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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Des brebis dans mon jardin – Le vivant dans la pratique

Souvenez-vous, en 2016, je vous racontais comment j’avais adopté deux brebis pour entretenir mon jardin. Vous êtes nombreux et nombreuses, depuis, à me demander des nouvelles. En cinq ans, il s’est passé beaucoup de choses. Ella et Bianca vont bien, le troupeau s’est même agrandi. Il fallait que je vous raconte…

Un déménagement et deux nouvelles recrues plus tard, dans mon nouveau chez moi, les brebis sont aussi chez elles. S’il faut tirer un bilan de cette cohabitation, c’est avant tout de la joie, des parties de rigolade et plein d’amour, mais il y a aussi parfois quelques petits désagréments qu’il faut savoir gérer, anticiper, réparer.

Comme tous les matins, je vais dire bonjour aux brebis. Elles ont leurs habitudes et je sais où les trouver, avachies sous l’arbre qu’elles ont adopté ou sous leur abri. La routine. De bonne heure, je les surprends en général au saut du lit. Elles redressent la tête, surtout les deux plus jeunes, qui me saluent parfois d’un bêlement, les deux plus vieilles sont mieux averties et ont tendance à m’ignorer comme pour me faire comprendre leur agacement : je trouble leur paisible repos. Quand l’une se décide enfin à venir me voir, les autres viennent aussi. Les câlins commencent, quelques gratouilles et coups de tête affectueux. Je sais tout de suite si quelque chose ne va pas, s’il fait trop chaud ou si elles en ont marre de la pluie, et surtout, si elles veulent que je les change de pré. Bianca, la cheffe, joue les éclaireuses. Elle sautille le long du filet qui sert de clôture pour me signifier qu’elle a la bougeotte et qu’il est temps d’aller ailleurs. Mais il ne faut pas forcément l’écouter. C’est à moi de faire le tour du terrain et d’évaluer ce qu’il reste à manger avant d’envisager de les déplacer dans l’endroit le plus approprié.

Deux nouvelles venues : Marylin et Betty

Il y a un peu plus d’un an, nous avons déménagé. La propriétaire de la maison où nous étions a voulu la récupérer et nous avons dû chercher un nouvel endroit dans nos moyens et qui puisse accueillir les animaux avec un minimum d’un hectare pour les faire pâturer. Nous avons finalement trouvé une maison dans une campagne plus reculée, un petit coin idéal dans le Loiret pour accueillir toute la famille des humains et non-humains. Tout est affaire de compromis, la possibilité du télétravail, favorisé par le confinement, nous permet de nous offrir ce mode de vie. Dès le départ, il est évident que si on adopte des animaux, on s’engage à ne pas les abandonner. C’est aussi la raison pour laquelle, quand nous étions en location, nous nous étions interdits d’avoir plus de deux brebis. Pourtant et parce que je les aime, j’avais aussi pensé à la tristesse que pourrait ressentir celle qui reste, le jour où l’une ou l’autre viendrait à disparaître, en affrontant la solitude. Je serai désespérée le jour où ça arrivera, mais la question de la mort est un problème qui se prépare dès lors qu’on choisit de cohabiter avec des animaux.

Après avoir fait l’acquisition de ce nouveau terrain, où les brebis ont à disposition deux belles prairies, je n’ai pas su résister. Au mois de décembre, mon ami le berger m’a appelée. Il avait deux petites agnelles abandonnées par leurs mères qu’il me proposait d’adopter.

L’une toute blanche est de race limousine, l’autre est noire croisée solognote avec une petite touffe blanche sur le front. Elle ressemble davantage dans la physionomie à celles que j’avais déjà : Ella et Bianca.

C’est ainsi que Marylin et Betty ont débarqué en renfort, portant à quatre mon petit cheptel. Je les ai nourries au biberon pendant trois mois comme je l’avais fait pour leurs aînées. C’est aussi un choix. Les brebis élevées au biberon sont handicapantes – car indisciplinées et trop proches des humains – pour le berger qui souhaite mener un troupeau. La plupart finissent à l’abattoir. Elles sont au contraire idéales pour tous ceux qui veulent, comme moi, des animaux de compagnie et qui n’ont aucune velléité de faire de l’élevage. C’est d’ailleurs également pour cette raison que je n’ai pas de mâles, pour éviter les reproductions, et les problématiques qui se posent avec la gestion des troupeaux. Les brebis, même de compagnie, conservent leur instinct grégaire. Ella et Bianca ont rapidement intégré les deux plus jeunes pour former un petit troupeau. En huit mois, celles-ci ont bien grossi et presqu’atteint leur taille adulte.

Chacune a son caractère. Je les distingue au premier coup d’oeil et même rien qu’à leur voix. Marylin la blanche, avec sa voix de stentor, n’a finalement rien d’une reine des Pin-up. Quant à Betty la noire, très gourmande, sa silhouette se rapproche plus d’un tonnelet que de celle de Betty Boop. Les prénoms révèlent ainsi les limites de nos inspirations et de nos intuitions… Bianca, la noire plus âgée, blanchit au fil des années, quant à Ella, elle reste de loin la plus grasse. Si je m’écoutais, j’en prendrais encore d’autres, mais il faut rester raisonnable selon les possibilités de l’espace à disposition.

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Dans le magazine du mois de mars, je racontais comment j’avais décidé d’adopter deux brebis pour entretenir le terrain de deux hectares autour de ma maison. Je me préparais. Les agnelles sont finalement arrivées le 24 mai, âgées de tout juste un mois. Retour sur une adoption.

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