Rebelle-Santé n° 218

2,00 3,00 

Septembre 2019

Dans ce numéro :

• Le profilage alimentaire quand on ne sait plus quoi manger pour aller mieux.
• Lumbago les mouvements qui soulage !
• Enfants hyperactifs, et si on les laissait vivre leur hyper-activité?
• Troubles du spectre autistique, la nutri-stratégie à mettre en oeuvre. Explications de Didier Le Bail.
Nathalie Aupareur nous donne quelques recettes cosmétiques simples et faciles réalisées avec de l’huile essentielle de bois de rose.

Et dans le Petit Journal : Faites vos fleurs de Bach et le brottrunk, un aliment santé totalement naturel.

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Caractéristiques

UGS : N/A Catégorie :

Et si c’était du placebo ?

Mais qu’ont donc mangé les hargneux anti-homéopathie qui veulent à tout prix que les petits granules soient déremboursés ? Tout le monde le sait, ce remboursement représente une infime goutte d’eau dans le budget de l’assurance maladie et les raisons de ce choix ne peuvent pas être économiques : quand une personne habituée à confier sa santé à son médecin devra débourser quelques euros pour avaler son Allium cepa en cas de rhume, elle risque d’insister pour une autre prescription… L’alternative sera non seulement chimique, mais plus chère. Et la Sécu y perdra. Non, l’argument économique ne tient pas.

Alors est-ce simplement la haine de « ceux qui en ont marre qu’on les prenne pour des zozos » qui se manifeste ainsi ? On ne peut pas expliquer scientifiquement comment fonctionne l’homéopathie, donc on la met dans le grand sac du charlatanisme et on tape dessus pour se défouler ? Peut-être…

Le dirigeant d’un laboratoire touché par ces décisions gouvernementales me disait récemment que la polémique actuelle existait déjà du temps d’Hahnemann (qui a « inventé » l’homéopathie) : il y avait déjà, à cette époque, ceux qui voulaient comprendre et ceux qui voulaient soigner. Bien entendu, c’est génial de comprendre comment fonctionne un médicament, mais s’il est efficace et sans effet secondaire, pourquoi le mépriser tant qu’on n’a pas percé les mystères de son efficacité ? Et avec lui toutes celles et tous ceux qui y ont recours ? Parce qu’on estime que c’est un placebo ? En ce qui concerne l’homéopathie, les résultats sur les animaux ou les bébés devraient suffire à contredire cette hypothèse, mais quand bien même ! Quelle importance ? Si les détracteurs de l’homéopathie sont si convaincus que les granules n’ont qu’un effet placebo, pourquoi ne les laissent-ils pas agir ainsi ? Après tout, un placebo, c’est un médicament efficace dont on ne peut expliquer le mécanisme d’action, non ? Un médicament sans effet secondaire… ne mérite-t-il pas notre considération ? Et la leur ?

Je me sens définitivement plus proche de celles et ceux qui veulent soigner que de ceux qui refusent ce qu’ils ne comprennent pas.

Et imaginons que la science – qui n’est pas au bout de ses surprises, et c’est rassurant – découvre demain comment agissent ces petits granules de lactose imprégnés d’une solution ne contenant plus de molécule « active »… Je les vois d’ici les grands détracteurs. Ils oublieront instantanément leur position pour en enfourcher une nouvelle. Demi-tour, toutes ! Ce ne serait pas la première fois qu’un péremptoire – ce sont souvent des hommes, même si cela ne leur est pas réservé – contradicteur hargneux oublie toutes les sottises qu’il a pu proférées. Un célèbre médecin télégénique ne l’a-t-il pas déjà fait ? Ou encore un grand professeur anti-jeûne devenu prescripteur de cette pratique qu’il jugeait dangereuse et vantée par des fous ? Les détracteurs retourneront leur veste en un instant et deviendront amnésiques. C’est agaçant, mais le plus vite serait tout de même le mieux.

Je vous souhaite une très belle fin d’été,
Sophie Lacoste

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