Sensibilité aux ondes et à l’encre du papier…
Un lecteur, Monsieur R. du Puy-de-Dôme a écrit, via la rédaction de Rebelle-Santé, à Émeline Dozeville, (voir : Émeline ou le parcours d’une électro-hypersensible). Voici son témoignage.
Bravo Émeline !
Je ne consulterai pas EMOV sur Internet (cité dans l’article en question, EMOV = Mouvement des Victimes des Ondes ÉlectroMagnétiques, NDLR) et vous comprendrez pourquoi ma lettre est manuscrite, car il y a plus de 10 ans que je ne peux plus utiliser un ordinateur.
Mais je peux ajouter un témoignage. J’ai actuellement 76 ans et je suis en bonne santé, à part “une certaine sensibilité”.
En 2005, quand j’ai pris ma retraite, j’étais déjà obligé de limiter au maximum le travail sur ordinateur (j’étais technicien dans un laboratoire du CNRS à Clermont-Ferrand). Et à la maison, je devais m’éloigner de plus en plus du téléviseur.
Bref, cette hypersensibilité augmentant sans que je trouve le moyen de m’y opposer, j’ai fini par ne plus pouvoir m’approcher d’un ordinateur, d’un téléviseur puis d’un poste de radio (même fonctionnant avec piles) jusqu’au téléphone filaire ! Quant aux portables, tablettes et assimilés, ils m’interdisent tout simplement d’utiliser les transports en commun. Ajoutons à la liste les ampoules électriques à économie d’énergie. Heureusement, les LED les plus récentes semblent être beaucoup plus tolérables.
Ce en quoi mon cas est un peu particulier : j’éprouve les mêmes symptômes avec le papier imprimé. Ce qui m’oblige à lire à travers une plaque de verre. Pratique !
Les symptômes : d’abord parfois des éternuements puis un enrouement qui descend dans les bronches, s’accroît et produit soudain une douleur de plus en plus vive dans le dos entre les omoplates.
À ce moment-là, il est grand temps de se soustraire à l’attaque ! L’enrouement dure ensuite plusieurs heures.
Et si malgré ces signaux d’alerte, je m’entête ? Une révolte ? Je l’ai fait en 2010 ; ma femme a dû appeler le SAMU et je me suis retrouvé en soins intensifs avec une phlébite grave, double embolie pulmonaire et fibrillation auriculaire paroxystique. Autrement dit, à un doigt de la mort.
Cela suggère que ces ondes, quelles qu’elles soient, aient une action sur la coagulation du sang. Voilà une piste de recherche.
Pour l’anecdote, les médecins de l’hôpital à qui j’ai dit que la cause de mes problèmes étaient les ondes… m’ont envoyé le psy ! Mais après avoir effectué tous les examens possibles, ils n’ont pu trouver aucune cause admissible. Il semble que cela ait un peu évolué depuis. Des médecins osent employer le terme d’électrosensibilité. Mais hélas, comme me l’a expliqué quelqu’un de très bien placé, “tant qu’on n’aura pas trouvé le médicament, la maladie ne sera pas reconnue !” Et les intérêts en jeu sont tellement considérables… Ce ne sont quand même pas quelques gêneurs comme nous qui vont freiner le progrès ! À moins que les gêneurs atteignent la masse critique, grâce à des initiatives comme EMOV. Donc encore bravo !
Un dernier mot : je pratique le Tai-Chi-Chuan depuis plus de 40 ans (et je l’enseigne à un petit groupe). Cette pratique parvient à me régénérer après une exposition nocive. J’encourage donc vivement Émeline à poursuivre dans cette voie (Tai Chi ou Chi Kung).
Et bravo pour Rebelle-Santé ! »
Monsieur R. du Puy-de-Dôme