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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Squalane, bon ingrédient, mauvaise polémique ?

Une association de défense des milieux marins a de nouveau récemment tiré la sonnette d'alarme sur l'utilisation dans les produits de beauté du squalane issu de foie de requin. Quel est exactement cet ingrédient ? Comment peut-il être remplacé ? Est-il encore réellement utilisé ? Peut-il l'être en bio ?

Le squalane est un composé lipidique, un corps gras, utilisé, et depuis fort longtemps, en cosmétique, pour ses propriétés émollientes et relipidantes associées à une bonne tolérance cutanée, un toucher soyeux et non gras. On le retrouve ainsi fréquemment dans les produits à visée hydratante, que ce soit pour le visage, le corps ou les cheveux. Voilà pour le côté face de cet ingrédient. Le côté pile, et ce qui fait polémique, c’est que le squalane est obtenu par hydrogénation du squalène, présent en grande quantité dans l’huile de foie de requin. Et c’est cette source qui a, à l’origine, alimenté l’industrie cosmétique.

L’APPEL DE BLOOM
En 2012, l’association à but non lucratif Bloom, qui œuvre pour la conservation marine, publiait une étude alarmante intitulée : Le prix hideux de la beauté. Elle estimait qu’à l’époque, environ 90 % de la production mondiale d’huile de foie de requin était destinée à la production de squalane pour le secteur cosmétique, ce qui correspondait à la capture de plus de 2,7 millions de requins profonds chaque année. Et, selon l’association, cette utilisation massive menaçait certaines espèces, ainsi en voie d’extinction.
Bloom lançait alors un appel à la fois à l’industrie, pour qu’elle cesse d’utiliser cet ingrédient, et aux consommateurs, pour qu’ils apprennent à le repérer sur les étiquettes et n’achètent plus les produits en contenant.
L’affaire avait alors eu un retentissement médiatique certain… puis avait été oubliée.

LA DEUXIÈME SALVE
Mais pas par Bloom qui, au début de l’année 2015, relançait la polémique. Cette fois, elle publiait les résultats de tests effectués sur 72 crèmes pour la peau portant la mention « squalane » sur leur étiquette, affirmant qu’une sur cinq contenait du squalène de requin.
Claire Nouvian, fondatrice de l’association, enfonçait alors le clou : « On estime à trois millions le nombre de requins profonds tués chaque année pour répondre spécifiquement à la demande internationale en squalane. Pour certains d’entre eux, c’est près de 95 % de la population qui a été décimée. En supprimant ces grands prédateurs, c’est toute la chaîne alimentaire marine que l’on déséquilibre ».
Et d’appeler à nouveau à une évolution plus rapide de la réglementation internationale, pour instituer l’interdiction de la production et de l’utilisation de squalène de requin ainsi qu’un étiquetage obligatoire de l’origine du squalane utilisé dans les produits…

LE VRAI DU FAUX
Si les chiffres dénoncés par Bloom paraissent inquiétants, ils doivent pourtant être un peu décortiqués pour être bien compris.
– Sur les 32 crèmes européennes testées par l’association, trois seulement étaient ciblées comme contenant du squalane de requin.
– Aux États-Unis, ce squalane de requin n’avait été décelé que dans une seule crème.
– Ce sont, en fait, surtout les marques cosmétiques asiatiques qui sont concernées (plus de la moitié des crèmes testées en contenait).

Mais alors, pourquoi voit-on encore, chez nous aussi, l’ingrédient « squalane » indiqué dans la composition de très nombreux produits hydratants ?
C’est qu’il peut avoir d’autres origines que le foie du requin. Il peut ainsi être obtenu par synthèse, ou extrait de sources végétales.

ET SI ON VEUT CHOISIR ?
Toutes les chartes de la cosmétiques bio interdisent les ingrédients issus d’animaux morts. Pour ne pas vous tromper, choisissez des produits cosmétiques labellisés biologiques.

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