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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

L’hivernage, le pari du moment !

Avec l’arrivée du froid, mettre à l’abri les plantes frileuses devient une priorité. Pour un hivernage de qualité, il est utile de partir du bon pied.

Nombreux sont les jardiniers qui se sont laissé tenter par le charme des plantes peu rustiques qu’il faut protéger de la baisse des températures. Mais l’hivernage est un art du jardinage qui repose sur des constantes, quelles que soient les espèces.
Il faut :
> Faire un traitement préventif pour stimuler les défenses des plantes : 8 jours avant l’hivernage, décoction de prêle diluée à 10 %.
> Réduire le volume et la fréquence des arrosages pour ne pas stimuler la croissance en période de repos végétatif ; arrosez avec de l’eau à température ambiante.
> Procéder à un contrôle sanitaire préalable, débarrasser les plantes de leurs parasites, supprimer les organes malades. Nettoyer les pots (brossage et nettoyage des rebords) pour éliminer œufs et larves dissimulés.
En fonction du climat et de la rusticité des plantes, de leur taille, les mêmes espèces peuvent être cultivées en pots ou en pleine terre.

Les plantes à protéger au jardin

Les plantes à pailler

Il s’agit de protéger les zones de réserves, les bourgeons localisés au niveau du collet et les racines. En effet, celles-ci peuvent souffrir du froid pour différentes raisons : elles sont proches de la surface du sol car la plante a un enracinement superficiel naturel, ou la plante est jeune, ou les racines ne sont pas descendues en profondeur (remarquez ici l’importance de l’ameublissement du sol à la plantation et du rôle des arrosages copieux et espacés qui favorisent la croissance des racines vers les profondeurs). Ou le sol étant très humide, son volume va varier fortement avec le gel et le dégel, provoquant la casse des racines.

Avec quels matériaux pailler en hiver ?

De la paille de céréales, du broyat pas trop fin de feuilles sèches non malades ou de fougère aigle séchée, de jeunes tiges ligneuses, d’écorce… Une règle d’or pour choisir votre paillage : il doit laisser passer l’air et ne pas permettre l’accumulation de l’humidité ; pour ces raisons, la sciure qui se compacte à l’humidité ne me paraît pas adaptée. Tout au long de l’hiver, surveillez l’évolution des protections, quelles qu’elles soient (paillage ou couverture) et brassez le paillis pour favoriser l’aération et dénicher d’éventuels locataires (mulots…). Disposez une couche épaisse de 10 à 15 cm, à renouveler au cours de l’hiver. Parfois, lorsque le froid s’accentue ou dure, il ne faut pas hésiter à renforcer le paillage en place avec un matelas de fougères sèches, de branches de sapin (une bonne façon de « recycler » le sapin de Noël) ou d’autres conifères taillés en automne.
Quelques exemples de plantes à pailler : acanthes, arums, asters, crocosmias, coréopsis, callistemon, fuchsias rustiques, hedychiums, hortensias, lys, lavandes, menthes, penstemons, sauges, tritoma…

Les plantes à couvrir

Ce sont les plantes peu rustiques qui gardent ou non des feuilles en hiver : les jeunes albizias, camélias, caryopteris, daphnés odora, grenadiers adultes en climat doux, lauriers roses, orangers du Mexique, les rosiers tiges… et quelques grimpantes : jasmin officinal, passiflore, plumbago en zone littorale. Pour certaines plantes, les bourgeons, pas toujours visibles, sont très sensibles au froid (clerodendron trichotumum ou bungei, lagerstroemias).

Comment les couvrir ?

Il est important de choisir des matériaux et une stratégie qui ne favorisent pas l’accumulation d’humidité et qui permettent le passage de la lumière, si besoin. Les voiles d’hivernage non tissés sont les plus appropriés, leur coût est raisonnable (1,30 à 2 € le mètre linéaire). Il existe aussi des housses (plus chères) ainsi que des manchons à rembourrer. Ils sont constitués d’une armature en fil de fer, de tube plastique ou fabriqués avec de la brande, de la toile de jute ou de la natte de protection (vendue en jardinerie), soutenues par des piquets ; l’espace entre la plante et la paroi du tube est comblé avec un isolant : pourquoi pas du polystyrène (chips) ou du plastique à bulles à recycler. La paille et les écorces sont aussi envisageables, à la fois pour combler l’espace, mais aussi pour couvrir.

