Le shiatsu est une technique qui nous vient du Japon où il est reconnu comme la deuxième « médecine officielle » depuis 1974. Le terme shiatsu provient des termes « shi » qui signifie doigt et « atsu » qui veut dire pression. Shiatsu signifie donc littéralement « pression des doigts ». Bien qu’il présente certaines similitudes avec l’acupression, le shiatsu est pourtant une technique différente, tant dans les fondements que dans la pratique.

Hélène Stampe Castin est praticienne shiatsu à Bruxelles. Pour Rebelle-Santé, elle a accepté de nous en dire plus sur cette thérapie.

Qu’est-ce que le shiatsu ? Comment le définirais-tu ?

Le shiatsu est une technique japonaise qui a pour objectif d’optimiser la circulation de l’énergie dans le corps humain. Le thérapeute exerce des pressions manuelles sur l’ensemble du corps, le long des méridiens, afin d’éliminer les blocages énergétiques et d’activer les forces naturelles d’autoguérison de l’organisme.

La pression des doigts le long des méridiens induit une détente musculaire, un état de bien-être et de détente mentale, mais également des réactions plus profondes, tant au niveau du corps que de l’esprit.

Quelle est l’origine de cette technique ? Et comment agit-elle ?

Le travail sur les méridiens nous vient évidemment de la médecine traditionnelle chinoise (MTC), vieille de plusieurs millénaires, mais le shiatsu à propre­ment parler date du début du XXe siècle. C’est Shizuto Masunaga, grand maître shiatsu japonais décédé en 1981, qui a établi les bases de la thérapeutique.

Masunaga a ajouté des méridiens à ceux de la médecine chinoise. En médecine traditionnelle chinoise, on dénombre 12 méridiens principaux. En shiatsu, grâce aux découvertes de Masunaga, on distingue 12 méridiens sur les bras et 12 méridiens sur les jambes. Chaque organe ou viscère peut être traité tant sur le bras que sur la jambe. Les méridiens de Masunaga auraient une portée plus émotionnelle, tandis que les méridiens traditionnels de la médecine chinoise auraient un impact plus physiologique, même s’ils ont également, bien entendu, une action sur la sphère psycho-émotionnelle. Pour choisir sur quels méridiens travailler durant une séance, nous disposons de différents outils de diagnostic : le ressenti du patient sur son état de santé physique et mental et des outils de médecine chinoise. Nous utilisons aussi les outils de diagnostic de Masunaga, dont celui des zones de diagnostic du Hara (ventre), certainement le plus utilisé.

Quelle est la différence entre le shiatsu et l’acupression ?

L’acupression stimule des points précis des méri­diens, comme le fait l’acupuncture avec des aiguilles.

En shiatsu, on travaille l’ensemble du méridien, du début à la fin. On passera évidemment sur des points d’acupuncture spécifiques, on insistera éventuellement sur certains d’entre eux mais, l’idée étant d’amener un déplacement d’énergie, le travail s’effectue en mouvement. Le praticien shiatsu parcourt toute l’étendue du méridien. À qui s’adresse le shiatsu ?

À tout le monde, des plus jeunes aux plus âgés et pour tous types de pro­blèmes. Le contenu d’une séance peut être adapté en fonction de la personne (plus courte pour un enfant, en position dorsale et latérale pour une personne qui a des difficultés à se coucher sur le ventre, etc.).

Quels sont les bienfaits de cette technique et que peut-on en attendre concrètement ?

Le shiatsu favorise le bien-être énergétique, physique et émotionnel. Il est un adjuvant majeur du traitement des problématiques de stress et des multiples troubles physiques qui en découlent. Il aide à soulager les pro­blèmes d’anxiété, de fatigue chronique et d’insomnie, les douleurs articulaires, les troubles de la digestion… Il permet également d’apaiser les tensions émotionnelles, de retrouver un niveau d’énergie optimal. Il aide efficacement les personnes en phase de burn out, de découragement et de dépression. Le shiatsu permet également de soulager les douleurs liées aux chimiothérapies, d’accompagner les femmes tout au long de leur grossesse et pendant les bouleversements hormonaux de la ménopause.

Comment se déroule une séance en pratique ?

Une séance dure environ une heure. Vous expliquez tout d’abord ce qui vous amène, puis le praticien pose, si nécessaire, des questions supplémentaires (fonctionnement du système digestif, infections récurrentes, insomnies…). Vous vous allongez ensuite tout habillé sur un matelas posé au sol, type futon ja­ponais. Prévoyez une tenue souple et confortable. Le thérapeute effectue alors un diagnostic à la palpation, souvent du ventre (Hara), pour comprendre ce que le corps exprime. En effet, les demandes du corps s’avèrent parfois différentes des plaintes que vous exprimez oralement. Le traitement en tant que tel commence alors. Selon les méridiens à traiter, vous serez allongé sur le dos, le ventre ou les côtés.

Il n’y a jamais deux séances de shia­tsu identiques. Et il n’y a pas deux praticiens identiques non plus. Un traitement, selon moi, représente 20 % de technique et 80 % de présence à la personne et de réceptivité.

Comment trouver un bon praticien ?

Je dirais par le bouche-à-oreille, les références de connaissances… Dans tous les pays, il y a des fédérations qui publient des listes de praticiens agréés. C’est déjà une bonne source d’information… mais la personnalité et la réceptivité du thérapeute sont, selon moi, essentielles. L’écoute est primordiale. Un pur théoricien, « mécanicien », même excellent, ne sera pas un bon praticien shiatsu.

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• Rebelle-Santé n° 214