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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Sucre : on nous prend pour des quiches (industrielles)

En France, il existe un organisme interprofessionnel de la filière du sucre, le Cedus, qui édite chaque mois un petit magazine, « Grain de sucre ». Je le reçois gratuitement depuis des années sans jamais l’avoir demandé, sans doute parce que je suis journaliste… Et il me fait régulièrement bondir.

Dans ce luxueux magazine en papier glacé, on apprend, par exemple, grâce à l’éditorial du Président du Cedus, que les Français connaissent si bien les usages du sucre, ce « produit séculaire », qu’ils en maîtrisent parfaitement les quantités. D’ailleurs, le numéro de mai dernier était justement consacré à l’évolution de notre consommation de sucre du XIXe siècle à nos jours. Et l’édito se termine par des remerciements aux Français pour leur engagement dans la consommation de ce produit local, cet aliment de proximité qu’ils savent apprécier avec tant de mesure (c’est ce qui est écrit !).

Si les épidémies de diabète et de cancers ne faisaient pas tant de ravages, il y aurait de quoi se rouler par terre pour une bonne séance de yoga du rire.

Mais revenons-en au gros dossier consacré à la consommation de sucre au fil des siècles… On y apprend que les lanceurs d’alerte font des raccourcis et que c’est un peu facile de livrer « bruts » les chiffres de consommation de sucre. Certes, on est passé de 1 kg par an et par personne à 35 kg en deux siècles, mais ceci demande une « clarification ».

C’est une question de contexte. Parce que tout a changé en deux siècles. D’ailleurs, d’après ce même article, on mange aussi 4 fois plus de viande, 10 fois plus d’huiles végétales, 10 fois plus de poissons et de fruits de mer… Et que dire de l’eau minérale : on en boit 150 litres alors qu’on en consommait à peine 40 litres en 1950. Sans parler des produits laitiers… Mais à ce sujet, l’article ne donne pas de chiffres. Il faut dire aussi que l’organisme interprofessionnel de la filière « lait », Syndilait, a des points communs avec le Cedus : les deux ont signé un accord avec l’éducation nationale pour intervenir auprès des parents, des enfants et des enseignants afin de diffuser – gratuitement – leurs informations nutritionnelles (en toute objectivité, vous imaginez bien !). Alors, on ne va pas non plus tirer sur les petits copains ! D’autant que la consommation de produits laitiers par an et par habitant, chez nous, est ex æquo avec celle du sucre : 35 kg… Et sans doute les Français savent-ils très bien les déguster avec mesure, comme le sucre…

Peut-être serait-il indispensable de rappeler quelques vérités :

En France, en 2015, 3,7 millions de personnes prenaient un traitement médicamenteux pour le diabète (soit 5,4 % de la population).

Le sucre, que nous consommons avec tant de parcimonie et de raison selon le Cedus, est une vraie calamité pour notre santé, une drogue qui fait des ravages. Je n’invente rien : selon des chercheurs de l’Université de Californie, à San Francisco, le sucre pose un risque pour la santé – en contribuant à environ 35 millions de décès dans le monde chaque année.

Non seulement le diabète est devenu un fléau qui gagne chaque jour du terrain, mais souvenons-nous aussi qu’une cellule cancéreuse a besoin de 18 fois plus de sucre qu’une cellule saine pour exister… Si vous n’êtes pas convaincu.e, sachez qu’on utilise cette particularité pour détecter les tumeurs cancéreuses : le scanner PET (ou TEP en français) est un examen qui met en évidence les zones de l’organisme qui consomment le plus de glucose, permettant ainsi de situer les amas de cellules cancéreuses.

Le sucre, ce sont les morceaux que l’on met dans son café, mais surtout, l’un des ingrédients majeurs des préparations industrielles (aussi bien sucrées que salées) et des aliments raffinés (farine blanche en particulier). Pour en manger moins, mettez au menu des fruits et légumes (entiers, avec leurs fibres), des légumineuses et des céréales complètes, en les choisissant bio évidemment.

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