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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Les enfants s’éveillent…

...au Tout Petit Conservatoire

"Ça souffle, ça gratte, ça tape, ça chante, ça joue, ça danse !"

Les ateliers d’éveil musical se multiplient de plus en plus. Les bienfaits sont nombreux. Concentration, confiance en soi, bien-être et ouverture d’esprit, l’enjeu dépasse le simple apprentissage de la musique. Mais la qualité de ces enseignements reste inégale.

Philippe Kaczmarek a 54 ans. Depuis dix ans maintenant, il a créé à Paris Le Tout Petit Conservatoire, qui s’adresse aux enfants dès l’âge de 18 mois, en élaborant ses propres méthodes dans un esprit ludique inspiré par ses connaissances de musicien professionnel et les pratiques Montessori.

Lucie Servin : Comment avez-vous eu l’idée de créer Le Tout Petit Conservatoire ?

Philippe Kaczmarek : Je suis né avec l’oreille absolue. À trois ans j’ai commencé le piano. Je suis devenu ensuite « une bête de conservatoire » : j’ai appris la trompette, les percussions, j’ai fait du solfège à haut niveau. J’ai eu à 16 ans un prix d’excellence. J’ai ensuite intégré un orchestre symphonique et fait un peu de jazz avant de finir dans une école de commerce, parce que ma mère me voyait plus directeur de banque que musicien. J’ai alors pris la tangente, en partant au Club Med six mois aux Maldives en tant que magicien musicien animateur. Puis, en rentrant à Paris, j’ai fait de la musique, en acceptant tout ce que je pouvais trouver (orchestre, piano bar…).
Quand j’ai fondé une famille, ma femme voyageant beaucoup, c’est moi qui me suis occupé de mes enfants petits et j’adorais ça. C’est lorsqu’ils ont été en âge d’aller à la maternelle que la directrice de l’école où ils devaient aller nous a fait un peu peur : une femme stressée, dépassée par les événements, si bien qu’on les a inscrits à l’école Montessori Plaisir d’Enfance, juste en face. Comme je participais beaucoup à la vie sociale de l’école, la directrice m’a proposé de reprendre le cours de musique. Un vrai choc culturel ! Je me suis « soigné » au contact des méthodes Montessori en repensant toute ma culture de conservatoire, mes idées d’efficience, de compétition, d’évaluation et de résultats. En appliquant les méthodes Montessori à l’école tous les jours, j’ai synthétisé ma propre pédagogie en gardant le plus intéressant de mon approche rigoriste héritée du conservatoire. Au bout de 7 ans, j’ai décidé de lancer Le Tout Petit Conservatoire.

Quelle est la différence entre votre méthode et les enseignements Montessori ?

Même si la méthode Montessori a révolutionné ma philosophie, je reste rigoriste sur l’apprentissage de la lecture des notes, et la nécessité d’apprendre un peu de solfège. En réalité, il faut se méfier des étiquettes et s’intéresser à ce que proposent les différentes chapelles pour se faire sa propre idée, sans jamais être prisonnier d’un dogme. Pour composer mes méthodes, j’ai lu différentes approches. Le mieux c’est d’aller où l’on se sent le mieux et de faire confiance aux enfants. Avec eux, il n’y a pas le filtre de l’ego ; si quelque chose ne leur plaît pas, le jugement tombe tout de suite, il ne faut pas insister.

Concrètement, Le Tout Petit Conservatoire, c’est quoi ?

Le Tout Petit Conservatoire, c’est deux choses : du matériel pédagogique et un lieu où je dispense les cours. J’ai d’abord édité mes propres méthodes, en mettant ma pédagogie sur papier, ce qui m’a permis d’être diffusé dans les librairies spécialisées et sur internet. Mon premier carnet s’appelle Je dessine, j’écris, je lis la musique. Dans ces carnets, on retrouve du contenu à petite dose, proposé avec des jeux et des autocollants. J’en suis actuellement à dix carnets, qui vont du simple coloriage à l’apprentissage de la lecture des notes, et même une méthode de piano que j’ai conçue avec Monique Pstrokonsky-Gauché. On peut s’en servir aussi bien en classe qu’à la maison. J’ai aussi inventé les Doudounotes, des sacs avec des peluches de sept types de notes (blanche, noire, croche…), pour reconnaître les différentes valeurs des notes. Tout ce matériel me sert dans mes cours. J’ai imaginé la salle de classe comme une caverne d’Ali Baba sonore. Je suis toujours à la recherche de nouveaux sons et d’objets pour faire des bruitages et de l’expérimentation comme le tambour de mer, les cloches, les tubes wawa, les pads électroniques… Mais le plus important reste de mettre les enfants en contact avec de vrais instruments, qu’ils puissent s’en emparer, les toucher, les essayer.

Qu’est-ce que ça apporte aux enfants ?

Il suffit de mettre un morceau de musique et d’observer les sourires sur les visages, les corps qui se mettent à danser. La musique rend heureux, c’est une langue qui parle à l’esprit, à l’être intérieur, qui éveille le sentiment du beau, de l’harmonie et de la justesse. L’éveil musical, c’est aussi un moment de partage qui permet de prendre des risques, de découvrir. Le fait de chanter, de s’exprimer, de sortir sa voix, de tester ses limites, d’affronter l’échec aussi, de s’écouter est une étape importante pour la socialisation et pour le développement de sa personnalité au sein d’un groupe, en essayant, en improvisant, en créant. Les enfants apprennent ainsi la structuration des gestes et de la pensée, le langage, la motricité, la concentration…

Quand peut-on commencer à apprendre d’un instrument ?

Assez tôt. Une fois que l’enfant connaît la gamme, l’enchaînement logique, pour moi, c’est d’apprendre le piano, l’instrument stabilisateur pour le côté mélodique. Ensuite, il faut travailler la rythmique avec des percussions. Le piano, c’est jouable pour les plus petits, mais il ne faut surtout pas trop en attendre du point de vue des parents. Je suis parfois confronté à des parents un peu volontaristes, mais c’est contre-productif. Tous les enfants ne veulent pas devenir musicien professionnel, il faut ajuster son niveau d’exigence, en tenant à la fois compte de l’envie de l’enfant et de sa capacité de concentration : une heure par jour, c’est trop. Mais mieux vaut 5 minutes tous les jours qu’une demi-heure le samedi. L’effet de répétition ancre le savoir. Dans ma méthode, les exercices de piano durent maximum 2 minutes, jamais plus. Le plus difficile reste de communiquer le goût de l’effort, même si l’enfant est doué, il faut travailler et, pour ça, la contrainte ne marche pas : c’est un dosage subtil.

Rendez-vous au Salon Musicora

Le Tout Petit Conservatoire sera présent pour la 1e fois au salon Musicora du 1er au 3 juin 2018 à la Grande Halle de la Villette, à Paris. Grand rendez-vous de la musique et des musiciens, ce salon réunit les musiciens et les amateurs de musique classique, jazz, musiques traditionnelles et du monde et les professionnels du secteur musical. Venez y rencontrer Philippe Kaczmarek qui animera des ateliers d’éveil musical. L’occasion de découvrir sa pédagogie dynamique et ludique. Infos : www.musicora.com

(1) www.boutique-eveil-musical.com – www.letoutpetitconservatoire.com

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