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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Et si c’était un kyste pilonidal…

… ce bouton infecté dans le bas du dos ?

Situé en bas du dos, à la naissance du sillon interfessier, le kyste pilonidal ressemble à un bouton. Bénin, il peut s’infecter pour devenir handicapant.

Difficile de parler du kyste pilonidal (KP)* sans revenir sur l’embryologie humaine, cette science médicale qui traite de la formation de l’embryon aux premiers stades de son développement. Dans les tout premiers jours, des groupements de cellules migrent au travers de l’embryon pour gagner les différentes zones dans lesquelles elles vont se développer. Le KP, un kyste « dermoïde », correspond à l’infection d’un groupement de cellules qui n’a pas migré au bon endroit. Ainsi, on peut retrouver des fragments de cheveux, de poils, de peau, de cartilage, d’os et même de dents dans un kyste ! Si le sillon interfessier est le plus fréquemment concerné par le kyste dermoïde – qu’on appelle alors kyste pilonidal – d’autres régions peuvent être touchées par ce type de kystes, comme la queue du sourcil.

HOMMES JEUNES SURTOUT

Le KP concerne plutôt les hommes jeunes, a fortiori en surpoids. Les KP sont loin d’être rares et sont la cause de 20 000 interventions chirurgicales par an. On estime en effet leur fréquence à 1 % chez les hommes et 0,1 % chez les femmes.

SILLON INTERFESSIER

Le KP siège dans le derme profond, autrement dit juste avant la couche graisseuse sous-cutanée, au niveau du sillon interfessier, au-dessus de l’anus. En pratique, le KP est circonscrit par une petite enveloppe. Outre les débris déjà cités, il est empli d’une matière de couleur jaune ou blanc-jaunâtre, de consistance pâteuse, à l’odeur rance assez caractéristique. Les KP peuvent mesurer de quelques millimètres à plusieurs centimètres.

KYSTES SÉBACÉS
Contrairement à une idée reçue, et même s’ils se développent dans des régions riches en sébum (régions séborrhéiques), les KP ne sont pas des kystes sébacés qui correspondent à une accumulation de sébum, cette substance grasse destinée à protéger la peau.

RISQUE INFECTIEUX

Si de nombreux KP restent silencieux du fait de leur petite taille, d’autres au contraire deviennent symptomatiques. Sous pression, certains kystes peuvent s’ouvrir spontanément. D’autres s’infectent et donnent lieu à un abcès (KP purulent) ou à une fistule (diffusion à distance par la formation d’un canal). La peau alentour devient inflammatoire (rouge). Du fait de sa localisation, la position assise peut être inconfortable et parfois très douloureuse.

INTERVENTION CHIRURGICALE…

Inutile de percer le KP et d’évacuer son contenu par pression entre deux doigts pour espérer régler le problème, d’autant que l’ouverture « sauvage » du kyste risque de précipiter l’infection. Le traitement du KP passe par une intervention chirurgicale destinée non seulement à évacuer le contenu du kyste, mais aussi et surtout à supprimer l’enveloppe. En effet, le risque est la récidive, fréquente, même après une intervention chirurgicale (5 % de récidives). En général, l’incision se pratique au bloc opératoire et sous anesthésie générale.

… ET SUITES PARFOIS UN PEU COMPLIQUÉES

Du fait de la proximité avec l’anus, le chirurgien ne referme pas complètement la plaie afin de permettre l’évacuation des sécrétions purulentes et de ne pas prendre le risque d’une surinfection. D’où un inconfort pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, la plaie restant béante parfois. À ce stade, les antibiotiques sont nécessaires et l’hygiène et les soins locaux doivent être draconiens. L’application d’une crème cicatrisante, genre Cicalfat, peut accélérer le retour à la normale.

* On parle parfois de sinus pilonidal ou encore de kyste sacro-coccygien.

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