communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

À la conquête de l’espace !

L’architecture au jardin

Créez de nouveaux espaces, de nouvelles perspectives avec toujours plus de plantes : installez un mur végétal au jardin.

Des plantes qui se lancent à la conquête de nouveaux espaces hors-sol, il en existe dans la nature. Ce ne sont pas nécessairement des grimpantes, ce sont des épiphytes. Elles s’installent sur d’autres plantes sans les parasiter, elles couvrent plus ou moins leurs supports ou retombent en rideau ; les sous-bois des forêts tropicales en offrent de splendides exemples.
Chez nous, tout le monde connaît les lichens, mousses ou fougères qui constituent de modestes, mais ravissants écosystèmes suspendus ou verticaux.
Plus classiques, ces petites plantes qui s’installent, dès qu’une anfractuosité d’un mur ou d’une surface quelconque devient habitable. Observez avec attention les murs ; sans intervention humaine, ils évoluent, passent par divers stades et deviennent des écosystèmes plus ou moins riches, excellents réservoirs d’auxiliaires pour la lutte biologique au jardin.

DU DISPOSITIF ARCHITECTURAL…
Ces architectures naturelles ont inspiré architectes, paysagistes et jardiniers qui les ont transposées dans les espaces publics ou dans nos habitats, à l’extérieur comme à l’intérieur, ceci grâce, entre autres, aux possibilités offertes par la culture hydroponique*. Au-delà du propos architectural, reconstituer un écosystème naturel mural offre des avantages divers : régulation hygrométrique, voire assèchement des surfaces, isolation thermique en hiver comme en été, isolation phonique, protection contre la pollution urbaine et les effets corrosifs sur les matériaux, filtration des eaux de ruissellement, dépollution de l’air, effet décoratif et déstressant… Bref, les avantages de ces installations sont nombreux si elles sont bien pensées et bien entretenues !

… AU « PARAVENT » DE JARDIN !
Pourquoi ne pas tenter l’expérience et introduire dans votre jardin une surface végétale verticale ? Faisons une petite revue des intérêts que cela pourrait avoir en fonction des situations.
> Une plus-value esthétique : c’est un élément de décor supplémentaire. Il permet d’introduire de nouveaux volumes, de nouvelles perspectives, des surfaces de couleurs différentes ou variées.
> Une plus-value sensorielle : au jardin, on pense trop souvent les aménagements pour ce qu’ils donnent à voir ; profitez de cette installation pour solliciter d’autres sens. Imaginez un mur odorant : surfinias, œillets, sauges, violettes, arabis, alysse… Installez pour l’occasion des exotiques qui seront abritées l’hiver : hoya, jasmin…Pensez aux aromatiques : thym, mélisse, santoline, menthe, verveine, lavande, nepeta.
Pourquoi pas un mur à toucher : toucher les plantes pour qu’elles expriment leurs odeurs (thym, mélisse, géranium odorant…) ou leur douceur, comme les oreilles d’ours ou Stachis lanata.
> Des avantages écologiques : on peut concevoir le petit mur végétal pour augmenter l’hébergement des auxiliaires, l’attractivité pour les insectes mellifères, ou encore pour favoriser le maintien de certaines espèces fragiles (papillons), ou bien plus globalement pour contribuer à la biodiversité…
> Et bien d’autres avantages : la séparation de certaines zones du jardin, le coin repas séparé du potager peut devenir plus convivial, la dissimulation du composteur mettra en valeur un espace loisir, etc. Installer les fraisiers à la verticale permet un gain de place non négligeable lorsque l’on a un petit jardin.

QUELQUES NOTIONS À PRENDRE EN COMPTE
Créer une surface de culture verticale artificielle nécessite d’avoir à l’esprit quelques constantes liées au fonctionnement des plantes et aux caractéristiques du substrat.
> Les plantes évaporent de grandes quantités d’eau pour vivre et fabriquer leurs organes et donc absorbent des volumes assez considérables, ceci dépend bien sûr de la température, du vent, de l’hygrométrie. Pour fabriquer 1 g d’organe,  les plantes peuvent évaporer de 150 à 900 g d’eau suivant les espèces et les situations.

