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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Faites vous-même votre lombri-composteur

Et si je vous proposais un petit bricolage pas compliqué et drôlement pratique, destiné autant aux gens des villes qu'aux gens des champs ? Ça vous dirait un petit composteur "de salon" ? Vous ne connaissez pas ? Vraiment pas ?... Alors suivez-moi, je vous explique comment ça marche.  

Le concept

Comme son nom l’indique (lombricomposteur ou vermicomposteur), on va travailler de concert avec des petits vers. Ces petits vers – pas n’importe lesquels – vont vivre, manger, digérer dans nos déchets de cuisine – pas n’importe lesquels non plus – et nous offrir du bon compost pour nos cultures au jardin, au balcon ou dans nos maisons.

Ce sont 2 bacs (ou plus) qu’on superpose. On a, de haut en bas :

⇒ un premier bac, fermé, qui contient le compost et les vers au boulot ; c’est ici qu’on verse nos déchets et que nos nouveaux amis bossent pour nous donner du merveilleux compost. 

On peut rajouter autant de bacs que l’on veut si on a une grosse consommation de compost au même moment. Les vers se baladeront d’un bac à l’autre puisqu’ils sont troués (les bacs).

⇒ le bac du dessous récupère le lombrithé, ce liquide qui s’écoule du compost et qui sert de fertilisant à tous les végétaux.

Il faut compter au minimum 3 à 4 mois après l’installation pour obtenir notre premier compost. Le fait d’avoir un ou 2 bacs supplémentaires nous permet d’en avoir régulièrement. 

Le compost ainsi obtenu nous donne un terreau très fin, au pH pratiquement neutre, qui n’a rien à envier à celui qu’on trouve en jardinerie. Comme le terreau, il va permettre d’améliorer la structure du sol, de mieux drainer celui-ci et d’apporter des matières organiques complètement décomposées à nos végétaux, quels qu’ils soient. Semis, amendement (matériau apporté à un sol pour améliorer sa qualité), plantation de tous les végétaux : plantes vertes, potager, fleurs, que ce soit au jardin ou au balcon dans nos jardinières…

Et en plus, le composteur avale et réduit au 1/5e le poids des déchets qu’on lui offre. C’est-à-dire que pour 5 kg de déchets, on obtiendra au final 1 kg de compost !  

L’avantage

⇒ Le principal est bien de transformer nos déchets sans avoir besoin de jardin ou d’un grand espace dédié à cela.

⇒ C’est de pouvoir l’avoir dans notre maison, et même dans notre véhicule, pour les nomades.

⇒ Aucune odeur si l’utilisation est correcte.

⇒ C’est facile à faire et à la portée de tous.

⇒ C’est aussi à portée de main et super pratique de ne pas galoper au fond du jardin à chaque fois qu’on a des déchets de cuisine.

⇒ On le fait sur-mesure ; si on a juste une toute petite cuisine et peu de place, on peut en faire un mini ou un tout en hauteur.

⇒ On récupère de l’engrais liquide afin de nourrir nos petites plantes, le fameux lombrithé.

⇒ Peu de manutention : une fois le bac de compost mûr vidé sur vos plantations, il suffit juste, si vous avez plusieurs bacs, de faire remonter ce bac en position haute et de le remplir à nouveau. 

Quels déchets

On va devoir apporter du carbone, de l’azote, de l’oxygène et de l’humidité afin d’aider nos petits vers à se nourrir correctement, mais aussi un peu de calcium pour réduire au maximum l’acidité. 

Donc, pour ça, on va y mettre :

⇒ papier, carton brun, rouleaux de papier toilette, boîtes d’œufs

⇒ déchets organiques, épluchures et résidus de fruits et légumes cuits ou crus, végétaux sans bois

⇒ marc et filtres à café, thés, tisanes et leurs sachets respectifs

⇒ coquillages et coquilles d’œufs broyés, presque réduits en poudre.

Et on évitera les aliments qui apportent de l’acidité ou trop difficiles à être transformés :

• agrumes ou alors en très petits morceaux et très secs

• pas de gras ni de déchets animaux (produits laitiers, œufs, viande, poisson interdits) 

• on évitera aussi tout ce qui est ail, oignon et blanc de poireau

•  sachez que la rhubarbe est toxique pour nos nouveaux copains. 

