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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Mathieu Thomas, le sport pour rester debout

Mathieu Thomas

Champion d’Europe de parabadminton en 2023 en double hommes, Mathieu Thomas fonce aujourd’hui vers les Jeux Paralympiques de Paris, où il compte bien viser l’Or.
Son handicap, qu’il a longtemps voulu cacher, est désormais son moteur et sa plus grande fierté. Cet éternel optimiste, qui a soif de revanche sur la vie, s’est lancé deux grands défis pour l’été prochain : représenter brillamment la France et sensibiliser au handicap invisible.

En le voyant s’approcher, il est difficile de deviner son histoire. Mathieu Thomas est très grand, imposant, athlétique. Il affiche un sourire éclatant. Cependant, nos yeux sont tout de suite attirés par sa jambe droite, qui est entièrement recouverte de tatouages. Au-delà d’un aspect esthétique, le fait de la mettre en lumière de cette manière a une signification bien particulière. “Cela ne se voit pas tout de suite, mais je suis handicapé. J’ai une paralysie de la cuisse droite suite à un cancer vécu à l’âge de 17 ans.” Ce mot, “handicapé”, Mathieu n’a pas toujours eu la même facilité à le prononcer. Il a même mis très longtemps à l’accepter. “Je cachais ma situation à tout prix. J’ai volontairement rendu mon handicap invisible jusqu’à mes 30 ans.” Neuf ans plus tard, Mathieu est totalement en paix avec son histoire. Et compte bien la partager au monde entier.

Ralentissement forcé

“Préparer les Jeux Paralympiques, c’est devenu mon rêve du jour au lendemain”, raconte-t-il. Rien ne le destinait à faire les Jeux Olympiques, ni même à en rêver. Même s’il touchait à tous les sports étant enfant et qu’il était passionné de basket, il avait tiré un trait sur cet aspect de sa vie après son cancer. “Petit, j’ai fait du foot, de l’escrime et surtout du basket. Il faut dire que j’avais le physique adéquat, avec mon 1 mètre 92 !” Mathieu s’entraînait plusieurs fois par semaine. Ce sport, c’était son loisir, sa passion, son lien social et ça rythmait sa vie. Mais il ne pensait pas en faire une carrière, jamais. À partir de ses 12 ans, Mathieu ressent des douleurs dans la jambe droite. Les médecins ne trouvent rien, décrètent que c’est dû à sa croissance. Lui pensait que c’était plus grave que ça. “Je sentais dans mon corps qu’il y avait un vrai problème.” À 17 ans, il part en vacances d’été avec des copains et ceux-ci lui font remarquer que sa jambe droite est plus fine que l’autre. Mathieu commence à s’interroger sérieusement. De retour chez lui en septembre, il court chez son médecin renouveler son certificat médical pour le basket et mentionne le problème. “J’ai demandé s’il était possible de me prescrire des séances de kiné. Je ne pensais pas que cela irait plus loin.” Le médecin, consciencieux, fait le test du coup de marteau sur la rotule, pour voir si sa jambe répond bien. Aucune réaction. Commence alors une batterie d’examens. On écarte rapidement la myopathie, la sclérose en plaques, un problème sur les nerfs… Mathieu passe une IRM de l’abdomen et là, très mauvaise surprise : on se rend compte qu’il a une tumeur dans le bas-ventre. C’est elle qui comprime son nerf et provoque l’atrophie du muscle. “À ce moment-là, je ne réagis pas trop. On va voir un spécialiste à l’hôpital Cochin, qui me parle directement de cancer. Je ne réagis toujours pas vraiment. Il me dit qu’il faut faire une biopsie la semaine suivante, je réponds que ça ne m’arrange pas trop, parce que je ne veux pas rater les cours. J’ai le bac à la fin de l’année, tout ça. Il me dit alors une phrase qui restera ancrée en moi : “Il y a plus important dans la vie que le bac.” Ça peut paraître bête, mais à 17 ans, rien n’est plus important que le bac. J’ai pris conscience de la gravité à cet instant-là.” L’intervention révèle en effet une tumeur maligne.

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