perte de poids après séchage. 

On dispose de taux (poids sec / poids humide) qui sont indicatifs, car ils varient suivant les espèces, l’âge de la plante et les conditions de culture… 

Voici quelques ordres de grandeur : 

• 900 g à 1 kg de feuilles fraîches donnent 200 g environ de feuilles sèches ; 
• pour les fleurs, le taux est quasiment le même ; 
• pour les racines, on estime que 700 g de racines fraîches fournissent 200 g de matière sèche. 

Deux points importants pour sécher efficacement :

⇒ générer une circulation d’air suffisante ; le plus simple est d’utiliser la différence de température entre l’air qui entre et l’air qui sort pour créer ce flux ;

⇒ réchauffer l’air qui traverse les plantes, car cela abaisse son hygrométrie et augmente son pouvoir séchant.

Lorsque la teneur en eau des plantes est stabilisée à 10-12 %, celles-ci ne risquent plus aucune
dégradation (moisissure, bactérioses, viroses…). Or, une plante « stabilisée », pour être en équilibre avec l’humidité de l’air ambiant, peut se réhydrater légèrement de façon réversible, et alors elle risque, par exemple, de moisir. Il est donc important d’éviter une variation trop importante de l’hygrométrie.

Les plantes peuvent, presque toutes, être séchées. Cependant, plus la plante est riche en eau et a des tissus charnus, plus le temps de séchage sera long et/ou plus l’énergie à fournir sera importante. 

Un temps de séchage trop long expose la plante :

La température de séchage, en séchage familial (2), doit être assez constante, autour de 30 à 35 °C, en évitant de dépasser les 38 °C pour préserver la qualité des plantes.

Le séchage se fait dans l’obscurité pour préserver les pigments, responsables de la couleur, et les principes actifs des plantes.

*

Réussir la récolte

⇒ Si vous cueillez vos plantes, faites-le dans un endroit exempt de pollution ou de contaminations (produits phytosanitaires, proximité des routes ou voies ferrées…).

⇒ Récoltez lorsque l’air est sec. 

Si vous voulez les faire sécher pour les utiliser en tisane, récoltez-les en fin de matinée pour les parties aériennes, lorsque la rosée a disparu, et dans l’après-midi pour les racines.

⇒ Récoltez des plantes ou des organes sains.

⇒ Pour des raisons écologiques, récoltez uniquement les parties de la plante qui seront utilisées, répartissez le prélèvement sur plusieurs pieds et adaptez-le à vos besoins (voir encadré ci-dessus). 

⇒ Récoltez au bon stade.

• Les fleurs et les boutons floraux se cueillent en tout début d’épanouissement, les fruits en début de maturation. 

• Les feuilles se récoltent lorsqu’elles sont bien développées et encore jeunes, en principe au moment de l’épanouissement des boutons floraux. Attention, il y a quelques exceptions : chez l’ortie piquante, la récolte se fait à la formation des boutons floraux, et les feuilles de menthe sont plus riches en principes actifs en pleine floraison !

• Les racines se récoltent en automne ou au début du printemps ; d’autres, comme le pissenlit, ont les mêmes propriétés tout au long du cycle végétatif.

*

Choisir les plantes à cultiver pour les faire sécher

Les plantes à bouquet

Les espèces habituellement utilisées sont nombreuses, n’hésitez pas cependant à faire par vous-même quelques essais. 

On les fait sécher en bouquet en enlevant les feuilles.

Les plantes du potager

Passons rapidement sur les plus courantes : menthe, verveine, sauge, origan, sarriette, et voyons celles qui méritent d’enrichir nos habitudes… 

Au potager, certains légumes peuvent être stockés en lamelles séchées, ensuite on les réhydrate pour faire des sauces ou une garniture. Si le séchage des piments est une pratique ancienne, celui des tomates tend à se développer, tout comme le séchage des lamelles de fenouil, de carotte, de betterave, de radis noir…

Les fruits

⇒ La plupart sont charnus et donc demandent de l’énergie pour être séchés. Il vaut mieux, par conséquent, disposer d’un système de séchage, type four solaire, qui produit une énergie quasiment sans impact sur le bilan carbone. 

Si l’été est très chaud, sur une clayette, posez un papier ou un tissu qui absorbe l’humidité, étalez les fruits et couvrez-les avec un tissu léger avant de les laisser sécher au soleil. 

⇒ Ça marche bien avec les framboises, le raisin, les lamelles d’abricots, de pommes, le sureau, l’ananas… : voilà des friandises sans sucre ajouté, délicieuses toute l’année le matin dans les céréales ou le yaourt, que vous pourrez emporter pour grignoter !

*

Préparer les plantes avant le séchage

⇒ Étalez votre récolte à l’extérieur dans un endroit à l’ombre pendant 2 à 3 heures. Les insectes auront le temps de s’éclipser et vous pourrez éliminer les morceaux de plantes étrangers (brin d’herbe, « mauvaise herbe »…) ainsi que les parties non saines de votre récolte. Ce travail est plus important lorsqu’on récolte dans la nature. 

⇒ Nettoyez vos plantes : passez rapidement les parties aériennes à l’eau, égouttez-les bien et mettez-les à sécher dans un courant d’air à l’ombre. Pour les racines, le brossage à sec peut suffire, autrement lavez-les et séchez-les à l’éponge ensuite.

⇒ Ne séchez que les parties utiles de la plante, excepté pour le séchage en bouquet suspendu, dans ce cas, on fait le tri après. En séchage à plat en clayette ou dans un déshydrateur,  séparez les différentes parties : tige, feuilles, fleurs, et parfois racines. Cette opération est importante car la tige, tant qu’elle le peut, rétrocède de l’eau aux feuilles et aux fleurs qu’elle porte. Pour les fleurs destinées aux bouquets secs, on élimine très souvent les feuilles. 

⇒ Coupez des tronçons ou des lamelles pour réduire le temps de séchage des organes charnus (fruits-légumes) ou mucilagineux (racines de guimauve, par exemple). Les tronçons de racines seront débités dans le sens de la longueur, ce qui permet d’éliminer les larves qui ont installé des galeries.

(1) La préservation des pigments est importante pour les fleurs séchées dont on veut conserver au maximum la couleur. 
(2) Sans appareil ou dispositif technique.

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