À éviter aussi !

•Les trop grosses quantités de déchets d’un seul coup et puis rien pendant 2 jours. Si on est végétarien et gros mangeur de légumes et de fruits, mieux vaut avoir un petit seau hermétique où on entrepose nos déchets et en donner petit à petit à nos locataires.

• La température trop basse ou trop haute. L’idéal se situe entre 15 et 25 °C. En dessous de 5 °C, les vers entrent en hibernation, et au-dessus
de 30 °C, ils meurent.

• Les trop gros morceaux, qu’ils viennent de végétaux ou de carton/papier. Découpez de tout petits morceaux afin qu’ils soient plus vite transformés par les vers et ne fermentent pas, ce qui est problématique pour eux.

• Mettre trop de papier/carton par rapport aux déchets organiques, l’équilibre doit être maintenu. Comme pour les végétaux, entreposez vos papiers/cartons si vous en avez beaucoup et mélangez-les à parts égales.

Les vers, nos nouveaux potes pour la vie

Pas n’importe lesquels. Ceux avec lesquels je bosse s’appellent Eisenia foetida ou andrei, ce sont des petits vers rouges de 5-8 cm de long qui vivent dans la couche supérieure du sol. Pour 500 g de vers, il faut en moyenne 250 g de déchets par jour. Ils digèrent et transforment la moitié de leur poids par jour ! Prévoyez à la base, avant la fabrication, la grosseur des bacs, mais il faut savoir que la population se régule d’elle-même selon la nourriture fournie.

Sur internet, on trouve des vers (plus2vers.com) ainsi que plein d’infos, notamment où en trouver près de chez soi. 

Mais si on est joueur, on peut aussi aller en chercher dans la nature.

✓ Remplir un seau, percé dans le fond, avec des déchets organiques. N’oubliez pas le marc de café, c’est le chocolat liégeois des vers.

✓ Trouver un coin humide et ombragé en forêt ou dans un bois. 

✓ Retourner le seau sur l’humus et l’enterrer un peu pour éviter que le seau ne bouge. 

✓ Les feuilles sèches et branchettes déjà sur place vont faire office de carton et de papier.

✓ Attendre plusieurs semaines et soulever le seau. Surprise !

OU

✓ Pendant plusieurs jours d’affilée, déposer du marc de café et des filtres toujours au même endroit dans le jardin. Comme ils en raffolent, les vers ne tarderont pas à venir s’y loger.

OU

✓ Trouver un tas de fumier et aller à la pêche aux vers. 

La fabrication

Matériel et matières premières

⇒ 3 bacs en plastique ou bois ou polystyrène* avec leurs couvercles, qui s’empilent

•1 bac en plastique (BL) qui servira à récupérer le lombrithé

•1, 2 bacs ou plus (BT) où les vers vont travailler 

⇒ 1 robinet de récupérateur d’eau 

avec ses joints

⇒ 1 perceuse avec mèches de 1 mm et 5 mm 

⇒ 1 pistolet à colle

*personnellement, j’ai récupéré de vieux bacs en plastique ; vous pouvez utiliser des caisses de vin en bois ou des caisses en polystyrène que je trouve peu pratiques ; le bois est lourd (oui, je vieillis…) et le polystyrène s’effrite au fil du temps.

Pour une famille de 4 personnes, la taille idéale pour les bacs, c’est 15 à 20 litres. S’ils sont noirs, c’est encore mieux car nos copains tortillards doivent être dans l’obscurité.

Montage

1/ Faire des petits trous de 1 mm dans le haut des 4 coins de tous les bacs.

*

2/ Prendre le bac BL et tracer un point à 3 cm du bas (ça évite que le dépôt dans le fond du bac ne bouche le robinet).

3/ Positionner le robinet et tracer le contour au feutre. C’est là qu’on va insérer le robinet.

*

 4/ Faire des trous le long du tracé avec la mèche de 5 mm, puis découper. Nettoyer au couteau si besoin pour égaliser et adoucir les bords.

*

5/ Insérer le robinet, mettre les joints et vérifier l’étanchéité.

*

6/ Coller les couvercles sur les dessous des bacs BT au pistolet à colle.

