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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Papiers naturels et créations végétales

Il y a plusieurs mois déjà, je vous expliquais comment fabriquer du papier à partir de vieux journaux, de vieilles feuilles de récupération, d'enveloppes… Ce mois-ci, je vais vous montrer comment faire du papier avec des végétaux ! Comme je suis une adepte des plantes sauvages, ce sont elles que je vais privilégier. Et comme il faut qu'elles soient fibreuses (c'est logique...) et accessibles à la période où j'écris l'article, je jette un œil à mon jardin, et que reste-t-il après le gel ravageur de cet hiver ?

Matériel

Entre parenthèses, je vous indique mes dimensions à moi, mais vous pouvez les les adapter selon le bac ou les cadres que vous aurez à votre disposition.

– 2 cadres en bois (24 cm x 17,5 cm) : 2 mini toiles à peindre sont parfaites si vous ne voulez pas vous embêter à en fabriquer. Vous enlevez juste la toile et la gardez pour exprimer votre art plus tard…
– 1 bac rectangulaire (25,5 cm x 36 cm) : il ne faut pas qu’il soit trop grand par rapport aux cadres pour récupérer un maximum de fibres dans un minimum de temps.
– un bout de moustiquaire ( 27 cm x 21 cm)
– une passoire ou un tamis
– vieille gamelle
– un mixeur plongeant
– des gants, masque, lunettes
– une grande cuillère en bois
– un morceau de tissu (F) pour filtrer
– un morceau de tissu (T) adapté aux dimensions de votre cadre “moustiquaire” (34 cm x 14 cm)
– une éponge
– des serviettes éponges
– des poids : livres, gros classeurs…

Attention ! Ce matériel sera utilisé pour fabriquer du papier végétal et uniquement pour cet usage. On utilise de la soude caustique, incontournable, pour se débarrasser de la pulpe des végétaux en ne gardant que la fibre. Le matériel en contact avec la soude ne doit donc pas être réutilisé à des fins alimentaires.

Matières premières

– 1 kg d’orties
– 1 kg de lierre
– eau
– 1 litre de lessive de soude (= soude caustique, en magasin de bricolage) : 600 ml pour le lierre + 400 ml pour l’ortie.

Des orties et du lierre grimpant

Vous allez voir que ce sont 2 extrêmes pour ce qui est de la dureté de la fibre… vous pourrez ainsi faire vous-même la comparaison. Le mieux étant de faire des tests avec différents végétaux.

Fabrication

Attention : mettre des lunettes, des gants et un masque tout le temps que durera le temps de la manipulation de la soude caustique. Éviter les projections. Préparer une bassine avec du vinaigre blanc et si jamais de la soude vient à toucher la peau, se rincer avec le vinaigre blanc, il “éteint” la soude.

Mettre les végétaux récoltés dans un grand faitout ou une gamelle. Ici, 2 gamelles puisque 2 plantes distinctes. Mettre ses gants, ses lunettes et son masque.
– Lierre : ajouter 6 litres d’eau puis 600 ml de lessive de soude (toujours verser la soude sur l’eau), mélanger avec la cuillère en bois.
– Ortie : ajouter 4 litres d’eau puis 400 ml de lessive de soude, mélanger.

Nota Bene :

– 1 kg d’ortie prend moins de place qu’1 kg de lierre, d’où la nécessité de mettre moins de soude.
– Le dosage de base du liquide est 1 dose de lessive de soude pour 10 doses d’eau = 100 ml de soude pour 1 litre (1000 ml) d’eau.

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⇒ Mettre à chauffer les 2 gamelles sur un réchaud, l’idéal étant de le faire dehors, à l’abri du vent, afin d’éviter de respirer les émanations de soude – photo 3 – Éloigner les enfants et les animaux également.

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⇒ Laisser chauffer le mélange LIERRE pendant 1 h, on obtient un végétal dont la fibre est très ramollie.

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⇒ Laisser chauffer le mélange ORTIE seulement ¾ d’heure, plus longtemps elle serait trop cuite et ne contiendrait plus assez de fibres.
Assez rapidement, on maîtrise la durée de cuisson à l’œil, et avec l’expérience on voit à quel moment les fibres sont suffisamment cuites.

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⇒ Mixer dans chaque gamelle avec le mixeur plongeant.

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⇒ Préparer une gamelle propre et installer le système de filtration. Ici, un tamis posé sur 2 tasseaux de bois posés sur la gamelle.

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⇒ Rajouter un morceau de tissu (F) et verser le mélange mixé par-dessus pour filtrer.

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⇒ Pendant que ça filtre, préparer les cadres. Prendre le morceau de moustiquaire et l’agrafer sur l’un des 2 cadres.

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⇒ Détail de l’agrafe.

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⇒ Une fois le mélange complètement passé au filtre, on obtient la pâte à papier.
⇒ Rincer abondamment cette pâte à papier à l’eau claire afin de la débarrasser de la soude encore contenue.
Récupérer le liquide de rinçage dans des bidons que vous porterez à la déchetterie.

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⇒ Poser un morceau de tissu (T) sur le cadre moustiquaire et le recouvrir avec le cadre vide.

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⇒ Verser de l’eau dans le bac, à mi-hauteur, et installer la serviette éponge à proximité.

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⇒ Verser la pâte à papier dans le bac. On peut voir les fibres se mélanger à l’eau.

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⇒ Mélanger la pâte à l’eau. Tenir les 2 cadres ensemble et les glisser dans le bac en prenant soin de remonter délicatement. Tenir le tout de niveau afin que la pâte se répartisse correctement partout.

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⇒ On obtient ça. C’est à ce stade-là que l’on peut rajouter des incrustations : plumes, fleurs, feuilles… On les positionne délicatement sur la future feuille.

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⇒ Enlever le cadre du dessus et positionner le cadre moustiquaire sur la serviette.
⇒ Retourner délicatement le cadre sur la serviette et passer l’éponge en tamponnant pour enlever l’excédent d’eau.
⇒ Retirer délicatement le cadre moustiquaire.
⇒ Couvrir avec la serviette éponge et faire plusieurs épaisseurs pour que ça sèche plus vite. Poser des poids dessus : gros bouquins, gros classeurs….
⇒ Le séchage se fait après plusieurs jours, voire une semaine, cela dépendra de la température. On peut changer les serviettes humides contre des sèches tout au long du processus en faisant attention à ce que la feuille de papier végétal se décolle parfaitement de la serviette éponge, si ce n’est pas le cas, attendre encore un petit peu..
⇒ Enlever les poids et vérifier que les tissus sont bien secs. Décoller délicatement les feuilles de papier végétal. C’est fini !!! Vous voilà avec du joli papier fait-maison !

Généralités

– On ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre au final et c’est ce qui rend l’exercice intéressant. À des périodes différentes de l’année, avec un même végétal, on n’obtiendra pas le même résultat. Cela peut aller du papier épais et solide à du papier dentelle, très joli, fin et délicat.
– Il est préférable de toujours prendre des plantes à maturité, c’était le cas pour le lierre. Les orties étaient vraiment jeunes et les fibres très fragiles, d’où la nécessité de les faire cuire nettement moins longtemps que le lierre.
– En général ces papiers végétaux délicats me servent surtout pour la déco et pour la création artistique.
– En incrustant différentes matières, on arrive à faire de très jolis tableaux naturels qui sont un ravissement pour les yeux.
– À vous de trouver les plantes idéales pour laisser aller votre imagination créative…

Si vous avez la moindre interrogation, n’hésitez pas à m’écrire : lateliereconaturel.net
Je vous souhaite de très jolies créations végétales…

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