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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

“Traité par ionisation”

La mention se fait assez rare sur les étiquettes des denrées alimentaires en France. Pourtant, elle est légale, autorisée et dûment réglementée… sans que l’on sache toujours très bien ce qu’elle signifie exactement.

Qu’est-ce que c’est ?

Pour appeler un chat un chat, la «ionisation» est synonyme d’irradiation. Le procédé consiste à exposer les aliments à une source de rayons radioactifs (par le biais de cobalt 60 ou de césium 137) ou de rayons X. L’opération augmente leur durée de vie (par exemple en ralentissant la germination) et limite les risques sanitaires potentiels (notamment en détruisant microorganismes, bactéries, parasites ou moisissures).

On peut irradier les aliments en France ?

Les conditions d’un tel traitement (tant au niveau technique que sur le principe) sont strictement définies par une directive européenne en date du 22 février 1999, transposée en droit français. Ainsi, selon les termes de la loi, la ionisation n’est autorisée que si «elle est justifiée et nécessaire d’un point de vue technologique, ne présente pas de risque pour la santé, est bénéfique pour le consommateur et n’est pas utilisée pour remplacer des mesures d’hygiène et de santé» (le gros intérêt des traitements ionisants, au moins du point de vue industriel, étant qu’ils sont possibles en toute fin de chaîne de fabrication, une fois les produits déjà emballés, ce qui pourrait permettre de se montrer moins exigeant sur les mesures d’hygiène lors de la préparation…).

Les aliments qui peuvent être irradiés en France

– Herbes aromatiques surgelées
– Oignons
– Ail
– Échalotes
– Légumes secs et fruits secs
– Flocons et germes de céréales pour produits laitiers
– Farine de riz
– Gomme arabique
– Viande de volailles
– Viandes de volailles séparées mécaniquement
– Abats de volailles
– Cuisses de grenouilles congelées
– Sang séché, plasma, coagulats
– Crevettes congelées décortiquées ou étêtées
– Blanc d’oeuf
– Caséine, caséinates

Le texte européen définit également une liste restrictive de produits qui peuvent subir ce traitement. Elle se limite aujourd’hui à une seule catégorie de denrées alimentaires : les herbes aromatiques séchées, épices et condiments végétaux.
Mais… il y a un mais. L’Europe a également autorisé les cinq États membres qui en ont fait la demande à déroger à la règle, en leur permettant d’irradier de nombreux autres aliments. Parmi eux, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et… la France.

Que lui reproche-t-on ?

À première vue, la ionisation comporte beaucoup d’avantages : elle ralentit la maturation (principalement des fruits) et empêche la germination (surtout des légumes), autorisant un allongement des délais dans les circuits de distribution et des mises en rayons prolongées sans détérioration de la qualité ; elle tue tous les insectes et autres parasites, qu’ils soient nichés à l’intérieur de l’aliment ou restés à sa surface ; elle supprime toute trace de bactéries ou micro-organismes, assurant une sécurité sanitaire à toute épreuve, sans salmonelle ni listéria. Ce faisant, elle permet un recours moindre à la fois aux conservateurs chimiques et aux pesticides.
Le problème, c’est que la ionisation réussit ce tour de force en modifiant la structure de l’ADN des cellules de l’aliment, ce qui entraîne… leur destruction, ni plus ni moins. En clair, elle tue l’organisme vivant, et propose aux consommateurs des «aliments morts». Peut-elle, par ricochet, avoir une influence sur, cette fois, l’organisme des humains ? Officiellement, et selon l’avis des experts des plus hautes autorités sanitaires internationales, la ionisation est sûre et ne comporte pas de risques pour la santé. Certes, elle ne rend pas les denrées alimentaires radioactives. Mais elle est suspectée, en revanche, et notamment par la CRIIRAD (commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité), de provoquer la formation de radicaux libres, dont certains pourraient avoir un effet nocif sur les chromosomes ou s’avérer cancérogènes. D’autre part, il est prouvé qu’elle ne détruit pas que les micro-organismes indésirables, mais aussi une bonne quantité de vitamines et de micronutriments.

Comment l’éviter ?

Toutes les denrées alimentaires irradiées, ou qui contiennent des ingrédients irradiés même en petites quantités, doivent être clairement étiquetées comme telles, en affichant l’une de ces deux mentions : «Traité par ionisation» ou «Traité par rayonnements ionisants». N’oubliez pas vos lunettes en faisant les courses, quand elle est présente sur un emballage, elle n’y paraît jamais en très gros caractères…

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