*

7/ Faire des trous de 5 mm partout dans le fond des bacs BT en traversant les couvercles. 

**

8/ Empiler les bacs les uns sur les autres, vérifier qu’ils s’empilent parfaitement et fermer avec le couvercle.

*

9/ Le lombricomposteur est fini !

Le fonctionnement

Démarrage

Au départ, on va utiliser un seul bac BT, on ajoutera l’autre quand celui-ci sera plein.

Pour obtenir un compost utilisable, il faut compter entre 3 et 4 mois, mais si vous êtes du genre impatient, vous pouvez gagner du temps en incorporant beaucoup plus de terreau que de déchets. 

Je vous indique d’abord ma façon à moi de faire ma litière, que je pratique depuis longtemps.

1/ Dans le bac BT, mettre du carton et du papier en petits morceaux, des coquilles d’œufs broyées, des épluchures en petits morceaux, un peu de terreau. 

2/ Vaporiser un peu d’eau, bien mélanger et y mettre les vers. Leur population se régulant d’elle-même, une poignée suffit pour un bac d’une dizaine de litres. 

3/ Poser un morceau de tissu humide dessus pour débuter. 

4/ Poser ce bac sur le bac BL et fermer avec le couvercle.

5/ Attendre 15 jours avant de rajouter d’autres déchets organiques. 6/ On enlève le morceau de tissu à ce moment-là si l’humidité est suffisante. Normalement, les vers doivent maintenir l’humidité.

OU, si on veut démarrer plus vite : 

– pour 250 g de vers
– 4 parts de terreau 
– 1 part d’eau
– 1 part de carton brun en petits morceaux 
– 1 part de déchets organiques en tout petits morceaux

1/ Mettre dans le bac BT le carton et les déchets organiques, bien mélanger. 

2/ Verser le terreau et l’eau puis mélanger à nouveau.

3/ Ajouter les vers et poser un morceau de tissu dessus.

4/ Poser le bac BT sur le bac BL et fermer avec le couvercle.

5/ Attendre 15 jours avant de rajouter des déchets organiques.

Mieux vaut aller très doucement sur le démarrage, on apporte un tout petit peu de déchets au début, en augmentant les doses au fur et à mesure que les vers se multiplient. Si des odeurs, de la moisissure et/ou de la fermentation apparaissent dans les bacs, c’est qu’on a voulu aller trop vite. Le secret, c’est la modération et la patience ! 

Utilisation

1/ Déposer à parts égales les déchets organiques et le carton/papier en tout petits morceaux.

2/ Ajouter régulièrement des coquilles d’œufs broyées (presque en poudre).

3/ Au fur et à mesure de leur travail, les vers se déplaceront d’eux-mêmes vers le haut.

4/ On continue toujours à rajouter peu à peu de la matière. 

5/ Quand le niveau atteint est à 3 cm du couvercle, on installe un autre bac par-dessus avec une litière et les vers migreront d’eux-mêmes dans celui-là pour continuer leur boulot.

6/ Si quelques vers ne veulent pas déménager, sortir leur bac du dessous, le poser sur celui du haut et le laisser ouvert. La lumière chassera les petits égarés vers le bac du dessous, leur nouveau logis.

7/ Au fur et à mesure, l’humidité coulera dans le bac BL et vous pourrez extraire du fertilisant extra pour vos plantations, quelles qu’elles soient. On l’appelle le lombrithé et il est à diluer au 1/10e – c’est-à-dire qu’il faut 1 litre de lombrithé pour 10 litres d’eau.

Le génie de ce concept, c’est qu’on peut se fabriquer un composteur sur-mesure, selon la taille de la cuisine. La récup’ de bacs permet aussi de s’en faire un qui ne coûte vraiment pas cher. Ici, j’ai récupéré des bacs plastiques dont 2 des couvercles étaient fendus. La fabrication du mien m’a coûté environ 6 €, le prix du robinet… Elle est pas belle, la Vie ? 

Comme d’habitude, si vous avez des questions, je suis là : lateliereconaturel.net ou en direct à la boutique : Les Secrets de l’Alchimiste à Saint-Savinien – 17350 (sauf les lundis, mercredis et dimanches). 

Bien chaleureusement,

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