Les plantes à pailler et à couvrir

En climat froid, on protège ainsi les cordylines, eucalyptus, grevillea juniperina, loropetalum, mimosas, oliviers, palmiers rustiques, phormiums et divers autres arbustes à feuillage persistant.
> Paillez systématiquement le pied des jeunes sujets, ensuite c’est moins nécessaire, sauf en cas de froid exceptionnel.
> Couvrez la partie aérienne en choisissant la technique la plus appropriée à la forme. Très souvent, l’excès et la stagnation d’humidité est plus dommageable que le froid ; supprimez l’éventuelle cuvette prévue pour l’arrosage et protégez la plante de l’eau (abri en plexiglass, ardoise au pied pour l’écoulement de l’eau…).
Pour la majorité de ces espèces, la protection se justifie et n’est possible du fait de la pousse que les 3-4 premières années ; ensuite, la plante ne gèle que si les températures sont très basses, on peut alors la rabattre et espérer un redémarrage.

Les plantes qui restent en pot

Dans ce cas, c’est surtout la masse racinaire qui est en danger, car elle risque de geler d’autant plus avec les pots en plastique.
Plusieurs techniques : emballer le pot dans un film plastique à bulles, puis dans de la paille ; attention, il faudra peut-être la changer en cours d’hiver en raison de l’humidité. Plus facile à mettre en œuvre : mettre les petits pots dans les grands et garnir l’espace entre les deux pots avec de la paille, du polystyrène, du papier… Pensez à isoler le pot du sol avec un petit support, et n’oubliez pas que les pots en terre ou en céramique peuvent se fendre avec le gel.

Les plantes à rentrer dans un abri non chauffé

Commençons par celles qu’on arrache : ce sont les bégonias, cannas, crocosmias, dahlias, freesias, glaïeuls et autres bulbes à floraison estivale.
> Courant octobre, coupez les tiges un peu au-dessus de la souche (10 cm pour les cannas) ; déterrez rhizomes, bulbes ou caïeux et mettez à sécher sur du papier journal ou au soleil quelques heures.
> Stockez-les dans un local à l’abri de la lumière, même froid (3-5 °C) mais bien ventilé.
> Posez-les dans une caissette en bois, neuve ou désinfectée à l’alcool, sur un lit de tourbe bien sèche.
> Pour diminuer le risque de maladies fongiques, saupoudrez de lithothamne ou de soufre ou de poudre de charbon de bois ; vous pouvez aussi tester la diffusion d’huile essentielle de clous de girofle.
À noter que, pour les dahlias, on peut attendre les premiers dégâts dus au froid ; coupez alors tiges et feuilles au ras du sol et procédez comme pour les autres plantes.
Pensez aux étiquettes : espèces, variétés et couleur !

Il y a aussi les plantes de pleine terre à mettre en pot pour l’hivernage (les coléus, gazanias, géraniums, quelques sauges frileuses, les véroniques arbustives…).
> Pour les potées, une véranda, une serre froide, un jardin d’hiver, une cave éclairée, une pièce non chauffée peuvent convenir. On évitera, si possible, le confinement, propice aux champignons, il faut donc ventiler sans provoquer de courants d’air et de chute importante et brutale de température. Si possible, disposez les pots à distance les uns des autres ; en principe, un arrosage mensuel est suffisant jusqu’en février, ensuite augmentez la fréquence des arrosages au fur et à mesure de la reprise de l’activité des plantes.

> Pour les azalées, brugmansias, fuchsias, lauriers roses, lys asiatiques, pélargoniums, certains hibiscus, prévoyez un local à 6-8 °C ; même si l’éclairement est modéré, vos plantes ne devraient pas souffrir.

