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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

« Linky »

Le principe de précaution d’abord !

L’arrivée progressive de ces nouveaux compteurs électriques fait polémique. Devant la somme d’incertitudes concernant les risques d’incidents de ces systèmes rayonnants, mais surtout, devant le danger qu’ils représentent pour la santé, la prudence ne doit-elle pas s’imposer ?

ERDF, le gestionnaire du réseau électrique (filiale d’EDF), a décidé depuis quelques années déjà, de remplacer tous les compteurs actuels par des compteurs communicants de couleur vert-jaune : les compteurs « Linky ».
Dès le 1er décembre dernier, les premières unités ont été installées, avec l’ambition de remplacer les 35 millions de compteurs électriques français avant 2021. C’est un chantier pharaonique de 5 milliards d’euros qui vient d’être lancé.
Ces compteurs « intelligents » communiquent avec le fournisseur d’énergie, pour envoyer instantanément des données informatiques sur votre consommation. Finie donc, l’intervention humaine pour relever les compteurs et même pour la mise en service ou le changement de puissance : tout se fait à distance. D’après ERDF, « Linky » se conçoit autant comme un compteur électrique que comme un système informatique et logiciel autonome.

TRÈS VITE, DE NOMBREUX PROBLÈMES SE SONT POSÉS
> UN COMPTEUR INTRUSIF :
la transmission en temps réel des données permet à ERDF de connaître, à la minute près, la courbe des consommations. Et le système permet d’éteindre certains appareils électriques à distance pour lisser les pics de consommation, mieux adapter l’offre à la demande et éviter les pannes.
> UNE FACTURE PLUS SALÉE : d’après l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, cela va surtout alourdir les factures des Français. Avec « Linky », les 10 millions de foyers sous-tarifés seront poussés à souscrire des abonnements plus puissants, dont le surcoût annuel se chiffrerait à 308 millions d’euros (enquête UFC, 2013).
> DES RISQUES D’INENDIE : les cas sont rares, mais bien réels en France, avec 8 incendies recensés pour 300 000 compteurs installés pendant l’expérimentation.

TOUJOURS PLUS DE RAYONNEMENTS
Mais le problème au cœur des préoccupations est, bien sûr, l’impact de « Linky » sur la santé. Ces compteurs généreront deux types de rayonnements électromagnétiques qui vont s’ajouter à l’électrosmog (1) ambiant.
> Il y a d’abord le rayonnement provoqué par la technologie CPL (courants porteurs en ligne). Cette technique consiste à injecter un signal de moyennes fréquences [9 à 150 kHz (2)] sur les fils de toute votre installation électrique, incluant vos appareils branchés. Le réseau électrique de votre domicile, puis celui de votre voisinage sont utilisés pour acheminer ces signaux électromagnétiques jusqu’aux transformateurs de quartier qui font office de concentrateur.

> Là, se trouve une seconde source de rayonnement, puisque les données accumulées sont envoyées au gestionnaire, via des antennes relais de téléphonie mobile (GSM à 900 MHz, gamme des hyperfréquences) qui vont fleurir, par dizaines de milliers, sur l’ensemble de ces postes relais.
Nous ne revenons pas sur la nocivité de ces ondes, dont nous avons déjà parlé précédemment (Rebelle-Santé n° 151 et n° 154). Mais la multiplication des points d’émission, à proximité des logements, ne fera que renforcer notre exposition à ces rayonnements, produisant un maillage d’ondes électromagnétiques encore plus dense.

PRINCIPE DE PRÉCAUTION : PAS EN FRANCE
En France, sans même parler de « Linky », l’exposition aux ondes est de plus en plus forte, et multiplie déjà les cas d’hyper électrosensibilité. En l’absence d’études plus poussées, sur l’impact des CPL et de ces compteurs, l’urgence est d’appliquer le principe de précaution et de stopper le développement de cette famille d’appareils.
Une fois encore, pourquoi ne suit-on pas l’exemple des pays d’Europe du Nord, qui adoptent, dans ces domaines, une attitude plus prudente et frappée au coin du bon sens ?
Ainsi, la Suède, la Norvège, mais aussi la Suisse, ont fortement réglementé l’utilisation du CPL. Cette technologie est même parfois interdite dans les écoles et les hôpitaux. De son côté, l’OTAN réclame une réglementation limitant les puissances émises par les CPL, constatant des perturbations de ses communications ondes courtes à proximité de réseaux CPL (3).
Enfin, en Allemagne, le ministère de l’Économie a fait machine arrière, annonçant, le 9 février, que ces compteurs ne seraient rendus obligatoires que pour les foyers fortement consommateurs d’électricité (plus de 6000 kilowattheures par an). Autant dire qu’il enterre le dossier, puisqu’avec de telles puissances, l’obligation ne touchera qu’une minorité de ménages.
Dans l’Hexagone, nos pouvoirs publics, dans un élan d’extrême courage (sic), se sont bornés à saisir l’Agence nationale de sécurité de l’environnement (Anses) – dont l’indépendance est sujette à caution – pour évaluer les risques. Un rapport devrait voir le jour, d’ici la fin de l’année, seulement.

LE POUVOIR DES MUNICIPALITÉS
Les municipalités ont un rôle clé dans cette affaire, car les compteurs électriques sont la propriété des communes et non des particuliers chez qui ils sont installés. Elles peuvent donc s’opposer au déploiement de ces compteurs « intelligents » par simple délibération du conseil municipal.
Un argument choc, qui devrait décider plus d’un maire, est le fait qu’aucune assurance ne couvre les dommages provoqués par les rayonnements électromagnétiques. Si un incendie est provoqué par ce nouveau système, ou si vous démontrez que des dommages corporels ont été causés par « Linky », vous pouvez attaquer en justice la commune, propriétaire du compteur…

COMMENT AGIR ?
En résumé, vous pouvez déjà, à titre individuel, refuser ces compteurs, car la loi n’interdit pas explicitement au consommateur de refuser cette installation. Pour cela, il faut signifier clairement votre opposition par une lettre recommandée avec accusé de réception à la société ERDF (voir les modèles sur le site de Robin des toits).
Mais le plus efficace est de rassembler quelques voisins ou membres d’associations et de convaincre l’équipe municipale de voter le refus de « Linky » dans la commune.
« Linky » n’est que la première étape d’une logique d’appareils connectés, car doivent suivre « Gazpar », son alter ego pour le gaz, et les compteurs communicants pour les télé-relevés d’eau.
L’évolution de « Linky » est donc déterminante pour la suite.

NOTES :
(1) L’électrosmog est le brouillard électromagnétique créé par toutes les sources de rayonnements qui nous entourent.
(2) Plage de fréquences CPL pour l’Europe, sources CRIIREM.
(3) Rapport technique « Interférences HF, procédures et outils », juin 2007.

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Nous vous avons déjà parlé des compteurs communicants (1) en évoquant notamment les inquiétudes liées à leur impact sur la santé. Devant les interrogations des usagers et l’augmentation du refus de ces objets communicants, nous nous sommes intéressés aux acteurs du mouvement anti-Linky et aux solutions juridiques pour échapper à ces appareils aussi indiscrets que perturbants.

Alerte aux compteurs communicants…

Vous êtes nombreuses et nombreux à nous demander régulièrement des informations concrètes sur les nouveaux compteurs communicants comme le Linky (leurs dangers, comment les refuser, etc.). Stéphane Lhomme, conseiller municipal de la ville de Saint-Macaire, milite contre ces installations depuis plusieurs années. Nous lui laissons la parole.

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