> Pour l’alimentation en eau, plusieurs solutions :
La gravité : l’eau s’écoule du haut vers le bas du système naturellement, la pression doit être suffisante pour amener l’eau à la verticale du panneau.
La capillarité : l’eau  « grimpe » vers le sommet (effet de mèche), il faut un support qui conduise bien le flux et une alimentation en eau continue à la base ; les plantes les moins gourmandes seront en haut. L’installation d’une pompe vaut essentiellement sur de grands dispositifs ou lorsque le fonctionnement se fait en circuit fermé avec recyclage de la solution nutritive.

> Suivant le type d’installation, la culture se fait avec très peu de terre ou pas du tout ; un apport en nutriments sous forme d’une irrigation fertilisante ou d’une solution nutritive (en culture hydroponique) est nécessaire. Dans tous les cas, le pH de l’eau sera aux environs de 6 et la solution riche en azote, phosphore, potasse, magnésium, calcium, ainsi que des oligo-éléments (bore, manganèse…).

> Le poids d’une surface cultivée verticale peut être assez important ; les conditions et l’efficacité de la fixation sont essentielles pour la sécurité. La masse s’accroît nettement avec la mise en culture et en eau ; les dispositifs où la terre est utilisée sont lourds (densité moyenne de la terre : 1,2). Les contenants et supports doivent être adaptés.

QUELLES PLANTES CHOISIR ?
Les espèces végétales les plus adaptées sont celles qui n’ont pas un trop grand développement aérien et racinaire et les plantes qui retombent. Après, à vous de jouer : mur qui change à chaque saison, mur unicolore, mur en camaïeu, mur aromatique, mur de fraises, mur pour une collection botanique, mur d’orchidées à mettre à l’abri en hiver… L’essentiel est de prévoir l’exposition et l’arrosage en fonction.

Pour vous donner quelques idées :
> un paravent printanier : les crocus, les perce-neige, les narcisses nains, les tulipes naines, les pensées, les violettes, les oxalis…
> un jardin vertical aromatique et gourmand : menthe, mélisse, ciboule, persil chinois, persil frisé, estragon, fraises, cornichons,  bourrache, sauge, capucines, courges pendantes, tomates cerises, haricots d’Espagne…
> un mur végétal pour l’été : dans les dégradés de bleu, assemblez ageratum, surfinia, campanules, sauges…

Pour lire la suite

Déjà abonné·e, connectez-vous !

Magazine

À lire aussi

La protection de la nuit, un enjeu pour l’ensemble du vivant

Éteignez les lumières ! En France, la production de lumière artificielle a quasiment doublé en vingt ans. La pollution lumineuse devient un problème sérieux qui concerne l’ensemble du vivant. Médecins, scientifiques, biologistes, astronomes tirent la sonnette d’alarme pour faire valoir les bienfaits de la nuit. La lutte pour l’obscurité est devenue essentielle mais s’oppose à des traditions millénaires de culte de la lumière.

Pour nous prémunir du risque de nouvelles pandémies…

« Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et la Covid-19 relève du surréalisme, pas de la science », déclarait Luc Ferry dans L’Express du 30 mars 2020, contredisant ce qu’affirme pourtant la soixantaine de scientifiques du monde entier que Marie-Monique Robin a pu interroger pendant le premier confinement. Son livre La Fabrique des pandémies réunit ces entretiens dans une enquête passionnante qui explique comment la déforestation, l’extension des monocultures, l’élevage industriel et la globalisation favorisent l’émergence et la propagation de nouvelles maladies. Non seulement la pandémie de Sars-CoV-2 était prévisible, mais elle en annonce d’autres.

Inscrivez-vous à
Pour ne rien rater
Notre lettre info
1 à 2 envois par mois