> Un local légèrement plus chaud (8-10 °C) et surtout bien éclairé est nécessaire pour les abutilons, anisodontea (mauve du Cap), bananiers, bégonias, bougainvillées, cassia corymbosa, dipladenias, hibiscus, grenadiers, lantanas, plumbago, solanums, phoenix, palmiers, strelitzia (oiseaux du paradis) et autres exotiques peu frileuses.

Les agrumes

Quelques spécificités

Les agrumes ne sont pas toujours faciles à maintenir en bonne santé pendant l’hiver. Dès que la température descend en dessous de 5 °C, installez vos plants dans un local très éclairé, aéré et pas trop chauffé. Il faut éviter les températures supérieures à 8-10 °C qui déclenchent une reprise de la végétation ; il est parfois opportun d’ouvrir les portes si l’hiver est doux pour faire baisser la température intérieure et humidifier l’air intérieur. En effet, un air trop sec favorise les attaques d’araignées rouges et d’aleurodes. Pour une véranda maintenue à 10 °C, arrosez tous les quinze jours avec une eau à température ambiante ; évitez la stagnation d’eau dans les coupelles sous les pots.

Les plantes exotiques

Un abri chauffé est indispensable !

L’hivernage nécessite une serre chauffée ou un lieu dans la maison pour accueillir ces grandes frileuses qui attendent entre 16 et 20 °C, voire plus, pour passer la mauvaise saison. Dans la maison, évitez les courants d’air et la proximité des sources de chaleur (radiateurs, cheminée) ; l’idéal est de prévoir un système simple pour humidifier l’air (coupelle d’eau). L’arrosage est réduit, laissez à chaque fois la motte de terre sécher entre deux arrosages, pulvérisez une solution de savon noir (éventuellement additionnée d’alcool si des cochenilles sont présentes) toutes les 5 semaines, dépoussiérez les feuilles avec une douche de temps à autre. Attention, c’est sur la face inférieure des feuilles que s’invitent la majorité des parasites.

Les plantes aquatiques

Certaines, ce sont les plus nombreuses, sont assez rustiques pour rester en place sans trop de soin comme les equisetums, les potamots… D’autres, réputées frileuses comme le lotus, passent le cap d’un hiver pas trop rigoureux dans la vase s’il y a assez d’eau dans le bassin pour faire obstacle au froid. En dehors des climats doux, les moins rustiques, en principe cultivées en potées, sont à mettre hors gel dans une cave ou une véranda. Veillez à maintenir une humidité conséquente de la motte de terre. Les exotiques flottantes (jacinthe d’eau, laitue d’eau, salvinia…) hiverneront en aquarium. Pour les plantes de rive peu rustiques, la protection avec un voile d’hivernage s’impose. Certaines comme le Gunnera, apprécient un paillage de la souche pour protéger les bourgeons ; il en va de même pour l’hibiscus des marais : rabattez les tiges dès le premier gel et paillez la souche.

Les cactées et succulentes

Pour ce groupe de plantes, il faut éviter tout risque de gel et impérativement respecter le repos végétatif. Cela se traduit par un hivernage à une température minimale qui varie suivant les familles, assorti d’une diète « hydrique » particulièrement importante pour les cactées cultivées en pot.

Comment procéder ?

Un contrôle parasitaire préalable est nécessaire : recherchez d’éventuelles cochenilles (amas blancs au collet) qu’il faut éliminer en appliquant une solution d’alcool et d’huile. Les pots sont rentrés dans un endroit lumineux, sec, ventilé et à bonne température.
> Pour la majorité des cactées et succulentes, entre 5 et 8 °C (les plantes originaires du Mexique, des USA, certains cierges ou euphorbes).
> Il faut 12 °C pour les cierges tels que Pilosocereus, pour quelques Matucana, Ferocactus, Pachypodium, certaines succulentes, et la plupart des euphorbes.
> Un minimum de 15 °C est nécessaire pour le repos végétatif de nombreux caudex : Adenium Obesum, par exemple, et bien d’autres espèces encore dont l’habitat naturel est tropical (plantes malgaches, sud-africaines…).

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