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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Une jambe rouge ? Gare à la phlébite !

Appelée également maladie thrombo-embolique, la phlébite correspond à l’occlusion d’une veine profonde, généralement au niveau du mollet.

La phlébite est la hantise de tout médecin qui vient de poser un plâtre de jambe chez un patient ou de prescrire un alitement prolongé. Car la phlébite recèle un risque important : celui de l’embolie pulmonaire, autrement dit la migration dans le flux sanguin de tout ou partie du caillot obstruant la veine vers l’une des deux artères pulmonaires, synonyme de décès lorsque l’embolie est massive. Chaque année, on dénombre entre 300 000 et 400 000 phlébites pour 100 000 embolies pulmonaires (10 000 décès annuels). Vous l’aurez compris, il est essentiel de dépister une phlébite pour la soigner sans tarder.

UN CAILLOT DANS UNE VEINE

Comme on l’a vu, la phlébite* correspond au développement d’un caillot dans une veine profonde de la jambe, le plus souvent dans le mollet, associé parfois à une inflammation de la paroi veineuse. Une maladie fréquente dans la mesure où près de 10 millions de personnes souffrent d’une insuffisance veineuse, autrement dit d’une mauvaise circulation sanguine responsable de jambes lourdes, douleurs, gonflements et autres symptômes de « stase » veineuse (stagnation du sang), comme les varices. En clair, le sang s’accumule dans les jambes et ne parvient pas à remonter suffisamment vers le cœur.

JAMBE ROUGE

Fort heureusement, la phlébite n’est jamais silencieuse et se manifeste assez rapidement par deux symptômes majeurs : une douleur sourde du mollet, spontanée ou lorsque le pied se redresse vers le haut mettant le mollet en tension, ainsi que par une augmentation de taille du mollet qui devient rouge et chaud, un peu comme après une piqûre d’insecte. Une analyse plus fine du mollet peut retrouver un lacis veineux (réseau bleu) visible sur la peau. Enfin, la fièvre et une augmentation du rythme cardiaque sont souvent au rendez-vous.`

ANTICOAGULANTS

La prise en charge peut s’effectuer à domicile ou à l’hôpital. Tout dépend du risque d’embolie pulmonaire. La mise sous anticoagulants doit être immédiate afin de dissoudre le caillot dès lors que le diagnostic est posé, ou suspecté lorsque l’examen clinique ne laisse aucun doute. D’où l’intérêt de l’échodoppler qui va retrouver l’obstruction veineuse. On prescrit généralement de l’héparine « de bas poids moléculaire » (HBPM). Selon les cas, d’autres traitements anticoagulants sont possibles, comme les antivitamines K par voie orale. Un traitement qui peut se prolonger jusqu’à 6 mois parfois. Le port de chaussettes ou de bas de contention, qui facilitent le retour du sang veineux des jambes vers le cœur, est recommandé afin de diminuer les douleurs, d’atténuer la sensation de lourdeur et d’éviter l’installation d’œdèmes. Traitée précocement, la phlébite ne laisse pas de séquelles. Mais, en cas de traitement tardif, des ulcères cutanés sont à craindre.

DES SITUATIONS À RISQUE…

Vous l’aurez compris, tout ce qui favorise la stagnation du sang dans les veines augmente le risque de phlébite :

  • Sédentarité ou position assise prolongée
  • Station debout prolongée
  • Accouchement
  • Chaleur
  • Alitement prolongé, d’où la mise sous anticoagulants fréquente lors d’une hospitalisation
  • Acte orthopédique avec immobilisation (fracture de jambe, plâtre…)
  • Traumatisme de la jambe
  • Surcharge pondérale
  • Cancer
  • Voyage en avion
  • Tabagisme
  • Hypercoagulabilité du sang
  • Déshydratation
  • Port de chaussettes ou bottes trop serrées au mollet.

Et enfin, l’âge avancé et le fait d’être une femme, a fortiori sous contraceptif oral ou en traitement substitutif de la ménopause, constituent des facteurs de risque supplémentaires.

… ET UNE PRÉVENTION ASSEZ FACILE !

La prise en charge de ce qui peut l’être (pratique d’un sport ou de la marche à pied, perte de poids, levers fréquents dans l’avion ou au travail, contraction du mollet sous un plâtre, arrêt du tabac, hydratation suffisante, marche dans l’eau de mer, surélévation du pied de lit de plusieurs centimètres, alimentation pauvre en viande rouge privilégiant les légumes et le poisson…) et la prescription d’anticoagulants en prévention permettent de limiter les risques.

* On parle de paraphlébite ou de périphlébite lorsque l’inflammation concerne une veine sous-cutanée ou des varices plutôt superficielles.

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