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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Académie des sciences : le scandale des OGM

Suivi de "Juste retour de manivelle" de Sophie Lacoste

L’académicien Paul Deheuvels, pourtant éminent spécialiste en statistique, n’a pas été consulté lorsque l’Académie des Sciences a publié un communiqué discréditant les résultats de l’étude sur les OGM, menée par Gilles-Eric Séralini. Ulcéré par ces méthodes, Paul Deheuvels revient sur cette affaire où pressions et conflits d’intérêts ont pris le dessus.

SOUVENEZ-VOUS
C’était en septembre 2012, la nouvelle avait fait l’effet d’une bombe : pour la première fois une étude indépendante montrait les dangers liés à l’ingestion d’une plante OGM.

L’expérience (1) avait étudié pendant 2 ans les effets du maïs OGM NK 603 sur une population de 200 rats. Les animaux nourris aux OGM mouraient plus vite et présentaient davantage de tumeurs que leurs congénères tests. La presse s’était émue de ces résultats jusqu’à ce que des voix s’élèvent pour contester l’étude. Il y eut d’abord une tribune libre de 40 chercheurs qui dénoncèrent ces résultats, criant au « coup médiatique » et puis ce fut le tour des Académies. Sans aucune concertation interne, l’Académie des sciences puis les 5 autres académies majeures avaient publié un communiqué qui descendait en flèche les travaux de Gilles-Eric Séralini, contestant notamment l’aspect statistique des résultats. Pour les observateurs éclairés, pas de doute : les lobbies avaient repris la main pour inverser la tendance dans l’opinion publique. L’académicien Paul Deheuvels, Directeur du Laboratoire de Statistique Théorique et Appliquée de l’Université de Paris VI, n’avait pas été consulté pour la rédaction de ce communiqué. Choqué par ce procédé indigne d’une Académie, il revient sur cet épisode.

Christophe Guyon : Comment avez-vous appris la position de l’Académie des sciences sur cette affaire ?
Paul Deheuvels : En novembre 2012 à l’occasion d’une séance solennelle de remises de prix de l’Académie, j’ai échangé quelques propos avec l’un de mes confrères de l’Institut, le professeur Alain-Jacques Valleron, spécialiste de bio-statistiques, pour lequel j’ai, par ailleurs, une grande estime. Il m’a alors signalé que l’Académie préparait un communiqué sur l’article de Gilles-Eric Séralini.
Comme je suis actuellement le seul membre de l’Académie des sciences spécialisé à 100% en statistique, je me suis étonné du fait que je n’avais pas été consulté pour juger cette recherche, alors que celle-ci avait un important contenu statistique. Alain-Jacques Valleron m’a déclaré qu’il trouvait cette étude complètement nulle : selon lui, elle ne valait rien, elle ne démontrait rien, et ne méritait que d’être vouée aux gémonies. Je lui ai, en retour, présenté une opinion exactement inverse, avec de solides arguments, que j’ai tâché de faire valoir.

Au cours de cette discussion, j’ai incidemment appris que le professeur Jean-François Bach, président de l’Académie, avait l’intention de rendre public un avis très critique sur cette même étude. Trouvant cela bizarre j’ai demandé à entrer en contact avec Bach. Dès le lendemain, il m’a joint par téléphone en me disant qu’il considérait que le travail du professeur Séralini devait être catégoriquement rejeté. Je lui ai, bien entendu, exposé mes arguments concluant à une position inverse de la sienne. Au cours de cet échange, le professeur Bach a bien voulu modérer ses affirmations, en me disant que, sur le fond, lui et moi devrions arriver à nous mettre d’accord. Je lui ai répondu, que si nos avis convergeaient bien, la moindre des choses serait que mes réserves soient annexées à tout communiqué que l’Académie voudrait bien faire sur cette question, de façon à ce que le débat demeure équilibré. Il m’a répondu : « Trop tard le coup est parti ».

(1) L’étude a été soutenue par le Comité de Recherche et d’Information Indépendante sur le Génie Génétique. Le CRIIGEN a déposé plusieurs plaintes en diffamation contre les critiques scientifiques effectuées contre l’étude.

JUSTE RETOUR DE MANIVELLE !
Par Sophie Lacoste

Malgré les fortes pressions et les mises en doute que les médias ont largement contribué à faire circuler sur l’intégrité du Pr Séralini, sa santé mentale ou ses intérêts, son étude sur la toxicité des OGM et du Round’Up a été l’une des plus consultées au monde depuis sa publication en septembre dernier et l’éditeur de la revue de toxicologie qui l’a fait paraître publie aujourd’hui toutes les réponses détaillées aux critiques qui ont pu être émises.
Oui, bravo Monsieur Séralini, pour votre courage dans la tourmente, votre intégrité, votre volonté de protéger vos contemporains de poisons qu’on veut leur faire avaler !
Les critiques émanaient d’une quarantaine de scientifiques et d’agences ou d’associations dont la majorité sont en conflit d’intérêts avec Monsanto et consorts et ne sont pas spécialistes des OGM, ni de toxicologie.
Dans sa conférence de presse du 11 janvier dernier, le Criigen (Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie GENétique à l’origine de l’étude) a annoncé avoir reçu le soutien de plus de 300 scientifiques de 33 pays et 5 continents.
Cette étude a révélé les carences des évaluations et sa publication devrait enclencher des tests à long terme si l’on en croit les réactions de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), c’est une belle victoire.
Le Criigen a, par ailleurs, porté plainte en diffamation contre les assertions de « fraude » et « données falsifiées » publiées respectivement dans Marianne et La Provence par Jean-Claude Jaillette et Claude Allègre.
Les critiques scientifiques, d’une telle mauvaise foi, ont du mal à tenir la route à long terme et la vérité finit par rejaillir…

LE CRIIGEN A ANNONCÉ :
Nous allons prendre en 2013 d’autres mesures judiciaires appropriées afin notamment de faire toute la transparence sur les données toxicologiques cachées et laxistes qui ont permis, via les agences sanitaires, d’obtenir les autorisations de commercialisation des produits que nous avons testés, entre autres. Pour donner l’exemple, nous déposons nos données brutes auprès d’un huissier de justice, très solennellement. Nous les rendrons publiques dès que les agences ou Monsanto auront fait de même pour les leurs, et que les gouvernements y auront consenti. Ceci permettra vraiment à l’ensemble de la communauté scientifique de disposer de toutes les données toxicologiques existantes sur ces produits industriels, afin que s’opère une véritable expertise contradictoire et transparente, et non plus une pseudo-expertise biaisée par des groupes de pressions plus soucieux de leurs intérêts que de la santé publique.

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