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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Pollinis

La voix de l’abeille

Depuis 2012, cette association défend, bec et ongles, la cause des abeilles. Elles en ont bien besoin : entre les parasites comme le varroa, les prédateurs comme le frelon asiatique et les redoutables pesticides neurotoxiques, l’abeille se fait quasiment exterminer. On appelle ça l’effondrement des colonies et ce n’est bon pour personne. Ni pour les abeilles, bien sûr, ni pour les végétaux qu’elles pollinisent, ni pour les humains qui sont, in fine, au sommet de la chaîne alimentaire.

Lorsqu’il a commencé ses premiers rendez-vous pour lancer son association, Nicolas Laarman a souvent essuyé des refus polis. Quelle idée : aller faire pression sur nos hommes politiques pour défendre les abeilles et les pollinisateurs ! Il faut dire que, dans le monde agricole, la défiance envers ceux qui nous dirigent est immense. Pas facile, non plus, de défendre un secteur quand on n’est pas du sérail, et, qui plus est, un citadin ; cela a valu à Nicolas Laarman quelques embûches. Mais qu’importe, il s’est accroché à son idée. Et plus de quatre ans après, on peut dire qu’il a eu raison de persister.

LA COMMUNAUTÉ POLLINIS
Aujourd’hui, l’association Pollinis, emploie 9 personnes et fédère une communauté d’environ 1,2 million de personnes qui suivent et relaient ses campagnes d’information sur le net. Sur cette communauté, quelque 18 000 personnes soutiennent financièrement les projets de Pollinis et font vivre l’association.

CONTRECARRER L’INFLUENCE DES LOBBIES
Un des piliers de l’action de cette équipe est donc le contre-lobbying citoyen. Pour cela, la méthode est rodée : rassembler ou faire faire des études par des spécialistes, pour décrire la réalité d’un problème (toxicité d’un pesticide, effet délétère d’une loi, etc.), diffuser largement l’information auprès du grand public, d’une part, et des politiques d’autre part. Puis lancer des pétitions pour fédérer les citoyens et influencer les décisions et les votes en faveur d’une agriculture respectueuse du vivant.

UNE DIRECTIVE CONTRE LE DROIT DES CITOYENS À L’INFORMATION
Le dernier combat en date s’oppose à la directive « Secret des affaires » qui touche également le monde de l’agro-industrie et rendra plus difficile la dénonciation de malversations ou d’abus de pouvoirs, etc. L’association a lancé une pétition, rassemblant plus de 400 000 signatures, destinée au Conseil de L’Europe. Elle s’est même fendue d’un courrier au Président de la République française, mais aussi aux 28 chefs d’États et de gouvernements européens, leur demandant de ne pas entériner cette décision lors du vote intervenu le 25 mai (après la rédaction de cet article).
D’autres actions, auparavant, ont  été menées en faveur de l’abandon des pesticides, notamment les fameux néonicotinoïdes, particulièrement toxiques pour les abeilles, comme le Sulfoxaflor, ou d’autres molécules neurotoxiques.

DÉFENDRE NOTRE ABEILLE HISTORIQUE
L’autre actualité de l’association concerne l’abeille noire. C’est l’abeille historique de notre territoire hexagonal. Mais elle a été écrasée par les abeilles d’importation, au grand dam de Lionel Garnery, spécialiste de la génétique des abeilles au CNRS :

Cette abeille a été délaissée en apiculture car elle a la réputation d’être agressive. Ce qui est faux, car cette réputation date des premières importations d’abeilles italiennes dans les années 1930. En fait, la souche de l’abeille noire était douce au départ, mais ce sont les hybridations liées aux importations qui l’ont rendue agressive. Elle a donc été mise de côté. »

Cette pollinisatrice résistante est désormais en danger, raison pour laquelle Pollinis a participé à la création de la Fédération européenne des Conservatoires de l’Abeille Noire. Cette instance permet, notamment, de trouver des solutions pour assurer la protection de cette abeille.

PLUS D’INFOS
143, avenue Parmentier 75010 Paris – www.pollinis.org

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